« C’est la première fois que Nicolas Sarkozy prononce le nom de mon fils en sept ans », s’émeut Denise Hamouri, mère de Salah. « Mais cette phrase n’a pas de sens et demeure même contre-productive. Mon fils doit sortir de prison le 28 novembre prochain. Pourquoi devrait-il attendre le 18 décembre et la seconde vague de libération de prisonniers ? »
– La mère du Franco-Palestinien Salah Hamouri, qui purge une peine de prison en Israël, a reproché aux autorités françaises de ne pas s’être mobilisées pour sa libération comme pour le soldat Gilad Shalit ou Florence Cassez au Mexique. « Je pense qu’il s’y est pris un peu tard. Nous, on lui avait demandé d’intervenir bien avant, ce qu’il n’a jamais fait et c’est la première fois, le 18 octobre, qu’il prononce son nom publiquement », a souligné la mère, Denise Hamouri, au sujet de la déclaration du président français Nicolas Sarkozy en faveur de la libération de Salah Hamouri.
– « En plus, il a fait ça d’une façon pas très adroite puisqu’il a demandé que Salah soit dans la deuxième vague de prisonniers libérables alors que Salah a une date de sortie légale le 28 novembre
et tout ce qu’on lui demande, c’est de faire en sorte qu’il sorte à la date prévue, puisqu’il n’a rien pu faire pour qu’il sorte avant », a-t-elle poursuivi. Le 18 octobre, jour de la libération de Gilad Shalit, soldat israélien qui détient également la nationalité française, Nicolas Sarkozy avait indiqué espérer que Salah Hamouri ferait partie du second contingent de prisonniers palestiniens échangés contre Gilad Shalit.
« Deux poids, deux mesures » (Denise Hamouri)
– « Comme tout citoyen français », il « a le droit à la protection et à l’attention du gouvernement de la République française », avait assuré Nicolas Sarkozy. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait rencontré en juin à Jérusalem les parents de Salah Hamouri, une quasi-première après une brève entrevue avec son prédécesseur Bernard Kouchner en février 2008. « À chaque fois, on me dit que la justice israélienne est une justice indépendante, que la France ne peut pas intervenir, alors qu’elle n’a pas hésité à intervenir dans d’autres cas comme au Mexique », a rappelé Denise Hamouri, en référence à l’affaire Florence Cassez, une jeune Française condamnée à 60 ans de prison au Mexique dans des circonstances controversées.
– Au sujet du cas de Gilad Shalit, elle a déploré « la différence de traitement entre les deux par le gouvernement français qui a tout de suite réagi à la capture de Shalit en disant qu’il fallait le libérer, son père a été reçu à l’Élysée alors que moi jamais. Il y a toujours eu un deux poids, deux mesures dans le traitement des deux affaires ». Pour Denise Hamouri, originaire de Bourg-en-Bresse (est de la France) et enseignante de français à Jérusalem, « il y a beaucoup de différences » entre les deux situations. « Shalit était un soldat qui a été pris sur son char les armes à la main, je ne pense pas qu’il était là-bas par hasard, mon fils n’avait pas d’arme à la main et c’est un simple civil. »
– Elle a réaffirmé que Salah Hamouri avait été placé à l’isolement et interdit de visite jusqu’au 5 novembre, ajoutant qu’il aurait purgé sa peine le 28 novembre. Né à Jérusalem de mère française et père palestinien, Salah Hamouri, 26 ans, arrêté en avril 2005, a été reconnu coupable en 2008 par un tribunal militaire israélien de projet d’assassinat du chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef. Il a toujours clamé son innocence. En août 2009, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, dont la coalition gouvernementale comprend le parti Shass, avait rejeté la demande du président Sarkozy de le libérer.
COMMUNIQUE DU COMITE DE SOUTIEN DU RHÔNE A SALAH HAMOURI:
C’est le 28 novembre 2011 que doit être libéré Salah Hamouri prisonnier français en Israël !
Contrairement à certaines informations parues dans la presse, notre compatriote Salah Hamouri est bien libérable, officiellement, le 28 novembre 2011, comme l’atteste le document officiel de la Croix Rouge Internationale que nous a transmis Jean-Claude Lefort, coordonnateur du comité de soutien à Salah (ci-dessous).
La date de l’arrestation est le 13 mars 2005 et la peine de 6 ans 8 mois et 15 jours.
