500 personnes sont venues à Grigny mardi soir 24 avril pour voir et écouter Salah Hamouri, citoyen d’honneur de la ville.
« Bienvenue chez toi » c’est par ces mots que René Balme, maire de Grigny a accueilli Salah Hamouri. Les interventions de Jérôme Feynel, président du Collectif69 de soutien au peuple palestinien, de Georges Gumpel de l’Union Juive Française pour la Paix, de Guy Fischer sénateur du Rhône, de Jean-Claude Lefort, président du comité de soutien à Salah et de René Balme ont été très fortes en émotion et en engagement pour le droit.
Enfin Salah Hamouri a exprimé sa gratitude envers tous ceux et celles qui se sont mobilisés pour le défendre lui et les milliers de prisonniers palestiniens, hommes, femmes et enfants emprisonnés dans les prisons israéliennes avec ou sans jugement et pour des motifs fallacieux derrière lesquels s’imprime en réalité le délit d’opinion.
C’est à ses compagnons de prison que Salah a immédiatement pensé. Dans une salle baignée d’une intense émotion, Salah a dit merci à plusieurs reprises, merci pour lui, merci pour ses compagnons de cellule, merci pour son peuple, merci pour les gens qui l’ont soutenu, merci pour la justice qu’il espère voir un jour en Palestine.
Ce garçon de 27 ans, impressionnant de calme et de détermination, a dit sa volonté de poursuivre plus que jamais la lutte dans un pays, le sien, écrasé par un système d’apartheid unique au monde, un pays où la liberté de circuler, la liberté de dire restent encore à écrire.
Tous ceux et celles qui se sont mobilisés pour Salah Hamouri peuvent aujourd’hui reprendre à leur compte ces mots, présents dans le Talmud comme dans le Coran et rappelés dans la soirée : « celui qui sauve un homme sauve l’humanité ».
Le collectif 69 Palestine, n’a eu de cesse avec le comité de soutien du Rhône et la ville de Grigny depuis octobre 2008 de défendre la liberté de
Salah Hamouri, de dénoncer l’arbitraire de la « justice » israélienne. Aujourd’hui, enfin notre compatriote est libre et se déplace en France pour rencontrer tous ceux qui l’ont soutenu. Nous appelons chacun à se rendre à GRIGNY ville qui a fait de Salah son citoyen d’honneur pour exprimer sa solidarité à Salah et à travers lui à tous les prisonniers palestiniens.
– Entretien sur oummaTV avec Salah Hamouri qui revient sur les conditions de son arrestation en 2005, ses années dans les prisons israéliennes et sa libération le 18 décembre 2011.
Depuis octobre 2008, nous avons vu ses photos, avons lu ses lettres, le 24 avril, nous pourrons le voir, lui parler et fêter son anniversaire (Salah est né le 25 avril) !
mardi 24 avril 2012, à 19h, au Centre Edouard Brenot (rue Waldeck Rousseau).
Comment se rendre à Grigny :
– Ligne TCL 101 partant de Perrache,
– Bus 80 arrêt centre Chervet
– train TER Perrache vers Grigny les Sablons 17h58, 17 mn
– Covoiturage : contactez palestine69@orange.fr
Grigny le 24 avril à 19 h
Rappel : Alors qu’aucune preuve concrète n’a pu être présentée Salah Hamouri jeune étudiant franco-palestinien qui, bien qu’innocent, a été condamné à 7 ans de prison pour un “délit d’intention” .
Il a été otage de la “justice” militaire israélienne.
Malgré toutes les démarches effectuées et les assurances prodiguées, malgré les actions des comités, Salah Hamouri n’a jamais reçu le soutien de Nicolas Sarkozy, contrairement aux autres prisonniers français à l’étranger.
Il a été libéré après 7 ans de captivité, sans condition, dans le cadre de l’échange avec le caporal Guilad Shalit.
Salah Hamouri est en France, Salah Hamouri est palestinien comme son père, résident de Jérusalem Est occupée. Salah est français comme sa mère, originaire de Bourg-en-Bresse et professeur de français dans une école de Jérusalem. Salah a passé près de
sept ans en prison pour un dossier vide, condamné par un tribunal militaire d’occupation après trois années de détention administrative. Mais Israël ne l’a pas condamné à l’âge de 20 ans par hasard : étudiant, il était déjà convaincu de devoir se mobiliser pour défendre les droits du peuple palestinien. Sept ans plus tard, c’est un militant conscient, réfléchi et déterminé que nous avons rencontré.
