INFO-PALESTINE MARS 2022

Association France Palestine Solidarité (AFPS)

Revue de presse « InfoPalestine », mars 2022 (presse, courriels, déclarations…)

L’invasion russe en Ukraine amène à faire un rapprochement avec les interventions israéliennes à Gaza. Dans Middle East Eye du 21 mars 2022, Gideon Levy, journaliste israélien, évoque clairement le parallèle : « En quoi l’invasion du Liban par Israël en 1982 ou l’occupation militaire qui s’en est suivie diffèrent-elles de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? En quoi les fréquentes incursions d’Israël à Gaza, qui sèment la mort et la destruction, diffèrent-elles de l’invasion de la Crimée par la Russie ? (…) Quelle est donc la différence ? Elle réside uniquement dans le jugement du reste du monde, ce qui révèle un principe de deux poids deux mesures et un climat d’hypocrisie ». Oui, un deux poids deux mesures flagrant et, en la matière la France se pose en championne, elle, qui vient de dissoudre deux collectifs de solidarité avec la Palestine, en raison, entre-autre, de leurs « appels réguliers de boycott, notamment des produits israéliens », choix d’action assimilé par le gouvernement français à des appels à la discrimination et à la haine envers les israéliens. Aujourd’hui, de nombreuses organisations et partis politiques français appellent au boycott de la Russie ; en toute logique la France devrait envisager leur dissolution au motif « d’incitation à la haine » contre les russes.
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1er mars : La Cour suprême d’Israël autorise les familles palestiniennes menacées d’expulsion à conserver leurs maisons de Sheikh Jarrah pour le moment. Elles peuvent y rester jusqu’à ce qu’une décision finale soit prise sur les droits de propriété dans le quartier contesté de Jérusalem-Est, a décidé mardi la Cour suprême d’Israël. (Haaretz)

2 février : Selon des sources officielles, des policiers de Jérusalem ont fait un usage excessif de la force contre des Palestiniens cette semaine. Les images des affrontements de lundi entre les officiers et les Palestiniens près de la porte de Damas montrent une « perte de contrôle », a déclaré un haut responsable de la police à Haaretz. (Haaretz)

4 mars : L’Arabie Saoudite voit en Israël un allié « potentiel ». « Nous ne considérons pas Israël comme un ennemi, mais comme un allié potentiel, avec de nombreux intérêts que nous pouvons avoir en commun », a déclaré Mohammed ben Salmane à l’hebdomadaire américain The Atlantic. Il ajoute toutefois : « nous devons résoudre certains problèmes avant d’en arriver là (…) que le conflit entre Israéliens et Palestiniens soit résolu« . (L’Orient-Le Jour)

7 mars : Acharnement. Le 7 mars, à l’aube, l’armée d’occupation israélienne a une fois de plus arrêté Salah Hamouri. Il a été conduit directement à la prison d’Ofer. Israël continue de s’acharner sur Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, défenseur des droits des Palestiniens et particulièrement des prisonniers politiques. L’AFPS exige du président de la République une intervention immédiate pour obtenir sa libération. (Communiqué de l’AFPS)

– Israël s’invite sur la scène diplomatique internationale, mais sans succès. Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, s’est entretenu avec Vladimir Poutine, samedi, à Moscou et a échangé par téléphone avec Emmanuel Macron. Rien n’a filtré du fond de cette médiation. En conseil des ministres, dimanche, il s’est donné « peu de chances de réussite  ». Il s’est contenté de décrire l’invasion russe de l’Ukraine à la manière d’une catastrophe divine, un désastre naturel sans causes ni responsables. (Le Monde)

