Yarmouk, le silence qui tue …
Yarmouk, Sabra et Shatila, Baladyat : La vie (et la mort) des réfugiés palestiniens – Lettre d’un réfugié.
Quand je pense aujourd’hui au massacre du camp réfugiés de Yarmouk, cela me rappelle le massacre des camps de Sabra et Shatila au Liban par des milices maronites et par l’armée israélienne en 1982. Cela me rappelle aussi la tragédie du camp de réfugiés de Baladyat en Irak depuis 2003 jusqu’au aujourd’hui.
Il y a une différence entre les réfugiés palestiniens et les réfugiés d’autres peuples qui ont été exilés vers d’autres pays. Ces derniers sont partis pour une courte période de souffrance et après ils ont pu retourner dans leur pays. Par contre le problème des réfugiés palestiniens, c’est qu’ils n’ont pas de solution jusqu’à aujourd’hui leur donnant espoir de retourner à leur pays.
– Tout d’abord je vais vous donner quelques éléments sur les réfugiés palestiniens de Syrie, ils arrivés dans ce pays après avoir subi le nettoyage ethnique commis par les armées sionistes en 1948.
Beaucoup d’eux sont venus des quartiers du nord de la Palestine de Safed, Saint Jean Acre, Nazareth et Tibériade. En 1956 la loi syrienne déclare L’égalité entre les réfugiés palestiniens et les citoyens syriens, en termes de droits et de devoirs, à l’exception des droits civiques (passeport syrien et participation aux élections).
Près d’un demi-million de réfugiés palestiniens en Syrie sont répartis sur une douzaine de camps à Damas et sa campagne, Alep et Deraa et Hama et Homs, Lattaquié, la plupart de ces villes ont subi des opérations militaires, des bombardements, des sièges, arrestations et incursions.
Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Filippo Grandi, a récemment déclaré lors de sa visite : e « la guerre en cours en Syrie depuis plus de deux ans a provoqué le déplacement d’environ trois quarts des camps de réfugiés palestiniens en Syrie. »
Il a ajouté qu’ « il y a environ 530 000 de Palestiniens enregistrés dans les registres de l’organisme en Syrie », ajoutant que de « 70% à 80% d’entre eux sont déplacés aujourd’hui, en raison du conflit dans le pays. »
Des réfugiés disent qu’il vaut mieux mourir rapidement par une arme que mourir lentement de faim ou bombardé, ils pensent à la façon dont ils vont mourir et non pas à leur vie future, c’est ainsi dans le camp de réfugiés de Yarmouk …
Le nombre de personnes mortes de faim, est porté à 90 personnes depuis juin 2013 dont 24 femmes et quatre enfants. Ils vivent une situation terrible sans électricité ni eau ni nourriture. Il y a presque 422 personnes malades qui attendent l’aide pour sortir du camp et obtenir ainsi un traitement médical dans d’autres hôpitaux.
– Il y a presque 250 000 réfugiés palestiniens bloqués, assiégées à cause de la guerre de Syrie dont 150 000 personnes enregistrées à l’UNRWA et parmi elles 18 000 dans le camp réfugiés de Yarmouk.
Les enfants de Yarmouk ne semblent pas plus intéresser la communauté internationale que les enfants de Gaza.
Finalement, si la guerre civile syrienne fait un tel sort aux réfugiés palestiniens n’oublions pas que depuis le 11 décembre 1948 l’ONU dans la résolution 194 a décidé du droit au retour des réfugiés palestiniens le plus tôt possible …
La résolution 194 du Conseil de Sécurité de Nations unies adoptée le 11 décembre 1948 puis confirmée par plusieurs résolutions comme la résolution 394 ou 513 déclare « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables »
Une agence de l’ONU, l’UNRWA, a spécialement été créée pour gérer le problème.
Lettre de Marwen.
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