VEOLIA condamnée par le tribunal Russel pour la Palestine.

Lors de la 2e session du Tribunal Russell à Londres (20-21 novembre 2010), Douze entreprises ont été jugées coupables de complicité avec les crimes de guerre d’Israël.

Le tribunal Russell, qui tenait sa session à Londres, a fait salle pleine et a eu des relais médiatiques importants : TF1, Reuters, Al-Jazeera, RTBF… (Photo Intal)

Les experts et personnalités1 célèbres du Tribunal Russell (tribunal d’initiative citoyenne) sur la Palestine investiguaient la question de la complicité des entreprises dans les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire par l’Etat d’Israël.

Douze entreprises étaient passées au crible pour leurs investissements dans les colonies israéliennes et l’occupation des territoires palestiniens. Les secteurs concernés sont, par exemple, la fourniture de services et d’infrastructures dans les colonies, l’équipement d’Israël avec du matériel militaire, d’occupation et de répression. L’exportation de produits agricoles venant des territoires occupés est également pointés du doigt, tout comme le financement par des banques de colonies de peuplement israélienne. De tels investissements signifient l’acceptation de la politique israélienne.
Dexia a investi plus de 45 millions d’euros

Parmi les plus connues, on peut citer la banque franco-belge Dexia, la multinationale française Veolia Environnement, le groupe industriel américain dans la construction Caterpillar et la société anglo-danoise G4S (Group 4 Security).

Mario Franssen, d’intal et porte-parole de la campagne « Palestine occupée, Dexia impliquée », a démontré devant le tribunal la complicité de Dexia pour l’investissement dans les colonies. En 2001, Dexia prend le contrôle de la banque israélienne « Otzar Hashilton Hamekomi » et ouvre donc une filiale Dexia–Israël. Depuis lors, le financement de la construction de colonies s’élèvent à plus de 45 millions d’euros de prêts. « Ces financements sont prouvés par des documents disponibles au Parlement israélien, la Knesset. Dexia ne les a jamais nié », nous raconte Mario.

En 2008 et 2009, Dexia a financé 12 nouvelles implantations de colonies via des prêts hypothécaires. Et ce chiffre ne concerne que les financements publiquement connus. En somme, Dexia viole donc son code éthique qui lui enjoint « d’assurer qu’ils ne soit pas complice de violation des droits de l’homme ».

D’autres entreprises ont été jugées coupables. Bien qu’invitée, elle n’ont pas souhaité s’expliquer devant le tribunal Russell. Parmi elles, Veolia, une entreprise française, qui construit une ligne de tramway entre Jérusalem-Ouest et une colonie.

Le géant de la construction Caterpillar, avec ses 4500 employés à Gosselies, n’est pas blanc non plus. Ses bulldozers sont utilisés régulièrement pour la destruction de maisons palestiniennes. Le mercredi 24 novembre, des maisons palestiniennes ont encore été détruites. Finalement, G4S, présente en Belgique également avec 5 000 employés, met à disposition de l’armée israélienne de l’équipement et du matériel d’entretien utilisés aux check-points.

Les liens des entreprises à la colonisation israélienne montrent également la complicité des Etats, des régions et des communes indirectement.

Jury du tribunal Russell :

Stéphane Hessel, ambassadeur de France ; Mairead Corrigan Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976, Irlande du Nord ; John Dugard, Professeur de Droit International, Afrique du Sud ; Lord Anthony Gifford, avocat, Grande-Bretagne ; Ronald Kasrils, auteur et activiste, Afrique du Sud ; Michael Mansfield, avocat, Grande-Bretagne ; José Antonio Martin Pallin, juge émérite à la Cour Suprême, Espagne ; Cynthia McKinney, ancienne membre du Congrès Américain, candidate présidentielle pour le Green Party en 2008, USA.
Le tribunal Russell, une autorité morale

Pour Pierre Galand, président de l’Association Belgo–Palestinienne, ce tribunal « contribue à l’action des associations, apporte un éclairage et une légitimité à l’action citoyenne ». D’ailleurs, en France, un juge a estimé recevable une plainte d’initiative citoyenne contre Veolia pour son implication en Israël.