C’est horrible ce sentiment d’enfermement pour les Gazaouis ( par Ziad Medoukh )

De Gaza le 23 septembre :
C’est horrible ce sentiment d’enfermement pour les Gazaouis
Comme il est difficile de vivre dans une région comme la bande de Gaza !
Comme il est difficile de supporter cette souffrance qui dure, qui dure !
Comme c’est compliqué de mener une existence normale dans une prison à ciel ouvert !
C’est angoissant de passer sa vie en cage !
C’est terrible de vivre de plus en plus isolé dans cette cage, de plus en plus isolé dans cette prison.
C’est horrible ce sentiment d’enfermement vécu par les Palestiniens de Gaza.
C’est, depuis plus de sept ans, un blocus inhumain imposé par la force d’occupation israélienne à presque deux millions d’habitants, qui éprouvent d’énormes difficultés à sortir de leur cage et à y revenir.
Les frontières sont fermées et l’arrivée des étrangers, souvent des solidaires, est devenue extrêmement compliquée. Conséquence : une population de plus en plus isolée, de plus en plus laissée à son sort !
La rupture de contacts directs avec les autres aggrave la situation de ces habitants qui ont besoin des solidaires pour ne plus se sentir seuls.
Même le contact virtuel avec le monde extérieur est souvent limité à cause des coupures de courant qui rendent l’accès à Internet très difficile, chaque foyer ayant droit à six heures d’électricité par jour.
Il est très difficile de l’extérieur de pouvoir imaginer que, même en 2013, il y ait des gens isolés et enfermés qui n’ont aucun contact avec le monde.
Oui, l’enfermement est un sentiment épouvantable, non seulement pour les jeunes et les universitaires qui ont besoin de ce contact avec leurs collègues de l’étranger, mais aussi pour toute une population qui a envie de respirer L’enfermement a des conséquences graves, il peut causer des fléaux sociaux dangereux et des idées extrémistes.
L’enfermement limite la réflexion et la création, il participe à l’absence de perspective pour l’avenir, notamment pour les jeunes de Gaza qui, en majorité, n’ont jamais quitté leur pays.
Malgré cet enfermement, les Gazaouis résistent, existent et persistent, ils espèrent sortir de leur isolement, de leur cage, de leur prison et, grâce à cette espérance, ils voient s’approcher la lumière de la liberté.
(23-09-2013 – Ziad Medoukh)
De Gaza le 12 septembre :
Et le blocus de Gaza ?

Depuis un mois, plus d’un million sept cent mille Palestiniens de Gaza sont en train de vivre une situation catastrophique à tous les niveaux : le blocus s’accroît, la fermeture des frontières et des tunnels isolent de plus en plus cette région dont les habitants supportent les longues coupures d’électricité, la pénurie des carburants, la disparition de beaucoup de produits alimentaires et des médicaments.
Tous les secteurs vitaux sont touchés par cette situation qui ne cesse de s’aggraver alors que la communauté internationale se tait et ferme les yeux devant la mort lente de beaucoup de Gazaouis et devant leur souffrance quotidienne.
Cette situation nous rappelle celle vécue en 2007 par la population civile au début du blocus israélien
Les foyers de Gaza ont droit à seulement 6 heures d’électricité par jour à cause du manque de fioul pour la seule centrale électrique de Gaza qui fonctionne actuellement à 20% des sa capacité. Les coupures paralysent la vie dans les maisons, les hôpitaux, les usines, les écoles, les ministères et dans tous les secteurs.
Beaucoup de produits alimentaires commencent à disparaître des rayons des magasins et quand on les trouve, c’est à des prix exorbitants
Les stations d’essence sont presque fermées, et tous les jours des centaines de voitures attendent des heures et des heures pour recevoir les dix litres de carburant auxquels les habitants ont droit. Tous les moyens de transports sont touchés.
Les organisations internationales diminuent leurs aides à la population, faute de financement international. Conséquence : le taux de pauvreté dépasse 40% de cette population !
Des dizaines d’usines ne trouvant pas les matières premières pour leur fonctionnement, ferment
Tous les projets de construction sont arrêtés. Résultats : des milliers de chômeurs. Le taux de chômage a dépassé ce mois 75% de la population.
Depuis deux mois, aucune délégation étrangère et aucun convoi n’ont pu entrer dans cette région de plus en plus isolée et abandonnée à son sort.
Ces exemples montrent que dans cette prison à ciel ouvert, la situation est près de devenir une véritable crise humanitaire.
Face à cette situation très grave, on peut constater actuellement trois aspects positifs :
– Les écoles et les universités continuent de fonctionner et les élèves, les étudiants et leurs professeurs s’y rendent souvent à pied afin de préserver l’année scolaire.
– Les Gazouis continuent leur vie et ils s’adaptent à ce contexte avec une volonté et une patience remarquables, ils résistent et persistent, ils vivent dignes sur leur terre.
– Les Gazaouis espèrent un changement et une amélioration de cette situation, ils vivent avec l’espoir et seulement l’espoir.
Ce blocus israélien contre la population civile qui dure depuis 7 ans, qui tue la vie, qui tue les enfants de Gaza, est une honte pour l’humanité
Les Palestiniens de Gaza sont en train de donner un exemple de courage et de détermination à cette communauté internationale officielle hypocrite cette communauté qui prétend défendre la loi internationale ailleurs, alors qu’elle ne bouge néanmoins pas pour dénoncer la politique israélienne de punition collective contre la population de Gaza.
Les Palestiniens de Gaza ont une seule question à poser à cette communauté, à ses différentes instances, et à ce monde dit libre qui disent défendre les droits de l’homme et assurer la paix dans le monde : et le blocus de Gaza ?
Ziad Medoukh (Mail reçu de Gaza le 12 septembre 2013)