Octobre2013 : La ville de St. Louis (USA) rejette Veolia

« Voilà 3 ans que Veolia essayait d’obtenir un contrat sur l’eau avec St. Louis, en utilisant tous les moyens de pressions possibles et imaginables, mais les élus municipaux ont finalement adopté une résolution visant à éliminer les fonds alloués à Veolia dans le budget de la ville, la goutte d’eau « annonce la coalition ».
La victoire de Saint-Louis a été le résultat d’un travail de toute la coalition, qui répond aussi à des préoccupations environnementales et de justice sociale locales, tout en s’attaquant au bilan épouvantable de Veolia en Palestine.
En partant de la situation en Palestine, nous avons découvert de nombreux aspects troublants dans les pratiques commerciales de Veolia, dont la privatisation des ressources publiques, les abus concernant le droit du travail, la corruption, la dégradation de l’environnement et l’ingérence dans les processus démocratiques.
C’est une grande victoire pour le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) en Amérique du Nord. »

Les habitants de St Louis (Missouri) s’insurgent contre la signature d’un contrat avec Veolia accusé de violer les droits humains
A 14h30 mercredi 19 décembre 2012, au cours d’une réunion dans le bureau du maire, le Conseil de l’estimation et de répartition de la ville de St. Louis* (Board of Estimate & Apportionment), a refusé d’approuver un contrat entre la ville et Véolia tant que la firme n’aurait pas fait l’objet d’une enquête approfondie.
La décision a été prise à cause de l’implication de la multinationale dans la discrimination ethnique imposée à la Palestine et du nombre d’appels téléphoniques, de mails et de réunions exprimant des « inquiétudes concernant le respect des droits humains par l’entreprise et sa situation financière » comme l’a dit la radio publique nationale de St Louis.
Dans les six heures qui ont précédé le vote, les membres du Conseil on reçu plus de 200 mails chacun leur demandant de retarder la signature du contrat. Leurs téléphones n’ont pas cessé de sonner et les militants ont aussi envoyé des messages aux officiels sur Twitter. Les membres du Comité de Solidarité pour la Palestine de St Louis et la Voix Juive pour la Paix de St Louis sont venus à la réunion exprimer leur opposition à Véolia.
Le Conseil qui comprend le maire de St Louis, Francis Slay, le contrôleur, Darlene Green, et le président du Conseil des Echevins, Lewis Reed, ont reconnu qu’ils ne pouvaient pas approuver en conscience un contrat qui soulevait autant de questions. Auparavant, le Comité pour la Solidarité avec la Palestine de St Louis avait distribué un tract qui décrivait la manière dont Véolia avait profité de l’occupation israélienne illégale de la Palestine et de sa politique d’apartheid ainsi que le mépris de la multinationale pour l’environnement, ses pratiques désastreuses en matière de gestion de personnel et de management, la corruption, les pots de vin, les détournements, les fraudes et enfin son échec à se réformer malgré ses promesses.
Quand le Maire Slay a soumis le contrat à l’approbation, le président Reed a demandé que le vote soit repoussé afin de pouvoir d’effectuer une enquête sur les pratiques de la firme. Le Commissaire à l’eau et le maire continuaient de soutenir que Véolia était la firme qu’il leur fallait, mais Green qui était d’accord avec Reed a montré le contraire avec éloquence : « Nos citoyens ne sont pas satisfaits. Et je veux respecter leurs demandes, le mal qu’ils se sont donné et leur désir ’d’enquêter sur Véolia’… Ce n’est pas notre argent ; c’est leur argent. Point… Vous, [les citoyens] vous avez de l’importance. Donc tâchons de tirer les choses au clair. »
Reed a exprimé la crainte que le contrat ait été ajouté à l’ordre du jour à la dernière minute suite à la protestation des écologistes, des salariés, du mouvement de solidarité avec la Palestine et d’autres groupes indignés par l’épouvantable réputation de l’entreprise. En dépit du fait que les gens ont été pris de cours, les organisateurs locaux ont réussi à mobiliser des centaines de personnes. Cette victoire a montré que les gens ordinaires avaient le pouvoir de s’opposer aux multinationales et d’exiger la transparence en matière de contrats publics.
Selon Sandra Tamari, une membre américo-palestinienne du Comité de Solidarité avec la Palestine de St Louis, qui assistait à la réunion : « Je remercie le Conseil de l’estimation et de répartition de la ville de St. Louis pour sa décision éthique. Ma famille vit en Cisjordanie occupée où Israël a mis en place un système routier ségrégationniste et des bus ségrégationnistes dont certains appartiennent à Véolia. Si nous essayions de monter dans ces autobus, ma famille et moi serions repoussés à cause de notre race et de notre religion, comme c’est arrivé aux Palestinian Freedom Riders il n’y a pas longtemps. Je n’ai pas envie qu’une firme qui opprime mon peuple gagne de l’argent chaque fois que j’ouvre le robinet. Si la ville est contre la ségrégation aux États-Unis, elle ne doit pas soutenir des multinationales qui collaborent avec des pays ségrégationnistes. »
Après avoir gagné cette première victoire, les habitants de St Louis vont redoubler d’efforts pour qu’il ne soit plus question du contrat une fois pour toutes. Il est temps que St Louis se débarrasse de Véolia.
Note :
* Selon la Charte St. Louis Ville, le Conseil de l’estimation et de répartition se compose du maire, Contrôleur et président du Conseil des Echevins. Le Conseil de l’E & A est l’exécutif de la Ville de gouvernement et approuve tous les achats de la ville immobiliers, les crédits et le budget de la Ville de fonctionnement annuel.
20 décembre 2012 – Saint Louis Palestine Solidarity Committee, Mondoweiss – Pour consulter l’original :