Le Monde et Mediapart ont publié le 20 mai l’appel de la campagne Un bateau français pour Gaza, contre le blocus du territoire et pour le respect du droit international.
Le blocus de Gaza n’a que trop duré. Nous ne pouvons plus admettre que la population de ce territoire subisse, depuis plus de trois ans maintenant, une situation profondément injuste et inhumaine. Nous ne pouvons accepter que des centaines de milliers d’enfants, de jeunes, de femmes et d’hommes vivent reclus, hantés par la peur du lendemain, les privations de toutes sortes et l’absence totale de perspectives.
Le blocus constitue de fait une punition collective à l’encontre de toute la population civile de Gaza, et représente donc une violation claire du droit humanitaire international. Après l’assaut livré en haute mer à la «Flottille de la liberté», le 31 mai 2010, une pression internationale considérable s’est exercée sur le gouvernement israélien, qui avait annoncé des mesures «d’assouplissement» du blocus.
Qu’en est-il aujourd’hui? A ce jour, les seuls changements notables observés sont l’augmentation des importations de biens de consommation et de denrées alimentaires et un accroissement des autorisations de circulation aux hommes et femmes d’affaires. Pour le reste, comme vient de le confirmer un rapport publié par 26 ONG européennes, «Des espoirs réduits à néants. Prolongement du blocus de Gaza», rien n’a changé à Gaza. 80% de la population dépend de l’aide internationale; les pannes d’électricité durent 4 à 6 heures par jour et souvent davantage; 60% de la population ne reçoit l’eau courante qu’une fois tous les 3 à 4 jours, pendant 6-8 heures.
Une économie paralysée par le manque de matières premières et l’impossibilité d’exporter, une population emprisonnée dans son territoire, une précarité insupportable en matière de santé ou d’éducation, tels sont les effets principaux d’un blocus qui ne peut plus durer.
Pour tenter d’y mettre un terme, une nouvelle flottille de la liberté, comprenant un navire français, doit s’élancer vers Gaza au printemps prochain. Nous soutenons cette initiative citoyenne et non-violente.
Alors que de nombreux appels et déclarations des institutions internationales, de l’Union européenne et des Etats sont restés sans effet, aussi bien pour Gaza que pour l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, nous appelons tous les citoyens de notre pays à soutenir activement le bateau français pour Gaza. Parce que nous voulons manifester notre solidarité envers la population palestinienne de Gaza et lui faire parvenir une aide humanitaire, parce que nous voulons que nos gouvernements transforment leurs déclarations en actes, parce que nous voulons que cesse le blocus.
Quelles que soient nos origines ou nos convictions, nous nous exprimons au nom des valeurs universelles qui ont été proclamées pour que chaque être humain se voie reconnaître sa dignité. Nous ne demandons pas autre chose que le respect du droit international.
la France doit protéger ses ressortissants présents au sein de la flottille
Paris, le 23 mai 2011
Les membres de la campagne « Un bateau français pour Gaza » appellent le gouvernement français à agir en faveur de la levée du siège de la bande de Gaza et à protéger ses ressortissants présents au sein de la flottille, conformément à son devoir.
Ils prennent note de la déclaration du Ministère des Affaires étrangères et européennes, qui « déconseille formellement aux ressortissants français d’embarquer sur des navires ayant pour objectif de briser le blocus maritime imposé sur la bande de Gaza (…) en raison des risques sécuritaires » mais restent déterminés à mener leur démarche non violente.
Comme l’avait signalé le Ministre des Affaires étrangères et européennes en octobre 2010, les mesures d’allègement du siège mises en place par les autorités israéliennes sont insuffisantes. Le porte-parole du Quai d’Orsay a d’ailleurs lui-même appelé à un « changement fondamental de politique des autorités israéliennes vis-à-vis de Gaza », le 10 mai dernier. En effet, la libre circulation des marchandises, « y compris vers la Cisjordanie », mais aussi des personnes « de et vers la bande de Gaza » est une condition au fonctionnement normal de l’économie et du développement dans les territoires palestiniens occupés.
