Pourquoi le boycott des produits TEVA ? (Prise de parole de la campagne BDS devant le tribunal de Metz le 24 janvier)


Extrait de la prise de parole au nom de la campagne BDS France devant le Tribunal de Metz pour le procès TEVA le 24 janvier 2017

Pourquoi le boycott des produits TEVA ? Existe-t-il une relation entre cette entreprise israélienne et la politique d’apartheid conduite par Israël à l’encontre du peuple palestinien ?

– Contribution au budget de l’Etat israélien

TEVA est la plus grande entreprise pharmaceutique israélienne et le leader mondial en matière de médicaments génériques. TEVA vend 80% de ses produits à l’export, ce qui représente 10% des exportations industrielles d’Israël : sa contribution au budget de l’Etat israélien est donc importante.

– TEVA est utilisée pour promouvoir une image positive d’Israël

La multinationale TEVA est largement présente dans les publicités sur les médias en France, et dans la propagande des organisations sionistes. La réussite de l’entreprise TEVA est ainsi largement utilisée pour promouvoir une image positive d’Israël. Une entreprise comme TEVA est un parfait outil de propagande : médicaments de qualité à des prix compétitifs, succès d’une entreprise israélienne sur la scène mondiale : une très belle image qui fait oublier que cette entreprise est développée dans un pays qui agresse un autre peuple …

– TEVA impacte négativement la vie des Palestiniens

Ø TEVA contribue par son apport financier à l’Etat d’Israël, au financement des opérations militaires à Gaza et au développement de la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Ø Israël impose de fait les médicaments TEVA au marché captif palestinien, avec des notices d’emploi non rédigées en arabe le plus souvent. Par ailleurs, le développement de la production pharmaceutique palestinienne est pratiquement impossible et l’accès aux soins des Palestiniens est largement perturbé au quotidien : entraves à la circulation par de nombreux check-points, difficultés d’accès aux hôpitaux, prix de vente élevés des médicaments TEVA, impossibilité d’importer des médicaments d’autres pays…. .

Ø Enfin, TEVA a enrôlé des centaines de pharmaciens français pour alimenter Pharm’Adom, une caisse d’aide à Israël bénéficiant du statut fiscal des fondations en France.


Il est de notre responsabilité de citoyens d’informer et de responsabiliser tous les acteurs français concernés à un titre ou à un autre par l’activité néfaste d’une société, fut-elle israélienne : c’est ce que le collectif BDS57 a souhaité dénoncer en 2015 à Metz, en écrivant à des pharmaciens à propos de l’entreprise TEVA.

Nous nous déclarons entièrement solidaires des actions conduites par le Collectif BDS57. Nous demandons l’abrogation de mesures répressives indignes d’une démocratie, mesures qui portent atteinte à la liberté d’expression et visent à terme toute forme de revendication politique, syndicale ou simplement citoyenne !

Nous demandons le retrait des circulaires Alliot-Marie et Mercier prises en 2010 et 2012, textes qui invitaient à tous les procureurs de la République d’engager des poursuites pénales contre toute personne qui appelle les consommateurs à ne pas acheter de produits israéliens. Ces circulaires ne sont toujours pas abrogées.

De nombreuses plaintes ont été déposées envers des militants BDS depuis plusieurs années, pour une bonne part d’entre eux, les procureurs ont abandonné les poursuites. La plupart des procès qui se sont tenus ont conduit à la relaxe des militants et nous espérons qu’il en sera de même à Metz.

Mobilisons-nous pour dire à ceux qui nous accusent qu’ils ne feront jamais taire notre solidarité avec le peuple palestinien en tentant de criminaliser les actions militantes et citoyennes.

De qui se moque-t-on ?

– Alors que Israël raille la dernière résolution de l’ONU qui condamne pourtant la colonisation et qu’aucune sanction n’est prise contre cet état hors la loi,
ce sont les militants qui appellent au boycott d’Israël pour le respect de la justice, qui sont traduits devant les tribunaux en France !

La mobilisation de la société civile française est nécessaire et légitime, en dépit des menaces et des intimidations.

Nous demandons la relaxe pour Richard, président du collectif BDS 57, militant de la cause palestinienne et membre de l’Union Juive Française pour la Paix !