Le Figaro en citant la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne avance la date du 13 mars 2012. Cette date correspondrait à un allongement de la peine de 140 jours et serait la conséquence de l’application de la loi « Shalit » . Cette loi récente (du nom du soldat Shalit et déposée par le député Danny Danon du Likoud), permet de durcir à la convenance des autorités pénitentiaires les conditions de détention des 6 000 prisonniers palestiniens !
C’en est trop ! Salah Hamouri est citoyen français et innocent, il a été jeté en prison par le procès inique d’un tribunal militaire il y a près de 7 ans, la France qui n’a même pas pu le faire bénéficier d’une remise de peine devrait pour le mois faire respecter sa date de sortie !
le 27octobre 2011
APPEL DU COMITE DE SOUTIEN DU RHÔNE A SALAH HAMOURI
Après la libération de Gilad Shalit, nous dénonçons le cafouillage incroyable du gouvernement sur le sort de Salah Hamouri étudiant franco-palestinien emprisonné depuis 7 ans, et demandons qu’il soit enfin libéré et rejoigne les siens comme il était prévu le 28 novembre 2011 !
– Selon la nouvelle « loi Shalit », il pourrait se voir ajouter rétroactivement 140 jours de prison supplémentaires.
– Demander comme le fait N. Sarkosy qu’il fasse partie de la « seconde vague » de prisonniers palestiniens libérés, repousserait également sa libération de 3 semaines !
Elus de la république, citoyens, nous vous proposons d’adresser des lettres, appels téléphoniques, courriels en ce sens aux conseillers diplomatiques de l’Elysée, Jean-David LEVITTE et Nicolas GALEY, aux adresses suivantes :
M. Nicolas Sarkozy
Président de la République
Palais de l’Elysée
Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Monsieur le Président,
Nous avons bien noté votre intervention le 18 octobre sur « Radio J » concernant la libération de Guilad Shalit, dont nous félicitons, et de vos propos concernant notre compatriote franco-palestinien, Salah Hamouri.
Si nous ne pouvons qu’apprécier que vous vous intéressiez à son cas en cette occasion, par contre nous avons été choqués par vos déclarations. En effet, vous avez indiqué espérer que ce dernier sorte de prison lors « de la seconde vague de prisonniers palestiniens échangés contre Shalit ». Vous avez même ajouté : « Nous l’avons demandé avec insistance.».
Comme vous ne pouvez manquer de le savoir, cette deuxième vague, qui est en voie de finalisation, doit avoir lieu deux mois après la première, soit le 18 décembre. Or Salah Hamouri doit sortir de prison, selon les termes du jugement, le 28 novembre, soit 3 semaines avant cette seconde vague.
Par ailleurs, votre démarche publique a été faite sans l’accord ni la consultation des parents de Salah Hamouri, ce qui est plus que choquant au moment même où, dans une lettre à Guilad Shalit, vous affirmer que la France a soutenu les efforts des parents de ce dernier et pas autre chose.
Si vous aviez pris l’attache des parentes de Salah Hamouri vous sauriez leur refus – qu’ils ont fait savoir à l’Elysée – de ce que vous avez annoncé, et ceci pour deux raisons.
Premièrement, et comme indiqué, leur fils doit sortir 3 semaines avant la seconde vague. Il doit sortir le 28 novembre. Pourquoi ajouter 3 semaines de prison en plus ainsi que le suggère fortement votre intervention. Et deuxièmement, Salah Hamouri n’entend pas prendre la place d’un autre prisonnier condamné dans cette seconde vague de sortie alors qu’il ne lui reste que peu de jours de prison relativement à d’autres qui pourraient être libérés en cette occasion.
Il doit sortir le 28 novembre. Point.
On nous a expliqué, à l’Elysée ou au Quai, que nous avions mal compris votre intervention, pourtant nette, et que des clarifications seraient apportées. Il n’en a rien été. De sorte que n’est officielle que votre intervention sur « Radio J ».
Inutile de dire que cela ne fait que renforcer la colère.
Si votre intervention ne reflète pas votre pensée ou vos intentions, il convient de le dire publiquement. Ceci nous avait été promis. Or rien n’est venu.
Nous en sommes donc toujours au même point. Et notre demande demeure : que Salah sorte bien le 28 novembre et non pas après car, la libération de Guilad Shalit, rend caduque la loi qui porte son nom.