– L’Etat hébreu se prépare à accueillir 100 000 juifs, en provenance d’Ukraine mais aussi de Russie. Mais l’accueil des réfugiés non juifs suscite un débat douloureux en Israël. Dimanche, la ministre de l’intérieur, Mme Shaked, a estimé que près de 10 % des premiers arrivants n’étaient pas éligibles à la citoyenneté. Débat aussi sur la loi qui impose un dépôt de garantie de 2 800 euros à tout Israélien qui souhaite accueillir un parent ukrainien non juif, en s’engageant à ce qu’il parte après un mois. (Le Monde)

9 mars : En 2021, Israël a interdit à plus de 10 500 Palestiniens de voyager, et nombre d’entre eux ne l’ont appris qu’à la frontière. Ces chiffres ont été publiés par l’administration civile israélienne à la suite d’une demande de liberté d’information déposée par HaMoked – Centre pour la défense de l’individu. (Haaretz)

10 mars : Non à la dissolution de deux collectifs de solidarité avec la Palestine. Le conseil des ministres du mercredi 9 mars vient de prononcer la dissolution de deux collectifs de soutien à la Palestine. C’est une atteinte intolérable à la liberté d’expression et à la liberté d’association. Ainsi, le décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra, relève que le droit de contester la politique d’Israël est possible, à condition de ne pas « excéder les limites de la liberté d’expression ». Parmi ces limites, le décret cite ses appels réguliers à boycotter les produits israéliens ou à soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres ! (Communiqué de l’AFPS)

– Toujours plus d’aide militaire pour Israël. La Chambre des représentants des États-Unis approuve une aide d’urgence de 1 milliard de dollars pour le dôme de fer à Israël. Le projet de loi, qui intervient après des mois de blocage, comprend également 3,3 milliards de dollars d’aide à la sécurité d’Israël et 500 millions de dollars de partenariats de défense antimissile. (Haaretz)

11 mars : Le Parlement israélien a reconduit, jeudi 10 mars, une loi interdisant aux Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza mariés à des citoyens israéliens d’obtenir la citoyenneté ou la résidence (loi sur la citoyenneté). Le projet de loi a été adopté au cours d’une session houleuse par 45 voix pour et 15 contre, la Liste arabe unie et le Meretz de la coalition s’étant opposés à la loi. (Haaretz)

14 mars : Adalah, le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël, a déposé une requête auprès de la Cour suprême israélienne en son nom propre et au nom de trois familles palestiniennes contre la loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël adoptée par la Knesset israélienne le 10 mars 2022. Cette loi, qui concerne l’interdiction du regroupement familial palestinien, affecte des milliers de familles palestiniennes et des dizaines de milliers de personnes. (Site AFPS)

15 mars : Des colons israéliens installent un avant-poste sur un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, près du village palestinien de Battir. Selon M. Abidallah, membre du conseil du village de Battir, c’est la quatrième fois que les colons tentent d’établir un avant-poste sur le site. (Haaretz)

16 mars : Dans une nouvelle étape d’action contre ses rivaux politiques, le président palestinien Mahmoud Abbas a révoqué les passeports diplomatiques de plusieurs anciens hauts responsables. Parmi eux figurent Nasser al-Qudwa, ancien ministre des Affaires étrangères ; Yasser Abed Rabbo, ancien assistant d’Abbas ; Bassam Abu Sharif, ancien conseiller politique de feu le président Yasser Arafat. Un amendement juridique publié le 3 février donne à Abbas le pouvoir d’accorder des passeports diplomatiques à qui il le souhaite. Il s’en est servi pour récompenser ses fidèles et punir ses détracteurs. (Al-Monitor)
17 mars : Malgré les appels répétés lancés à l’Autorité palestinienne [AP] par l’administration américaine Biden et certains pays de l’UE pour qu’elle condamne la Russie à la suite de son intervention militaire en Ukraine le 24 février, l’AP s’est abstenue de le faire. Rejoindre le chœur occidental anti-Russie isolerait davantage une Palestine déjà isolée, qui cherche désespérément des alliés capables de contrebalancer le programme pro-Israël dans les institutions internationales contrôlées par les États-Unis, comme le Conseil de sécurité de l’ONU. (Ramzy Baroud/ Chroniques Palestiniennes)

