Assemblée Générale du 2 juin 2021 – Rapport moral et d’orientation

Palestine
L’offensive israélienne s’est poursuivie afin de tenter de liquider les aspirations palestiniennes. Plusieurs pays arabes ont signé une normalisation honteuse (E.A.U, Maroc, Soudan…) sans aucune contrepartie pour le peuple palestinien. Cette offensive s’est concrétisée à Jérusalem, tant à Al Aqsa, qu’à Sheikh Jarrah et bien entendu dans la récente guerre faite à Gaza. La violence israélienne s’est, une nouvelle fois, étalée à la face du Monde.
Un Monde globalement taiseux et complice face aux crimes massifs ou lorsque de jeunes fascistes, suprématistes juifs, hurlent « mort aux arabes » aux abords de l’esplanade des mosquées. La pandémie nous aura fait découvrir le terme « d’apartheid sanitaire » l’occupant israélien refusant de vacciner l’occupé.
Dans ces épisodes, la France se sera « surpassée » par son exigence d’assurer la sécurité…d’Israël !
Si les mauvaises nouvelles sont légions nous avons tout de même quelques raisons d’espérer. La défaite de Trump demeure une très bonne nouvelle tant le milliardaire américain avait autorisé tous les excès à Netanyahou poussant au crime chaque jour plus avant. L’élection de Biden ne signifie pas une reconnaissance des droits pleins et entier des palestiniens, ni un avenir très positif, l’alignement eu égard aux raids sur Gaza et la fourniture d’armement concomitante nous le rappellent. Cependant, le rétablissement des financements de l’UNRWA ou les réserves quant à la colonisation sont des signaux faibles que le temps de l’alignement systématique et grossier semble fini. D’autant que nous pouvons compter, aux Etats Unis, sur la génération des nouveaux élus au congrès et du puissant mouvement social et politique américain.

Du côté des responsables palestiniens les signaux ne sont pas encourageants. L’autorité palestinienne complètement démonétisée offre un spectacle pathétique. Entre la reprise de la coopération sécuritaire avec l’occupant et l’annulation des élections palestiniennes, pourtant très attendues notamment par la jeunesse, Mahmoud Abbas et les caciques de l’AP empêchent tout renouvellement du leadership palestinien.
La bonne nouvelle, s’il y en a une, reste l’exceptionnelle résilience et unité du peuple palestinien. Ceux et celles qu’Israël a tenté par tous les moyens et statuts de diviser ont combattu vaillamment : issues de Cisjordanie, de Jérusalem, Palestiniens de 48 et de Gaza ont fait front commun.

Face au mur d’oppression israélien des voix se lèvent et se font entendre à travers le Monde.
La décision de la « Cour Pénale Internationale » d’enquêter sur les crimes israéliens constitue une très bonne nouvelle et un encouragement à faire appliquer le droit, même si le chemin est encore long et semé d’obstacles.
Les grandes ONG se font entendre et nomment la situation comme il se doit car comme le disait Camus « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde. »
« Israël maintient un régime d’apartheid entre le Jourdain et la Méditerranée », c’est le constat, que fait, pour la première fois une organisation de défense des droits de l’homme israélienne de premier plan, B’Tselem. Dans un rapport publié en janvier de cette année.
« Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution », a déclaré  Human Rights Watch  dans un rapport rendu public en avril 2021. Cette conclusion se fonde sur une politique globale du gouvernement israélien qui vise à maintenir la domination des Israéliens juifs sur les Palestiniens, et sur de graves abus commis contre les Palestiniens vivant dans les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est.

Initialement apparu en lien avec l’Afrique du Sud, l’apartheid est aujourd’hui un terme juridique universel. L’interdiction de la discrimination et de l’oppression institutionnelles particulièrement sévères, ou apartheid, constitue un principe fondamental du droit international. La Convention internationale de 1973 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid et le Statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale (CPI) définissent l’apartheid comme un crime contre l’humanité constitué de trois éléments principaux :
– Une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre.
– Un contexte d’oppression systématique du groupe dominant sur le groupe marginalisé.
– Des actes inhumains

Notre Collectif
A l’instar de nombreuses associations et organisations, la pandémie et le confinement ont fortement impacté notre association en terme d’organisation et d’initiatives. L’impossibilité de tenir les réunions en présentiel et l’impossibilité de nous réunir à la Bourse du travail nous ont entravés. Merci cependant à la « Maison des passages » de nous avoir accueillis. Merci également aux occupants du TNP d’avoir fait de même. Nous avons pu cependant tenir quelques actions mais c’est surtout la concentration de l’attention sur cette pandémie qui fut le plus difficile à conjurer. Comment maintenir un niveau d’attention au sort d’un peuple à l’heure de la pandémie mondiale du Covid 19 ?
Cependant des initiatives et actions (voir notre site internet) ont pu se maintenir à un rythme très respectable compte tenu des contraintes. Actions BDS, relais des campagnes AXA, HP ou PUMA, présence sur les marchés, points d’information, mobilisation autour du procès fait à Olivia Zemor, présences sur les réseaux sociaux, rencontre avec les nouveaux élus, mise en cause d’EGIS rail pour le tramway de Jérusalem…
Les dernières mobilisations face aux crimes contre l’humanité israéliens rappellent l’utilité de notre collectif et de l’unité du mouvement de soutien à la Palestine …Nous avons également marqué de notre présence des mobilisations plus larges : loi sécurité globale, collectif migrants et mobilisations antiracistes ou 1er mai. La bataille des idées fait également partie de nos axes de travail, ainsi la définition sur l’antisémitisme de l’IHRA, constitue un point de vigilance. La « déclaration de Jérusalem » forme un contrefeu utile aux attaques des ennemis de la Palestine. Nous resterons attentifs à cela après le débat courageux porté par la municipalité de Strasbourg.

