Plus de 300 personnes ont participé à la conférence d’Elias Sanbar le 16 Avril 2014 : « Les négociations Israélo-Palestiniennes » : Premier Bilan et perspectives

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Conférence d’Élias SANBAR Ambassadeur de Palestine à l’UNESCO
sur « Les négociations Israélo-Palestiniennes » : Premier Bilan et perspectives

Devant plus de 300 personnes, (Nous avons noté la présence de Guy FISCHER sénateur du Rhône), Elias Sanbar a donné de nombreux éléments sur les discussions entre diplomates de l’Autorité Palestinienne, des USA et d’Israël. Il en a montré la dureté et toutes les provocations opérées par les israéliens pour tenter de faire quitter la « table des négociations » aux palestiniens et leur faire ainsi porter la responsabilité de l’échec devant l’opinion publique internationale.

La partie israélienne cherche à tout prix à faire prolonger les « négociations », [et confisquer de plus en plus de territoires] et contrairement à ce qui était prévu, a soumis la libération du dernier contingent de prisonniers à la prolongation d’un an.

Les accords étant rompus les palestiniens ont engagé des procédures de signature d’organisations de l’ONU. 15 ont été déposées à Ban Ki-moon, sur les 63 qui sont prêtes (l’adhésion à la C.P.I étant dans le dernier paquet).

L’ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO a indiqué qu’il y a un vrai compte à rebours « nous sommes dans l’inquiétude » a-t-il indiqué …

En répondant aux questions de la salle qui avaient été centralisées par les animateurs (Marie Claire Corbier et Pierre Thivend) Elias Sanbar a ensuite évoqué l’importance du « printemps arabe » qui a modifié totalement le contexte du conflit.

Sans doute nous sommes dans la fin du processus où les américains avaient confisqué la question du « processus de paix » …

Lire plus bas la prise de notes de Robert.

La salle Victor Hugo à Lyon écoute Elias Sanbar le 16 avril 2014

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Cette conférence publique a eu lieu le mercredi 16 Avril 2014 Salle Victor Hugo Lyon 6ème


Les « négociations » ouvertes à l’instigation du secrétaire d’État américain John Kerry le 30 septembre 2013, prévues pour durer au maximum 9 mois, doivent se terminer le 30 avril 2014. A 15 jours de leur terme, y a-t-il une avancée envisagée ? Quelles en seront les conséquences et les suites prévisibles … ?

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Organisé par A.F.P.S de Lyon

avec le soutien de


Terre des livres

et du

Collectif 69 Palestine.


Tract conférence 16 avril 2014 Elias Sanbar


Élias Sanbar

est l’une des plus grandes figures intellectuelles palestiniennes. Il est né à Haïfa en 1947, en 1948 avec sa famille, comme des milliers d’autres familles palestiniennes, il a été contraint à l’exil à Beyrouth.

Il a participé aux négociations bilatérales à Washington, a dirigé, de 1993 à 1996, la délégation palestinienne aux négociations sur les réfugiés.

Il est également membre du Conseil national palestinien depuis 1988. Il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine.

Écrivain, essayiste, il a écrit de nombreux ouvrages, il a fondé la « Revue d’Études Palestiniennes » et il est le traducteur en français des poèmes de Mahmoud Darwich.


Parmi ses ouvrages, les plus récents :

– « La Palestine racontée à tout le monde », Seuil – 2013

– « Le dictionnaire amoureux de la Palestine », Plon – 2010

– « Les palestiniens, la photographie d’une terre et de son peuple de 1839 à nos jours », Hazan 2004, 2011

– « Le bien des absents », Actes Sud – 2001

– « Palestine le pays à venir », Éditions de l’Olivier – 1996

Mais la situation a aussi fait d’Élias Sanbar un homme d’action.
Militant dès son plus jeune âge de la cause palestinienne, il est membre du parlement palestinien en exil dès 1988.
Il fut l’un des négociateurs des accords de paix d’Oslo, signés à Washington en 1993.

Extrait du Dictionnaire amoureux de la Palestine d’Élias Sanbar :

« …moi, l’enfant jeté avec sa mère à la frontière, qui se retrouvait en 1993 comme désigné par le sort, pour porter la parole de tous ceux qui depuis 1948 n’en finissaient pas d’attendre que justice leur soit rendue… »

Élias Sanbar est actuellement ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO.


Prise de notes de Robert lors de la conférence :

Les négociations ont débuté le 30 septembre 2013 et Élias Senbar souligne que la date butoir est le 30 avril.

