Le Tribunal Russell conclut que le crime d’incitation au génocide et des crimes contre l’humanité ont été commis à Gaza

Des militantes lyonnaises ont participé à cette session extraordinaire du

Tribunal Russel sur la Palestine
, vous trouverez dans cette page leurs premières impressions, puis un compte rendu officiel et d’autres informations complémentaires.

Des lyonnaises se sont rendu à Bruxelles pour participer au tribunal Russel voici leurs témoignages :

N. : C’est à travers des témoignages des journalistes présents sur les lieux et des témoignages du médecin gazaoui et d’un autre qui est Norvégien
des vidéos et photos que nous avons vu nous avons replongé dans l’horreur de ces 50 jours. David sheen journaliste nous a montré à travers de nombreux exemples l’appel au massacre de la population Israélienne de toutes les classes de la société rabbins, hommes politiques, hommes et femmes ordinaires postant sur facebook des propos ignobles; Voilà pour les témoins – je ne les cite pas tous.

Quand au jury il était composé de gens de grandes qualités morales et
intellectuelles qui ont analysé la situation de tous les points de vues
juridique, morale, au regard du droit international. Certains ont analysé également le type de munitions employées, les exécutions extra-judiciaires, la destruction des infrastructures industrielles et des civils. D’autres membres du jury ont posé la question de la qualification des événements : crimes de guerre, crimes contre l’humanité et /ou génocide pendant que dans les coulisses travaillait une quantité de juristes de renommée internationale.


I: J’ai appris qu’en droit international Gaza est devenu un territoire occupé depuis la guerre des 6 jours … Au tribunal la doctrine Dahiyah est mise en avant car elle est utilisé par beaucoup de généraux israéliens.
J’ai appris également que L’opération « bordure protectrice » était nommé ainsi dans tout les pays sauf pour Israël qui la nomme bordure infranchissable. Ce terme de bordure protectrice était donné uniquement aux média pour lisser l’image du pays et faire passer cela comme de la légitime défense.

J’insiste sur le fait que cela a été très dur de suivre cette session du tribunal car les images choquantes nous ont laissé sans voix !
Aujourd’hui le journaliste canadien qui vit en Israël David Sheen nous explique que cette haine est passée aux frontières du fascisme, il cite des exemples avec toutes les classes de la société israéliennes (jeunes sur Facebook, Twitter, rabbin, chefs d’entreprises, services publics et autres…) il explique qu’il ne faut pas avoir honte d’être anti -palestinien, anti-arabe, il démontre avec preuves à l’appui comment la société civile israélienne à basculé dans l’obscurantisme.

Le jury n’a pas caché sa peur quant aux futures attaques car il estime que si Israël reste impuni au regard du droit international, Israël continuera son massacre jusqu’à la disparition du peuple palestinien.
95% de la population israélienne pensent que cette attaque contre Gaza est justifiée !

Au niveau des émotion, cette session du tribunal a été difficile à gérer.


Voir

ici
le film de Samir Abdallah sur le tribunal Russel


Le Tribunal Russell conclut que le crime d’incitation au génocide et des crimes contre l’humanité ont été commis à Gaza

Les juristes et Jury de la session extraordinaire du Tribunal Russell sur la Palestine qui s’est tenue à Bruxelles le 24 septembre 2014 ont constaté que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis par l’armée israélienne à Gaza durant l’Opération Bordure Protectrice. Ils ont également conclu, à l’écoute de nombreux témoignages, que le discours employé à différents niveaux de la société israélienne pendant l’été 2014 avait parfois atteint le seuil nécessaire pour pourvoir le qualifier d’incitation directe et publique au génocide.

Afin de rendre ses conclusions, le Jury a entendu les témoignages des journalistes Mohammed Omer, Max Blumenthal, David Sheen, Martin Lejeune, Eran Efrati et Paul Mason, présents à Gaza durant l’Opération Bordure Protectrice. Ils ont également entendu les récits des chirurgiens Mads Gilbert et Mohammed Abou Arab, de l’expert sur le crime de génocide Paul Behrens, du Colonel Desmond Travers et d’Ivan Karakashian, chargé du plaidoyer pour Defence for Children International.

Crimes de guerre. Le Tribunal a conclu que les crimes de guerre suivants ont été perpétrés par l’armée israélienne : l’homicide intentionnel, la destruction de biens, non justifiée par des nécessités militaires et exécutée sur une grande échelle; le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas directement part aux hostilités ; l’utilisation disproportionnée de la force, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement et des hôpitaux qui ne sont pas des cibles militaires ; l’utilisation de Palestiniens comme boucliers humains ; le fait d’employer les armes, projectiles, matières et méthodes de guerre de nature à causer des maux superflus ou des souffrances inutiles ou à frapper sans discrimination en violation du droit international des conflits armés ; et l’utilisation de la violence dans le but principal est de répandre la terreur parmi la population civile.

Crimes contre l’humanité. Le Tribunal a conclu que les crimes contre l’humanité suivants ont été commis par l’armée israélienne : meurtre, persécution et extermination.

Crime d’incitation au génocide. Le Tribunal a reçu des preuves qui démontrent l’intensification de la rhétorique raciste et l’incitation à la violence durant l’été 2014, à différents échelons de la société israélienne : dans les médias traditionnels ou sociaux et par des officiers de police, des leaders religieux, des représentants publics et des fans de football, notamment.

