Sortie du livre de Pierre Stambul : « Le sionisme en questions »

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Pierre Stambul a présenté son livre au cours d’une conférence débat qui a eu lieu le jeudi 5 mars 2015 à Lyon


Pierre Stambul a rappelé la situation actuelle en Palestine et notamment la fragmentation du peuple palestinien organisée par l’occupant pour maintenir sa domination.

Mais la guerre qu’Israël mène contre le peuple palestinien avec son cortège de nettoyages ethniques et de crimes de guerre n’a commencé ni en 1967, ni même en 1948. Elle remonte au début du XXe siècle quand les sionistes ont commencé leur conquête coloniale. Les « solutions » comme les accords d’Oslo qui ont voulu éviter d’aborder les questions vives (occupation, colonisation, apartheid, racisme …) ont définitivement échoué. Il est clair aujourd’hui qu’il s’agissait alors d’une grande illusion.

Puis il a expliqué les bases historiques de l’antisémitisme (de l’antijudaisme chrétien à l’antisémitisme racial) et du sionisme. La question du sionisme est centrale comme l’était celle de l’apartheid quand il a fallu imaginer un autre avenir pour l’Afrique du Sud. Le sionisme est à la fois une fausse réponse à l’antisémitisme, un nationalisme, un colonialisme et une manipulation de l’histoire, de la mémoire et des identités juives. Il est aussi une idéologie prétendant transformer les anciens parias de l’Europe jugés inassimilables en colons européens en Asie. Parce qu’il a gommé les différences idéologiques, le sionisme a abouti au gouvernement de type OAS qui gouverne aujourd’hui Israël.

Cette idéologie n’est pas seulement criminelle pour les Palestiniens, elle n’offre aucune issue pour les Juifs qu’elle met sciemment en danger et qu’elle voudrait pousser à être traitres ou complices. Sans dépassement ou rupture avec le sionisme, aucune paix juste n’est envisageable.

Pierre a terminé sa conférence en expliquant en quoi l’appel BDS de 2005 de la société palestinienne offre une perspective d’avenir pour l’ensemble des habitants du territoire de la Palestine historique, avec ses mots d’ordre de liberté (fin de l’occupation et de la colonisation), d’égalité (fin des discriminations à l’encontre des Palestiniens d’Israël) et de justice (droit au retour des réfugiés).


Pierre Stambul est membre de l’Union Juive Pour la Paix. Il a publié aux éditions Acratie, un petit livre, qui aurait pu s’intituler « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sionisme sans jamais oser le demander »

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Le texte de la quatrième de couverture est le suivant:

La guerre qu’Israël mène contre le peuple palestinien avec son cortège de nettoyages ethniques et de crimes de guerre n’a commencé ni en 1967, ni même en 1948. Elle remonte au début du XXe siècle quand les sionistes ont commencé leur conquête coloniale. Les « solutions » comme les accords d’Oslo qui ont voulu éviter d’aborder les questions vives (occupation, colonisation, apartheid, racisme …) ont définitivement échoué. Il est clair aujourd’hui qu’il s’agissait alors d’une grande illusion.

La question du sionisme est centrale comme l’était celle de l’apartheid quand il a fallu imaginer un autre avenir pour l’Afrique du Sud.

Le sionisme est à la fois une fausse réponse à l’antisémitisme, un nationalisme, un colonialisme et une manipulation de l’histoire, de la mémoire et des identités juives. Il est aussi une idéologie prétendant transformer les anciens parias de l’Europe jugés inassimilables en colons européens en Asie. Parce qu’il a gommé les différences idéologiques, le sionisme a abouti au gouvernement de type OAS qui gouverne aujourd’hui Israël.

Cette idéologie n’est pas seulement criminelle pour les Palestiniens, elle n’offre aucune issue pour les Juifs qu’elle met sciemment en danger et qu’elle voudrait pousser à être traitres ou complices.

Sans dépassement ou rupture avec le sionisme, aucune paix juste n’est envisageable.

Pour en savoir plus : le site de l’UJFP


Voir aussi le précédent article sur Pierre Stambul et son ouvrage présenté à Lyon en 2013 : «Du refus d’être complice à l’engagement»


L’avis du Monde Diplomatique (janvier 2015) :

En se penchant sur la « nature multiforme » du sionisme, Pierre Stambul (de l’Union juive française pour la paix) s’attache à déconstruire les mythes fondateurs d’une idéologie où se mèlent « nationalisme, colonialisme, réponse à l’antisémitisme et forme pervertie de messianisme ». S’attaquant aux chiffres « fantasmatiques » de l’historiographie sioniste, à la « réécriture de l’histoire », aux interprétations folkloriques de la bible, l’auteur démonte aussi la fable d’un « sionisme à visage humain », rappelant que la gauche sioniste a toujours été colonialiste.
En évacuant l’histoire « multiple » et diasporique des « communautés juives », le sionisme est parvenu « à créer « un homme nouveau » amnésique des histoires et des cultures juives et du coup facilement conquis par les idéologies militaristes ou racistes ». Et a construit un « Etat surarmé » convenant « totalement » aux « dirigeants occidentaux ». Un Etat fondé sur un colonialisme spécifique qui « ne vise pas à asservir le peuple colonisé mais à l’expulser et à le remplacer ».

Un bref mais efficace réquisitoire contre une idéologie dont les pionniers ont fait un choix fondateur : « copier les stéréotypes des pires nationalisme en théorisant l’impossibilité du mélange et de l’émancipation ».

Emmanuel Riondé