Il y a eu 9 mois de négociations stériles, durant lesquelles le jeu de la puissance occupante poussait les palestiniens à sortir de la négociation, c’est à dire à se mettre à la faute ! … ce qu’ils n’ont pas fait !

Les Palestiniens ont une alternative, qui est de se diriger vers les instances internationales, ce que craignent les américains qui perdraient alors du monopole de la négociation.

Les israéliens auraient pu s’en sortir par le haut, s’ils avaient accéléré la marche vers la paix mais ils ont eu peur des printemps arabes. Pour eux la quête démocratique est un danger supplémentaire. Ils ont pensé aussi que les pays arabes allaient se détourner de la question palestinienne.

Les Israéliens entendent que toutes les concessions soient faites par les palestiniens, mais au rythme de la colonisation, il n’y aura bientôt plus rien à négocier.

il y avait pourtant une chance d’aboutir avec la libération possible de 120 prisonniers politiques, qui n’a pas été faite. [le dernier contingent n’a pas été libéré comme il était prévu dans l’accord initial]

Le 30 avril la Palestine entrerait dans les agences Onusiennes. [15 demandes ont déjà été déposées (notamment à la quatrième convention de Genève), 63 demandes d’adhésion à différents organismes de l’O.N.U sont prêtes à être déposées.]

John Kerry s’est absenté un jour seulement des négociations et le ministère des colonies a profité pour annoncer la création de 750 logements de plus !

Mais les israéliens sont prêts à transférer à l’autorité palestinienne ……… le ramassage des ordures!

Une des raisons de l’échec des négociations , c’est que les américains n’ont rien à proposer. Ils ont perdu le pivot de leur puissance régionale avec la disparition de Moubarak, et actuellement ils laissent faire les extrémistes d’Israël.

Quand à la Jordanie elle est faible et fragilisée actuellement.

Les Européens sont complètement absents des négociations, ils sont là pour reconstruire ce que les israéliens détruisent : ils financent de fait la colonisation.

L’hécatombe syrienne a été aussi un prétexte pour freiner les négociations.

Tout le monde sait ce qu’il faut faire, mais ce qui manque, c’est la décision d’appliquer les solutions, c’est la volonté politique d’aboutir qui manque.

De surcroît les fondamentalismes se développent dans la région du fait de l’intransigeance des régimes autoritaires, cette évolution serait une catastrophe pour la Palestine qui a une identité historique plurielle.

Les négociations stériles vont de terminer le 29 avril et la Palestine passera au 2ème niveau en adhérant aux instances internationales.

Questions posées :

– 1 un seul État ou deux états ?

Pour Élias Senbar : l’établissement de 2 états est la seule solution actuellement, car la vie devient impossible pour les palestiniens, confrontés à un état juif raciste, qui vise à expulser définitivement tous les palestiniens dont beaucoup sont déjà en exil.

Les palestiniens n’ont plus que 20 % de leur pays dont ils ont été dépossédés.

Pour eux la Patrie c’est tout le territoire de la Palestine mandataire. Et l’État ce sera …..ce qu’on pourra faire…..

Quand à Jérusalem, il faut que ce soit une capitale partagée et non divisée. Pour aboutir, la négociation ne peut se faire sur des bases religieuses mais sur des bases laïques.

– 2 La question des réfugiés.?

Les résolutions de l’ONU demandent qu’ils rentrent et qu’ils soient indemnisés, ce qu’Israël n’accepte pas, car cela serait reconnaître le crime de 1948 [L’expulsion de force de 700 000 Palestiniens : la Nakba]. Et pourtant le fait de reconnaître les droits légitimes des palestiniens, serait le socle d’une réconciliation.

Il y a pourtant une très grande lassitude dans l’opinion israélienne qui laisse le champ libre à l’extrême droite : un colon coûte 42 000 dollars par mois à l’état d’Israël. Cela crée une situation antagoniste de guerre civile!:

– 3 Que peut faire l’Europe?
L’ Europe doit dire le Droit et à tout prix il faut boycotter l’ occupation en ciblant sur les colonies.

Ce sont les Hollandais et certains pays du Nord qui sont les plus en avance dans le boycott et ils ont dénoncé des contrats très importants comme par exemple la fourniture de pompes avec la société des eaux palestiniennes Mekorot.

– 4 Y aura ‘il une 3ème intifada ?
Peut être mais elle sera pacifiste et populaire.

Prise de notes par Robert