Si des conditions existent pour le sortir de prison avant le 28 novembre, et hors discussions entre Israël et le Hamas, alors vous ne manquerez pas de le faire savoir aux parents d’abord.
Si de telles conditions ne sont pas réunies, c’est le 28 novembre qu’il doit sortir et c’est sur cette date que doit peser vos efforts.
Au nom des parents et au nom de notre Comité de soutien, c’est la seule chose que nous vous demandons : que Salah Hamouri sorte bien de prison à la date dite, le 28 novembre prochain, et qu’il rejoigne ses foyers à Jérusalem-Est.
Cette lettre vous offrira l’occasion de mises au point si jamais vous confirmez que votre intervention sur « Radio J » n’est pas conforme à votre pensée.
Pour l’heure nous sommes bien évidemment contraints de nous en tenir à vos paroles officielles qui n’ont en rien été démenties. Et qui provoquent colère et même exaspération.
Dans l’attente,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos salutations les plus distinguées.
Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Coordinateur du
Comité de soutien
Mise au point concernant la date de libération de Salah
Mise au point
Une dépêche de l’AFP, d’hier 25 octobre, indiquait s’agissant de Salah Hamouri et de sa date de libération que : « Il reste une incertitude sur sa date de sortie de prison, le 12 mars 2012 si la peine court à son terme ou fin novembre, comme l’affirme sa famille. »
Au nom du « Comité national de soutien à Salah Hamouri », je tiens à préciser que cette dépêche contient une erreur qu’il convient de relever afin de clarifier le débat.
En effet, ce n’est pas la famille de Salah Hamouri qui indique que la date de sa sortie est fixée « fin novembre » – le 28 novembre 2011 exactement – mais le jugement lui-même. C’est la date inscrite noir sur blanc sur celui-ci.
La date du 12 mars 2012 évoquée n’est donc pas la date de sortie « si la peine court à son terme » comme l’indique la dépêche. Le terme, encore une fois, est le 28 novembre.
La date de mars 2012 évoquée dans la dépêche est uniquement à rapprocher d’une possible décision unilatérale de l’administration pénitentiaire israélienne qui, au nom de la loi toute récente dite « loi Shalit », peut transformer les jugements qui sont prononcés par les tribunaux militaires israéliens en année administrative (345 jours) par des peines de prison calculées en année civile (365 jours) et donc ajouter 20 jours de plus par année de prison à tout détenu. Ceci hors toute décision de justice et de respect du droit.
La date de mars n’est donc pas une date de fin de peine mais une date supposant une peine allongée de manière arbitraire au nom d’une loi qui ne devrait plus être.
La date de fin de peine de Salah Hamouri est le 28 novembre 2011. Ce n’est pas la famille qui le dit mais le tribunal militaire d’Ofer qui a jugé Salah Hamouri.
Jean-Claude Lefort
Coordinateur du Comité de soutien
Paris, le 26 octobre 2011
Prisonniers politiques Palestiniens : Ceux qui sortent et ceux qui sont encore en prison
extraits :
Depuis 1967 Israël a emprisonné plus de 700 000 palestiniens (hommes femmes et enfants) soit 20% de la population. Fin août 2011 le PCHR (organisation palestinienne des droits de l’Homme) annonce qu’il y a plus de 6000 prisonniers palestiniens dont 272 en détention administrative, c’est à dire sans accusation ni procès de la façon la plus arbitraire et illégale qui soit.
Depuis septembre 2000, Israël a arrêté et emprisonné plus de 7000 enfants palestiniens. En août 2011, il y avait 180 mineurs palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Parmi eux, 34 avaient entre 12 et 15 ans. l’infraction la plus courante est le lancement de pierres et de cocktails Molotov ; dans la plupart des cas, aucune pierre n’a été véritablement lancée, ou l’a été sans toucher de cible, ou sans causer de dommage ; en aucun cas, en provoquant un grave préjudice ;
– dans 94 % des cas, les enfants ont été détenus en détention préventive et n’ont pas été libérés sous caution ;
– dans 100 % des cas, les enfants ont été reconnus coupables d’une infraction ;
– 87 % des enfants ont été soumis à une forme ou une autre de violence physique pendant leur détention.