La Flottille de la liberté II est une réponse légitime au défaut de volonté politique de la communauté internationale pour obtenir la fin de ce blocus illégal.
Le succès populaire de la campagne « Un bateau français pour Gaza » est une première en France. En quelques mois seulement, près de 500 000 euros ont été récoltés grâce à la mobilisation de milliers de citoyens exprimant par là-même leur solidarité avec la population palestinienne face aux conséquences du blocus.
Les organisateurs de la campagne confirment donc qu’un navire français partira, avec à son bord plusieurs dizaines de membres de la société civile, élus, journalistes et personnalités. Ils appellent la France, ainsi que tous les gouvernements dont des ressortissants prendront part à cette flottille, à procurer aide et assistance à leurs citoyens, au titre de la protection consulaire, régie au niveau international par la convention de Vienne de 1963.
En soutenant cette action citoyenne en faveur de la levée du siège de Gaza, la France mettrait en application son engagement et sa volonté d’« éviter que les événements du 31 mai dernier ne se reproduisent ».
Nous sommes prêts à partir ! Flottille de la Liberté 2
Paris, le 9 mai 2011
Le Comité de pilotage de la Flottille de la Liberté 2 vient de conclure la réunion organisée à Paris, quelques semaines avant le départ prévu de la flottille pour Gaza.
La Flottille de la Liberté 2 partira dans la troisième semaine de juin 2011. Les navires prendront la mer à partir de plusieurs ports européens, dont Marseille. Nous avons la satisfaction d’annoncer qu’un bateau suisse/allemand se joindra à notre flottille. En 2010 le Bundestag a voté une résolution demandant la fin du blocus de la bande de Gaza. Nombre de nos gouvernements respectifs ont dit la même chose. La Commission du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies qui a enquêté sur l’attaque de la flottille en 2010 a déclaré le blocus de la bande de Gaza illégal. De même le Comité international de la Croix Rouge a proclamé qu’Israël doit mettre fin au blocus illégal de Gaza. Pourtant Israël continue à se moquer du droit international et à ignorer la volonté de la communauté internationale.
Logo un bateau français pour Gaza
Il n’existe aucune action diplomatique énergique pour faire appliquer le droit international et défendre les droits humains des Palestiniens. Aussi la Flottille de la Liberté doit-elle prendre la mer et nous appelons à d’autres actions pour mettre fin à l’impunité d’Israël.
Le nouveau gouvernement égyptien a annoncé sa décision d’ouvrir Rafah et ceci est encourageant. Cependant, tout comme les Egyptiens de la place Tahrir refusaient d’accepter autre chose que le départ de l’ancien régime, nous devons refuser autre chose que la fin totale du blocus illégal de Gaza ou de toutes les autres formes que prend l’occupation de la Palestine par Israël.
Dans une semaine, les Palestiniens marqueront les 63 ans de la Nakba, le début de la dépossession du peuple palestinien. Le mois prochain marquera les 44 ans de l’occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, dont Jérusalem. Et juillet verra le quatrième anniversaire du blocus quasi hermétique de Gaza. La question n’est plus pourquoi nous allons tenter de briser le blocus mais pourquoi il faut tant de temps à la communauté internationale pour agir.
Nous appelons la communauté des Etats et des peuples du monde entier à soutenir le droit international en Palestine et à apporter leur soutien à la Flottille.
Demain des membres du Comité de pilotage se rendront à Strasbourg pour y rencontrer des membres du parlement européen afin de leur présenter la flottille et de solliciter leur soutien actif. De ce jour et jusqu’au jour du départ, les membres de la flottille rencontreront leurs responsables, les Nations unies et les organisations internationales afin d’obtenir leur soutien pour cette action citoyenne internationale qui vise à mettre un terme au blocus criminel de la bande de Gaza.
Saisissez votre email et recevez directement toutes nos lettres
d'informations gratuitement
En cliquant sur « S’inscrire », vous acceptez les CGU ainsi que notre politique de confidentialité décrivant la finalité des traitements de vos données personnelles.