Le Tribunal a également mis en garde qu’il était possible que le crime de persécution devienne génocidaire. Le Tribunal a par ailleurs déclaré qu’il est reconnu que, dans des situations où des crimes contre l’humanité étaient commis en toute impunité et où l’incitation directe et publique au génocide se manifestait dans tous les secteurs de la société, il était concevable que l’Etat ou les individus choisissent d’exploiter ces conditions afin de perpétrer le crime de génocide. De plus, « l’effet cumulatif du régime prolongé de punition collective à Gaza semble infliger les conditions de vie calculées pour entrainer la destruction graduelle des Palestiniens en tant que groupe à Gaza ». Le Jury a ajouté : « nous avons sincèrement peur que dans un environnement d’impunité et d’absence de sanctions pour des crimes graves et répétés, les leçons du Rwanda et d’autres atrocités de masse, restent lettre morte ».

Le Tribunal a appelé Israël à respecter ses obligations en droit international et la Palestine à accéder sans délais au statut de Rome de la Cour pénale internationale. Il a rappelé qu’il était du devoir des Etats tiers de coopérer afin de mettre fin à la situation illégale qui découle de la situation d’occupation, du blocus et des crimes commis dans la Bande de Gaza. Il a également appelé l’Union européenne à adopter des sanctions à l’encontre d’Israël, en ligne avec sa politique sur les mesures restrictives, afin de poursuivre les objectifs de préservation de la paix, de renforcement de la sécurité internationale et de respect des droits de l’homme. Le Tribunal a également appelé l’UE à exclure les entreprises israéliennes d’armement des programmes de recherche européens.

A la société civile Le Tribunal demande :

– de soutenir sans réserve le mouvement BDS

– de soutenir les actions s’opposant à l’accès aux marchés internationaux des entreprises israéliennes et des organisations soutenant o profitant de l’occupation.

– de se montrer solidaire des activistes qui tentent de faire fermer les entreprises complices des crimes commis contre les Palestiniens, telles que Elbit Systems au Rpyaume-Uni

– de faire activement pression sur leur gouvernement afin qu’ils prenne des actions immédiates visant à assurer qu’ils ne contribuent pas aux crimes israéliens et qu’ils agissent en conformité avec les lois et principes du droit international.


– Ce
que m’a appris
le Tribunal Russell sur la Palestine par Michèle Sibony

– Le Tribunal Russell trouve
des preuves d’incitation
au génocide et de crimes contre l’humanité à Gaza


Communiqué du Bureau National de l’UJFP

Après la session extraordinaire du Tribunal Russell
sur la Palestine, des conclusions qui nous concernent.

Des études et analyses établiront le bilan complet de cette session extraordinaire du Tribunal Russell sur la Palestine à laquelle nous venons d’assister, quelques semaines seulement après la fin de l’agression israélienne de l’«opération bordure protectrice», qui n’est malheureusement qu’une trêve quand le blocus inhumain et illégal de Gaza se poursuit.
Session extraordinaire s’il en est puisque les victimes étaient absentes, toujours enfermées et toujours soumises à un blocus impitoyable, 3 des 4 témoins experts palestiniens ont en effet été refoulés à Rafah, le seul autorisé à sortir possédait un passeport européen.
Session extraordinaire toujours puisque, en quelques semaines, le Tribunal a su réunir suffisamment de matériaux, suffisamment de preuves, convoqué de nombreux témoins et experts, pour analyser la nature exacte des crimes commis, et les nommer, en particulier : incitations directes et publiques au génocide et crimes contre l’Humanité.

Deux définitions juridiques d’une exceptionnelle gravité, forgées et entrées dans le droit international au lendemain de la seconde guerre mondiale pour qualifier les crimes nazis.

Deux définitions juridiques qui se sont depuis émancipées de leur événement fondateur, et sont aujourd’hui dramatiquement d’une modernité absolue.
Définitions de droit international nécessaires pour tenter de prévenir et d’entraver les catastrophes à venir, protéger les populations civiles menacées, tant en temps de guerre qu’en temps de paix.

Deux définitions en droit international pour qualifier et nommer très exactement, la nature des crimes perpétrés par le régime israélien et par ses forces armées au cours de ces 51 jours d’agression contre la population civile palestinienne enfermée de Gaza.

Or ces crimes n’ont pu être commis qu’avec la complicité de la soi-disant «communauté internationale», de celle de l’Union Européenne et de celle de la France.

Nous tenons à exprimer notre sentiment d’horreur et notre indignation.
Nous estimons qu’il est de notre devoir d’alerter les hommes et les femmes de notre pays, les hommes et les femmes du monde entier, afin qu’ils s’unissent pour arrêter ce processus criminel avant qu’il ne se reproduise et qu’il soit trop tard.

Nous lançons un appel pressant à tous les acteurs politiques, associatifs ou militants, pour qu’ils rejettent et luttent fermement contre les incidences racistes du discours israélien pointé par le Jury du Tribunal Russell, alors même que ce discours est largement repris en France par le CRIF et ses officines.

Ce discours qui assimile l’ensemble de la résistance palestinienne sous toutes ses formes au «terrorisme islamique», dans le temps même où le terrorisme d’Etat israélien prétend être une légitime défense, rejoint le discours raciste et islamophobe ambiant et l’alimente.

Enfin, la société civile palestinienne toute entière a déposé entre nos mains – nous, société civile, et quelles que soient nos convictions politiques et religieuses – l’outil nécessaire, non-violent et citoyen, pour imposer à Israël de respecter le droit international et de mettre fin à sa politique criminelle.

L’UJFP appelle toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté à rejoindre et amplifier la campagne internationale de Boycott, Désinvestissements et Sanctions – BDS – et à exiger que les auteurs, politiques, militaires et religieux, de ces crimes soient traduits devant la Cour Pénale Internationale qui doit être saisie. Nous sommes toutes et tous concerné-e-s!

Le Bureau National de l’UJFP
Le 3 octobre 2014