Les objectifs fixés à notre dernière assemblée générale n’ont pu tous être tenu : singulièrement le resserrement des liens avec les organisations généralistes membres du Collectif (organisations syndicales, politique…). Une rencontre a pu se tenir avec la « Ligue des droits de l’Homme » et un échange intéressant a pu avoir lieu. Nous sommes heureux d’avoir pu accueillir une présence renforcée de nos amis de « Solidaires ».
Suite aux dernières élections des relations ont pu se nouer avec des nouveaux élus de l’agglomération lyonnaise (Métropole, Sytral, Sénat, Ville de Lyon). Cela est de bon augure pour nos combats. La rencontre avec les élus de la ville de Lyon et Métropole, ainsi que la réception, par la municipalité de Lyon, des organisations de soutien à la Palestine, sont des signes encourageants. Il est à noter que La communication de notre collectif, n’a pas été interrompue malgré les différents confinements, l’audience du collectif à travers internet et réseaux sociaux a même été renforcée.
Perspectives (et objectifs réitérés de notre dernière AG)

BDS toujours !
Délectons-nous encore de la bonne nouvelle de l’été. La décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), dans l’affaire des appels au boycott d’Israël constitue un revers pour la jurisprudence de la France. À l’unanimité, la Cour de Strasbourg a jugé qu’en condamnant plusieurs militants pour « incitation à la discrimination économique », la justice française avait violé leur liberté d’expression, protégée par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme. En substance, la cour observe que « Par nature, le discours politique est souvent virulent et source de polémiques. Il n’en demeure pas moins d’intérêt public, sauf s’il dégénère en un appel à la violence, à la haine ou à l’intolérance ». Ce jugement de la haute instance européenne est clairement un encouragement à poursuivre et amplifier la campagne BDS. Encouragements également suite au résultat du procès fait à Olivia Zemor suite à la relaxe générale. Le tribunal ne retenant ni diffamation, ni discrimination. TEVA et les officines pro israélienne (BNVCA, France Israël) repartent déboutés et probablement dégoutés ! Le tribunal de Lyon consacre la décision historique de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). plus que jamais, face aux crimes contre l’humanité : Boycott Israël

Renforcer la présence des jeunes dans le mouvement de soutien à la Palestine
Il est nécessaire que la jeunesse se mobilise plus régulièrement aux côtés du peuple palestinien. Nous devons mener un travail spécifique et organisé en direction des universités et des organisations de jeunesse (politiques, syndicales…). Pour cela, nous envisageons le renfort d’un emploi aidé de type service civique afin de travailler spécifiquement cet objectif. Nous pouvons également envisager une structure spécifique afin que les jeunes puissent se regrouper (commission ou organisation de type « Génération Palestine »).

Le renforcement du réseau institutionnel, politique et syndical
Nous devons renforcer nos liens avec les institutions politiques et singulièrement les collectivités issues des dernières élections municipales et métropolitaines. C’est l’occasion de relancer ou lancer des parrainages ou relations entre les communes françaises et les collectivités palestiniennes. Nous nous fixons également comme objectif de resserrer les liens avec les organisations afin de renforcer le camp de la solidarité, à l’instar des liens avec la LDH, CIMADE, CCFD, Artisans du Monde, UD CGT, UD CFDT, Solidaires, FSU, Confédération paysanne…

Palestine en Vue
Après deux reports de la 6ème édition du festival Palestine en Vue pour cause de pandémie, ERAP annonce sa programmation pour le mois de septembre, du mardi 21 au mercredi 28
Au 26 mai, 23 salles ont déjà confirmé leur participation, soit plus de la moitié de celles prévues avant les reports. L’ouverture des cinémas venant tout juste d’être autorisée, il est à peu près certain que les inscriptions vont se poursuivre et atteindre le chiffre du dernier festival. Ce sera une formidable occasion de rendre un vibrant hommage au peuple palestinien une fois de plus victime de la violence du colonisateur mais toujours debout pour exiger son droit à l’autodétermination!

6 Former et renouveler nos moyens d’action
L’expérience passée de sessions de formation sur l’histoire et le pourquoi de la situation peut être renouvelée afin d’armer notamment la jeunesse à la question palestinienne. A l’instar de nos amis de St Etienne, nous pouvons envisager des moments de formation à la question palestinienne et à BDS.
Si les formes, comme les manifestations, rassemblements, conférences… sont toujours pertinentes, il nous faut réfléchir à de nouvelles formes de mobilisation et d’apparition. Si les actions sont toujours pertinentes, les images véhiculées sur les réseaux sociaux sont autant de multiplicateurs de l’impact produit, il nous faut donc réfléchir à cette image et aux moyens de la faire fructifier.
 
Merci à tous ceux et à toutes celles qui s’engagent et contribuent à la mobilisation en faveur du peuple palestinien.

Jérôme Faÿnel, Président, et le Conseil d’Administration