Salah, tu es arrivé en France depuis trois semaines déjà, et tu as pu te rendre dans de nombreuses villes, presque une par jour, pour rencontrer les comités qui avaient réclamé ta libération. Impressions ?
C’est d’abord bien sûr une immense joie d’être avec les gens qui m’ont
soutenu, qui ont réclamé ma libération (et celle de tous les prisonniers
politiques) que je peux remercier pour leur combat.
Je constate que les gens nombreux qui viennent à ces rendez-vous veulent savoir ; ils veulent savoir ce qu’est vraiment la vie des prisonniers palestiniens, les conditions de leur condamnation, les conditions de leur détention.
Et moi, je leur apporte une confirmation : l’importance considérable du
soutien à l’extérieur pour ceux qui vivent dans ces prisons. Tout le
courrier n’arrive pas. Tous les messages n’arrivent pas. Mais beaucoup
passent, des lettres arrivent. Ce sont autant de signes que nous ne sommes pas seuls. C’est déterminant pour nous. Je suis venu dire que votre défense des valeurs de l’être humain, c’est ce qui nous a permis d’effacer le mot désespoir de notre vocabulaire.
L’actualité des prisons israéliennes, c’est la grève de la faim.
C’est un mouvement extraordinaire qui est en train de se dérouler.
Aujourd’hui, au 10e jour, 2 000 prisonniers sur 4 600 participent à ce
mouvement. Il faut que vous l’imaginiez : pour que simultanément dans les 23 lieux de détention, autant de prisonniers participent à une même date à un tel mouvement, sur les mêmes revendications, malgré l’isolement, c’est près de deux ans de travail.
Si un tel mouvement a pu être mis en place, c’est le signe de
l’exaspération des prisonniers. 123 sont prisonniers depuis plus de 25 ans. On en compte 400 qui sont malades, dont 18 de cancers. Certains ont des handicaps lourds (chaises roulantes, handicapés mentaux, aveugles…). Des enfants ont été condamnés à cinq ans de prison pour des actes qui n’ont blessé personne, quand des colons prennent six mois pour avoir tué des Palestiniens ou sont acquittés pour « légitime défense ».
Les revendications qui sont avancées doivent être connues et popularisées, car elles montrent ce que sont les prisons de la « seule démocratie du Moyen-Orient » :
– Fin de l’isolement, qui est reconnu par les organismes internationaux
comme une forme de torture ; cela concerne en ce moment 24 prisonniers.
– Fin de la détention administrative, cela concerne 300 prisonniers pour
lesquels aucune procédure judiciaire n?est engagée, simplement un avis sur le fait que leur mise en liberté présenterait un risque pour la sécurité nationale (c’est une formule qui date du mandat britannique !) ; une décision renouvelable de six mois en six mois, et cela peut durer des années et des années, sans jugement et sans avocat !
– Droit aux études et accès aux livres, en particulier pour les enfants ;
il y a 90 enfants de 8 à 16 ans dans les prisons israéliennes, condamnés par des tribunaux militaires et ils sont actuellement interdits d’études et de lecture ; pas d’autorisation aux associations pour les rencontrer, pas d’autorisation aux adultes de les aider; six à sept mois parfois sans visite, et quand les parents viennent la rencontre se fait derrière une vitre et par téléphone ; Israël assassine l’enfance de ces enfants.
– Droit de visite des familles pour les emprisonnés de Gaza (actuellement 400) ; les Gazaouis sont interdits de toute visite depuis des années.
– Amélioration des conditions de détention qui sont franchement sordides.
Quel est ton message au mouvement de solidarité en France ?
Nous en sommes au 10e jour pour les 1 600 qui ont commencé la grève le 17 avril, d’autres se sont joints depuis. Il y a urgence absolue que partout dans le monde ce mouvement soit connu et soutenu, que les gouvernements du monde entier soient obligés d’interpeller Israël et mettre cet État devant ses responsabilités.
Au-delà, vous avez une responsabilité pour l’élargissement du mouvement qui doit obtenir la fin de l’impunité d’Israël et son régime qui est pire que l’apartheid car il s’agit d’une volonté d’évacuer les Palestiniens. Pendant mon incarcération, les deux événements les plus importants ont été la victoire du peuple libanais en 2006 et le printemps arabe en cours, où des dictateurs qui avaient vendu les intérêts de leurs peuples ont été chassés.
Votre première responsabilité ici, c’est d’obtenir un changement politique en France, que la France retrouve une attitude indépendante et cesse son alignement sur la politique des USA et d’Israël.
Propos recueillis par Roger Devaneuse, le 26 avril
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