Touché par la campagne de boycott, Véolia se retire d’un important appel d’offres à Londres

samedi 22 décembre 2012 – 07h:13
Ali Abunimah
Dans un contexte de forte opposition à sa candidature, Véolia, le profiteur de l’occupation israélienne de la Palestine, a retiré son offre pour un contrat important à Londres alors que les compétiteurs sont dans la phase finale de la procédure.
« L’Autorité du service de gestion des déchets du nord de Londres (NWLA), a reçu l’avis des Services Environnementaux de Véolia qu’ils ne concourent plus à l’appel d’offres pour le service des déchets ni pour un contrat de leur réutilisation sous forme de combustible, » ont fait savoir le 21 décembre les autorités qui chapeautent l’ensemble de ces services dans l’agglomération londonienne.
La déclaration confirme en même temps que « Véolia avait été sélectionné en liste courte pour les deux contrats, » qui recouvrent une valeur totale de quatre milliards de livres sterling (3, 25 milliards d’euros)
L’annonce a été faite alors que se développait une campagne contre la participation de Véolia, menée par l’association No to Veolia Action Group.
En novembre dernier, Richard Falk, le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires Palestiniens occupés, avait écrit au NLWA pour l’inviter à ne pas attribuer ces contrats à Véolia « à cause de sa profonde et permanente complicité avec des violations israéliennes du droit international. » Il avait prévenu le NLWA que « permettre à Véolia de disposer de fonds public peut violer l’obligation juridique internationale du Royaume-Uni de ne pas faciliter des violations israéliennes du droit international. »
Véolia et ses diverses filiales sont impliquées dans un certain nombre de projets israéliens dans des colonies – illégales au regard du droit international – dans les territoires palestiniens occupés, dont la mise en place et l’exploitation du tramway de Jérusalem et l’exploitation de la décharge de Tovlan.
L’intervention de Falk a été relevée par les médias qui ont ensuite développé des critiques à l’égard du Conseil de Hackney, une d’autorités dépendante du NLWA, pour avoir empêché un membre de l’association opposée à Véolia de prendre la parole à une de ses réunions. Les groupes lobbyistes israéliens s’étaient plus tard vantés publiquement du rôle qu’ils avaient joué dans cet acte de censure.
Faisant bon accueil à ces nouvelles, Yael Kahn, porte-parole du No To Veolia Action Group, a indiqué dans un communiqué de presse : « Notre stratégie pour forcer les conseillers à considérer sérieusement et à discuter publiquement les questions en jeu, et les actions prévues [par l’association] ont joué un rôle certain et permis d’atteindre notre but d’éliminer Véolia de l’appel d’offres du NLWA. »
L’ingénieur Rob Langlands, un autre membre du groupe, a déclaré de son côté que les propositions de Veolia n’auraient en plus pas été rentables ni favorables du point de vue de l’environnement : « Je vois avec grand plaisir qu’en raison de l’implication actuelle de Véolia dans les colonies israéliennes, ses offres ont été maintenant mises à la poubelle. »
Devoir se retirer de ce concours à Londres est le dernier revers pour ce profiteur multinational de l’occupation israélienne, qui s’est vu refuser des contrats dans plusieurs villes européennes à la suite des campagnes des militants de la solidarité avec la Palestine.
NB : Dans les 58 communes du Grand Lyon, l’Eau distribuée par Veolia et la SDEI est une des plus chères de France.
L’eau est un bien commun, un bien public. En 2015 – date de fin du contrat avec Veolia et SDEI – les élu-es du Grand Lyon devront se prononcer pour un retour en gestion publique directe.
