Soirée « Femmes en résistances » en présence de Rania MADI – Projection du film « INCENDIES » –

Le 7 mars 2017, dans le cadre de « Femmes en résistances » et de la journée internationale des femmes, le film « Incendies » de Denis Villeneuve a été projeté au Cinéma Opéra de Lyon.
La séance était organisée par le le comité de soutien lyonnais de G. Ibrahim Abdallah et soutenu par le Collectif 69 Palestine.
Inspiré de la pièce théâtrale du libanais Wajdi Mouawad adaptée au grand écran, le film retrace les évènements du Liban des années quatre-vingt avec un regard particulier sur la résistance libanaise (al-muqâwama) face à l’invasion israélienne ; la figure de la femme militante et résistante est mise en exergue en rappelant l’histoire de Soha BECHARA, incarcérée pendant dix ans dans la prison clandestine de Khiam.
Après la projection, remplaçant Soha Bechara indisponible, l’avocate et juriste palestinienne Rania MADI défenseuse des droits des réfugiéEs, consultante à l’ONU à Genève nous a apporté son témoignage très militant et enrichissant, ainsi que son éclairage sur ces années troubles.
Le public, 60 personnes, a suivi avec intérêt le débat, ainsi que les informations complémentaires : un rappel a été fait également sur la situation du militant libanais, Georges Ibrahim Abdallah qui a entamé sa 33ème année de détention.
Un hommage poignant à la résistance libanaise et palestinienne, et, plus particulièrement, à la femme résistante.
Soha BECHARA
Soha Bechara est née à Beyrouth en 1967 dans une famille chrétienne orthodoxe.
Membre du parti communiste ,comme son père, puis de la résistance libanaise (FNRL Front de la Résistance libanaise) après les massacres de Sabra et Chatila, elle est arrêtée le 7.11.1988 pour avoir tenté d’assassiner le général Antoine Lahd de l’Armée du Liban Sud.
Elle passe alors 10 ans dans la prison clandestine de Khiam dont 6 en isolement, sans avoir été jugée. Elle y sera torturée, sans jamais faire d’aveux.
Elle est libérée en 1998 suite à la pression internationale notamment française.
A partir de cette libération, invitée en France pour y poursuivre ses études, elle commence une nouvelle vie : de dénonciation de l’enfer de Khiam, allant jusqu’à la Commission des Droits Humains de l’ONU . Les prisonnier.e.s, camarades de détention de Soha Bechara, seront libéré.e.s en mai 2000 avec le départ des Israéliens du Sud-Liban.
En 2003 elle publie sa biographie « Résistance ».
Ce livre a été transposé au théatre par Wajdi Mouawad sous le titre « Incendies », titre également du film de Denis Villeneuve sur le même sujet, sorti en 2010.
Soha Bechara vit désormais à Genève. Elle poursuit son engagement notamment auprès du Collectif Urgence Palestine pour dénoncer « le seul conflit où la communauté internationale n’assume pas ses engagements » (1)
Elle dit ne rien regretter : « Quand j’ai rejoint la résistance armée c’était réfléchi. Je n’accepte pas qu’on me fasse des reproches, qu’on me juge, sans avoir vécu de l’intérieur la situation de mon pays » (1)
Elle a également écrit « La fenêtre » (ed. Elyzad-2014) co-écrit avec la journaliste Cosette Ibrahim, également emprisonnée à Khiam. Elles racontent la vie quotidienne dans la section réservée aux femmes de cette prison secrète où se pratiquait la torture. Ce livre met en lumière l’engagement des femmes dans la résistance armée et civile pendant la guerre civile libanaise (1978-1990)
(1) extrait d’une interview de Gabriel Tejedor le 20 avril 2006
Projection / débat Mardi 7 mars 2017 à 20h au cinéma Opéra LYON
« Femmes en résistances » en présence de Soha Bechara dont la vie a inspiré le film Incendies

Film de Denis Villeneuve tiré du roman et de la pièce de Wajdi Maouwad
Le film traite de la résistance à Israël durant l’invasion du Liban.
Cinéma Opéra
6 Rue Joseph Serlin, 69001 Lyon
Prix d’entrée 7€, Prix réduit 5,5€

Organisé par Comité de soutien à Georges Ibrahim Abdallah de LYON avec le soutien du collectif 69 Palestine