PETITION : Retrait de la plaque de « l’amitié France Israël », du musée de l’histoire de Lyon (Musée Gadagne) – Lettre ouverte au Maire

Texte de la Pétition :
Retrait de la plaque de « l’amitié France Israël », du musée Gadagne de Lyon*
Le 1er mars 2018 dans le jardin du musée Gadagne, a eu lieu la plantation «d’un olivier de la paix» offert par l’État d’Israël à la Ville de Lyon, ainsi que la pose d’une plaque commémorative « témoignage d’amitié entre la France et Israël ». Cette cérémonie s’est déroulée avec le concours de l’ ambassadrice d’Israël et du Maire de Lyon.
Le musée de l’histoire de Lyon a ainsi été livré à une grossière opération de propagande pro-israélienne.
Rien ne justifie qu’un État agissant au mépris du droit international, ait un tel traitement de faveur.
Nous citoyens-e-s de l’agglomération lyonnaise demandons le retrait de la plaque apposée au Musée Gadagne, car il ne peut y avoir d’amitié avec un État, tant que celui-ci bafoue chaque jour un peu plus les droits humains.

*Pour en savoir plus lire ci-dessous la lettre ouverte au Maire de Lyon
Lettre ouverte au Maire de Lyon le 13 mars 2018
Mr Georges Képénékian
Maire de Lyon
69205 Lyon cedex 01
Le 13/3/2018
Objet : « Plantation d’un olivier offert par l’Etat d’Israël le 1er mars 2018
Monsieur le Maire
Notre réaction ne peut-être que l’indignation, après la cérémonie qui s’est déroulée mercredi 1er mars 2018 au musée Gadagne de Lyon. La plantation «d’un olivier de la paix» offert par l’Etat d’Israël à la Ville de Lyon, en présence de Mme Aliza Bin-Noun, ambassadrice de l’État d’Israël et en votre présence, est choquante.
« La guerre, c’est la paix », ce fameux slogan tiré du roman de Georges Orwel « 1984 » serait-il devenu réalité ? Les mots ont-ils encore un sens ou faut-il s’adonner désormais à la « novlangue » orwelienne ?
L’État d’Israël, dirigé en grande partie par l’extrême droite, s’affranchit chaque jour de toute retenue vis à vis des palestiniens. La colonisation, l’occupation, le non respect du droit international, les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité sont devenus la règle. La situation tragique de GAZA, l’emprisonnement d’enfants, comme Ahed Tamini ou la détention administrative de notre compatriote Salah Hamouri, rappellent qu’Israël jouit d’une impunité hors du commun.
Monsieur le Maire, vous offrez un lieu emblématique, le jardin du musée de l’histoire de Lyon, pour une opération de propagande pro-israélienne. Qu’est-ce qui justifie qu’un État, qui se place chaque jour en dehors du droit international, ait un tel traitement de faveur ? Que vient faire cette plaque commémorative au musée de l’histoire de Lyon ? Quel autre État jouit-il d’un tel traitement ?
La France, partie prenante des Conventions de Genève, a obligation de faire respecter le droit international et le droit humanitaire; les représentants de l’État et les élus ont l’obligation d’agir également en ce sens. Nous pensons qu’accepter les actes de « normalisation » d’un État condamné à maintes reprises par l’ONU et récemment par le Conseil de Sécurité (résolution 2334 du 23 décembre 2016) ne concourent pas à la paix.
Vous participez à la plantation d’un olivier alors que l’État d’Israël a arraché ou brûlé des milliers d’oliviers sur les terres palestiniennes de Cisjordanie, pour construire des colonies, illégales eu égard au droit international et pour construire un mur d’annexion qui, aujourd’hui, balafre le territoire palestinien tout cela malgré la condamnation de la « Cour Internationale de Justice » de 2004.
L’olivier devrait être un symbole de paix, à Lyon il est devenu l’instrument politique d’un État qui fait la guerre.
A propos d’oliviers, un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) en Palestine estime qu’ en 2013, 9 400 arbres ont été déracinés ou endommagés dans « des incidents avec les colons », 1 000 de plus qu’en 2012. Depuis 1967, 800 000 oliviers auraient été arrachés, dont 550 000 entre les années 2000 et 2008.
Après la cérémonie du 1er mars, devons-nous comprendre votre geste comme un appui politique à un État qui nie chaque jour, un peu plus, les droits du peuple palestinien ? Pour les citoyens-es épris de justice et de droits, 2018 ne peut être l’année de la saison France / Israël, mais plus légitimement, « le temps de la Palestine ».
Nous formons l’espoir, qu’à l’avenir, votre sensibilité s’exprime quand un peuple est nié dans son existence, sa légitimité et vit sous occupation. Pour l’ensemble de ses raisons, nous souhaitons vous rencontrer afin d’évoquer, de vive voix, ses différents points.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.
Pour le Collectif 69 de soutien au Peuple Palestinien
Jérôme Faÿnel