Dans son rapport annuel de 2011 le même rapport d’Amnesty International indique : « Les allégations répétées de tortures et autres mauvais traitements, y compris sur des enfants, sont fréquemment relevées. Parmi les méthodes les plus couramment citées, il y a les coups, les menaces auprès des détenus et de leurs familles, les privations de sommeil et l’imposition de postures douloureuses pendant de longs moments. Des aveux qui auraient été obtenus sous la contrainte ont été acceptés comme preuve par des tribunaux militaires et civils israéliens ».
Par contre le soldat israélien a déclaré en toute liberté à la TV égyptienne avoir été bien traité.
Alors qu’il n’y a plus un seul soldat israélien détenu par les palestiniens, il reste encore plus de 5000 civils (hommes et femmes) détenus dans les prisons israéliennes. Le 27 septembre, 50 prisonniers palestiniens entamaient une grève de la faim illimitée pour protester contre les conditions d’incarcération. Initiée par des prisonniers du FPLP, dont le secrétaire général Ahmad Saadat soumis à l’isolement individuel depuis près de deux ans. Les grévistes sont aujourd’hui plus de 2000. Parmi eux, Ahmad Saadat, chef de file du FPLP et gréviste de la faim vient d’être hospitalisé.
Très surpris par la déclaration du Président de la République qui se dit décidé à agir pour que Salah Hamouri fasse partie de la deuxième vague des libérations dans le cadre de l’échange entre le gouvernement israélien et le Hamas , j’attire votre attention sur le fait que la peine de prison de ce Franco-Palestinien s’achève le 28 novembre , c’et à dire avant la date prévue pour la deuxième vague de l’échange .
Sachant que la France n’a à peu près rien fait pour obtenir la libération de ce jeune homme , condamné sans preuve après un procès inique, je vous demande, à tout le moins , de veiller à ce qu’il soit libéré à la date prévue .
Je vous remercie de votre attention et apprécierai de vous lire à ce sujet .
Je vous prie d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments
André Barthélemy
Président de Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme
Courriel de G.Walter
Je me réjouis de la libération de Gilad Shalit, mais reste très inquiète du sort de Salah Hamouri étudiant franco-palestinien emprisonné depuis 7 ans.
Je vous demande d’agir afin qu’il soit effectivement libéré, comme il était prévu le 28 novembre 2011 à l’issue de sa peine d’emprisonnement en Israël, et puisse enfin rejoindre les siens!
Demander comme le fait le président de la République Française, qu’il fasse partie de la « seconde vague » de prisonniers palestiniens libérés, témoigne d’une méconnaissance de son dossier et repousserait sa libération de 3 semaines !
La diplomatie française ne doit pas être « sélective » quand à la liberté de ses ressortissants.
Salutations G.Walter
Lettre de René Balme maire de Grigny :
Monsieur le Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes
37 quai d’Orsay
75007 PARIS
Objet : Libération de Salah Hamouri
Grigny, le 18 octobre 2011
Monsieur le Ministre,
Le jeune franco-palestinien Salah Hamouri, détenu en Israël depuis le 13 mars 2005, sera supposé avoir purgé la peine à laquelle il a été condamné, le 28 novembre 2011. Cependant, les autorités pénitentiaires israéliennes ont décidé de le maintenir en rétention 140 jours supplémentaires, en application de la loi dite « Shalit ». Je sollicite de votre haute autorité toutes interventions pour garantir la libération de notre compatriote au 28 novembre 2011.
L’accord survenu entre Israël et le Hamas pour la libération de Guilad Shalit et de 1 027 détenus palestiniens est une bonne nouvelle et je le salue. Dès cette annonce, vous avez témoigné de votre satisfaction et déclaré que la France avait œuvré pour obtenir cette libération.
Permettez-moi, cependant, de vous interpeller sur votre silence concernant la libération de Salah Hamouri, alors que vous avez engagé notre pays, fort justement pour la libération de Guilad Shalit. En effet, selon mes informations, Salah Hamouri ne fait pas partie des 1 027 Palestiniens qui seront prochainement libérés.
Permettez-moi d’estimer qu’il vous appartient d’agir auprès des autorités israéliennes pour la libération de Salah Hamouri dès le 28 novembre 2011, d’estimer que vous devez vous engager à l’égal de ce que vous avez entrepris pour libérer Guilad Shalit. La diplomatie française ne peut jouer le « deux poids deux mesures » quand il s’agit de la liberté de ses ressortissants.
Dans l’attente de votre réponse,
je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
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