18 mars :
L’Union européenne a retardé l’octroi de 214 millions d’euros d’aide annuelle à l’Autorité palestinienne, après que le délégué hongrois de l’UE ait accusé les manuels scolaires de l’AP de contenir de « l’antisémitisme », selon Haaretz. (Middle East Eye)

21 mars : Cinquante démocrates de la Chambre des représentants ont exhorté le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à empêcher Israël de mettre en œuvre son plan de déplacement de familles palestiniennes et de démolition de leurs maisons dans le village cisjordanien de Walaja. « La destruction et le déplacement de cette communauté (environ 300 personnes) irait à l’encontre des valeurs partagées par les États-Unis et Israël, tout en compromettant davantage la sécurité israélienne à long terme, la dignité palestinienne et les perspectives de paix », ont déclaré les législateurs démocrates. (Haaretz)

22 mars : Quatre personnes ont été tuées dans une attaque à Beersheba, principale ville du désert du Néguev, dans le sud d’Israël, ont annoncé les secouristes israéliens, mardi 22 mars. Dans un communiqué, la police israélienne a dit suspecter un acte « terroriste ». L’agression n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Plusieurs attaques au couteau se sont produites à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée ces dernières semaines. (Le Monde)

– Dans son analyse sur la loi Israélienne sur la citoyenneté la journaliste Orly Noy cite longuement l’ONG Adalah, pour qui : « Il n’y a aucun pays au monde qui restreint le droit de ses citoyens ou résidents à vivre une vie de famille avec leur conjoint de leur propre peuple. Même la Cour suprême en Afrique du Sud en 1980 sous l’apartheid avait invalidé une loi similaire qui interdisait la réunion des familles noires dans les régions où vivaient des blancs en faisant valoir, entre autres choses, que l’Apartheid n’avait jamais été conçu pour nuire à la vie de famille.  » (Middle East Eye)

24 mars : Michael Lynk, le rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés a présenté au Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU un rapport qui conclut que la situation en Israël et dans les territoires occupés s’apparente à un apartheid. « Le système politique d’un pouvoir bien établi dans le territoire palestinien occupé, qui confère à un groupe racial, national et ethnique des droits, des avantages et des privilèges substantiels, tout en soumettant intentionnellement un autre groupe à vivre derrière des murs, des check-points et sous un régime militaire permanent […] répond aux critères de preuve de l’existence de l’apartheid », explique M. Link. (Middle East Eye)

25 mars : De 1985 à 2000, les prisonniers du tristement célèbre centre de détention de Khiam, construit dans le sud du Liban alors sous contrôle israélien, ont subi les pires traitements. Des documents déclassifiés par le Shin Beth prouvent la responsabilité de l’État hébreu. Rendues publiques à la suite d’une pétition de militants en faveur des droits humains, ces pièces font état « des cas de torture et des châtiments cruels et inhumains ». (Haaretz via Courrier International)

26 mars : Le Palestine Solidarity Committee (PSC) de l’université de Harvard, a lancé une nouvelle campagne étudiante en soutien à la Palestine baptisée #KeffiyehThursday. Chaque jeudi, depuis le 3 février, des étudiants portent le keffieh toute la journée sur le campus pour sensibiliser à la cause palestinienne. D’autres universités à travers les États-Unis ainsi que des universités canadiennes et britanniques ont rejoint la campagne utilisant les réseaux sociaux avec le hashtag #KeffiyehThursday pour faire connaitre leurs actions. (Middle East Eye)

27 mars : Israël a annoncé dimanche porter de 12 000 à 20 000 le nombre de permis de travail accordés à des Palestiniens de la bande de Gaza. Le Premier ministre Bennett a en outre annoncé investir 40 millions de shekels (plus de 11 millions d’euros) dans les points de passage entre les deux territoires « pour permettre un passage paisible et dans la dignité ». Quel humanisme ! (The Times of Israël)

