La colonisation israélienne, le droit et Jérusalem

La lutte des Palestiniens pour l’accès libre à l’esplanade des mosquées est emblématique de leur lutte pour leurs droits fondamentaux.
Dans ce court article seuls les volets politique et juridique de cette question seront évoqués.
Un peu d’histoire récente :
Le plan de partage de l’O.N.U en 1947 (résolution 181) prévoyait notamment un régime international pour la ville de Jérusalem et sa proche banlieue, ville qui serait administrée par le Conseil de tutelle des Nations Unies. L’admission de l’État israélien à l’ONU n’a été acceptée que sous le respect des résolutions 181 et 194 (droit au retour des réfugiés palestiniens).
Ce partage était déjà largement plus défavorable aux Palestiniens que la commission Peel de 1937 et n’a été accepté par aucun état arabe ni africain.

Mais le plan de partage montre que la « communauté internationale » tenait le plus grand compte du statut particulier de Jérusalem, vis à vis de son histoire et de son caractère religieux reconnu par les trois religions d’Abraham.
Mais Israël sitôt créé, n’a jamais respecté les décisions de l’O.N.U.
L’Etat d’Israël, si l’on s’en tient aux faits, non seulement n’a pas respecté le droit, mais a cherché à s’approprier la « ville sainte » comme territoire exclusif.
– 1) En 1948, Jérusalem ouest est occupé par Israël au lieu d’être confiée à L’O.N.U. Par un accord secret entre les israéliens et les jordaniens la Jordanie s’approprie la Cisjordanie y compris Jérusalem Est (qui comprend notamment la vieille ville et l’esplanade des mosquées).
– 2) En 1967, La partie Est est conquise militairement par Israël, un accord tacite dit « statu quo » donne au Waqf jordanien l’administration de l’esplanade des mosquées. L’accès est libre en permanence pour les musulmans pour qui Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’islam.
– 3) en 1980 le parlement israélien déclare unilatéralement Jérusalem « une et indivisible ».
Depuis,
– En 1996 Netanyahou, déjà, avait ordonné la construction d’un tunnel qui longe l’esplanade sous prétexte de fouilles archéologiques.
– les colonialistes extrémistes juifs font des provocations de plus en plus nombreuses sur l’esplanade, sous la protection de l’armée israélienne. Voir ce que certains ont appelé l’intifada Al-Aqsa en octobre 2015
– Des restrictions d’accès au site des mosquées ont lieu régulièrement (par âge, ville d’appartenance …), le « statu quo » n’est pas respecté. La Jordanie dépose plusieurs plaintes, rappelle son ambassadeur en 2015.
– Une loi du parlement israélien restreint les appels à la prière musulmane.
– Certaines organisations juives appellent à la destruction de la mosquée d’Al-Aqsa pour y construire un nouveau temple juif.
– Des incessants travaux dits archéologiques, financés par des associations juives étrangères, sondent sans cesse les soubassements de l’esplanade.
La colonisation de la Palestine continue donc sans interruption, dans toute la Cisjordanie et particulièrement dans Jérusalem-Est. De destructions de maisons palestiniennes en nouvelles colonies, Jérusalem est progressivement coupée de la Cisjordanie, rendant problématique un état palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, humiliant les Palestiniens et bridant leurs aspirations nationales.
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