Parrainages de prisonniers Palestiniens – Soirée Lyonnaise des marraines – parrains et rencontre avec Moncef Chahed

ecrire aux prisonniers palestiniens

Vingt-cinq personnes avaient bravé le froid ce jeudi 28 novembre pour venir à la Maison des Passages. Une majorité de « déjà parrains » et d’autres personnes en demande d’informations. Trois rempliront d’ailleurs le formulaire à la fin de l’intervention de Moncef.

« On a affaire à des gens qui souffrent » commence Moncef .Ils sont nombreux dans les prisons israéliennes (en violation de la convention n°4 de Genève) :

– 5200 personnes actuellement dont

– 180 mineurs et même 38 enfants de moins de 16ans, et 15 femmes.

Parmi eux
– 15 députés dont 11 en détention administrative comme d’ailleurs – 140 autres prisonniers ( la détention administrative permet d’emprisonner quelqu’un pendant 6 mois RENOUVELABLES sans aucun procès) et

– 12 journalistes emprisonnés pour leurs écrits. Selon le CICR ,

– 850000 personnes ont été arrêtées depuis 67.

« Ces gens n’ont tué personne »  dans leur immense majorité, la résistance armée n’existe plus et « aucune cartouche n’a été tirée en 2012 ».

Ce sont des résistants à l’occupation de leur pays emprisonnés pour cela.

Ils ont été arrêtés dans leurs université dans leur champs, dans leurs maisons ou leurs écoles pour leur refus de l’occupation  et jugés, même les mineurs, par des tribunaux militaires : ce sont des prisonniers d’opinion.

Les conditions de détention sont très dures. Les familles, aidées par l’Autorité Palestinienne doivent payer les repas ce qui est une énorme charge pour elles. En effet les prisonniers ne font pas confiance aux colons qui sont souvent chargés de préparer la nourriture et peuvent la rendre inconsommable ( par exemple : des clous ont été détectés dans la nourriture ).

Les femmes prisonnières sont dans un état de santé catastrophique abandonnées sans soin. Pire : il arrive que l’on expérimente des médicaments sur les prisonniers (médicaments génériques Téva).

Quant aux visites des familles elles sont rendues difficiles par l’éloignement, il faut faire des heures de bus, passer sans broncher des check points où l’on peut être humiliée ,pour rendre visite à un mari ,un père ou un fils.

La mortalité en prison est très élevée, il y a déjà eu 270 morts : sous la torture, lors d’ « exécutions » dans les cellules, ou faute de soins. Les corps ne sont pas rendus aux familles ce qui encore une entorse aux conventions internationales.

Ecrire aux prisonniers est donc un acte politique. Il s’agit de les remettre en lien avec le monde dont ils sont coupés.
En principe les lettres arrivent d’après ce que disent les ONG palestiniennes et israéliennes qui paient des avocats, et d’après les quelques réponses reçues. La bonne nouvelle est que l’on peut aussi écrire en français car il y a toujours un prisonnier qui comprend le français dans la prison – soyons certains que les lettres font le tour des cellules- N’oublions pas non plus dit Moncef que les palestiniens adorent les langues … Et de raconter l’histoire d’un prisonnier francophone qui, après avoir traduit des lettres finit par rouspéter : et moi alors quand aurai-je un parrain ?

En France il y a déjà 2480 marraines ou parrains dont une cinquantaine sur Lyon. Et cette campagne va s’étendre, et gagner sans doute l’Europe et les Etats-Unis.
Elle est conduite par un groupe de travail de l’ A.F.P.S. qui effectue des recherches très sérieuses, qui est en lien avec les ONG palestiniennes et israéliennes et avec le Ministère des prisonniers en Palestine (et oui il y a un Ministère, qui procure les statistiques !) et qui construit, comme Moncef nous l’a montré, une connaissance précise de la question.

Après ces informations souvent dures à entendre, après de nombreuses questions de l’auditoire … ouf, le buffet participatif a été bienvenu pour terminer la soirée dans une ambiance un peu plus détendue … Nous avons mis des visages sur des noms et imaginé peut être d’autres retrouvailles…


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Information pour parrainer un prisonnier palestinien