28 mars : Israël, deux policiers tués dans une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Deux Palestiniens d’Israëlont ouvert le feu à l’arme automatique, dimanche, dans une rue de Hadera, avant d’être tués par les forces spéciales. Selon le ministère de la défense, il pourrait y avoir un lien entre cette attaque et le sympathisant de l’EI qui a récemment tué quatre personnes à Beersheba dans le sud du pays, rapporte Haaretz. L’apparition de partisans de l’EI en Israël ou dans les territoires occupés et une très mauvaise chose pour la cause palestinienne. (Le brief du monde)

– Les Palestiniens élisent leurs maires en Cisjordanie occupée. La seconde et dernière phase des élections municipales palestiniennes s’est tenue samedi en Cisjordanie occupée. Organisé dans 127 villes de Cisjordanie, le scrutin de samedi ne s’est tenu dans les faits que dans 50 d’entre elles, une seule liste voire aucun candidat ne s’étant déclaré dans certains endroits. Le taux de participation a été de 52,8%, a annoncé la commission électorale. (La Croix avec l’AFP)

– Les ministres des affaires étrangères des Émirats arabes unis, du Maroc et de Bahreïn, ainsi que le chef de la diplomatie égyptienne se sont rendus à Sde Boker, dans le désert israélien du Néguev, dimanche 27 mars, pour une réunion au sommet avec leurs homologues américain et israélien. (…) Les Palestiniens sont les grands oubliés de ce sommet. Sur la question palestinienne, l’administration Biden a épousé l’idée de la paix économique, consistant à ne pas évoquer le conflit mais simplement à aider les Palestiniens « à vivre mieux » comme l’a mentionné le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. (Le Monde)

– Comme partout, la guerre en Ukraine est à la « une » de tous les journaux et dans tous les esprits en Palestine. Mais l’indignation des premiers jours a rapidement cédé la place à la frustration. « On se retrouve dans les images de destruction en Ukraine, on s’identifie facilement à une situation d’occupation, explique Mme Abou Arab, rédactrice en chef du média en ligne Dooz, mais on n’a pas compris les réactions de la communauté internationale. » Tout à coup, les appels au boycott ont été efficaces, la lutte armée jugée légitime : un deux poids, deux mesures, inacceptable pour les Palestiniens. (Le Monde)

30 mars : Israël : cinq morts dans une fusillade à Tel-Aviv. Des rapports indiquent qu’un tireur arabe présumé a tué au moins cinq personnes à Bnei Brak, à l’est de Tel Aviv, avant d’être abattu par un policier. C’est le troisième incident de ce type en moins d’une semaine. (The Guardian)

31 mars : Lors d’un raid matinal sur la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, des soldats israéliens ont tiré et tué deux Palestiniens identifiés comme étant Sanad Abu Atiyeh, 17 ans, et Yazid Saadi, 23 ans. Une quinzaine de personnes supplémentaires ont été blessées par balles réelles lors du raid israélien. Dans la ville de Bethléem, au sud de la Cisjordanie, un troisième Palestinien a été tué après avoir apparemment tenté de poignarder un Israélien dans un bus. (Middle East Eye)

– Mercredi, suite aux trois « attentats terroristes » perpétrés ces derniers jours, le Premier ministre Naftali Bennett a invité les israéliens propriétaires d’armes à feu, titulaires d’un permis à porter leur arme en public : « Qu’attend-on de vous, citoyens d’Israël ? Vigilance et responsabilité. Quiconque a un permis pour porter une arme est autorisé à le faire », a-t-il déclaré. (The Times of Israël)

Rédigé par le Groupe de travail communication/médias – AFPS Lyon
Pour lire le développé d’une bonne partie de ces informations :

Association France Palestine Solidarité (AFPS)
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https://www.france-palestine.org/