L’ONU publie la liste de 112 entreprises qui collaborent à l’occupation israélienne

Il aura fallu trois ans, de multiples reports et une mobilisation active de la société civile et de coalitions d’Etats membres pour que les Nations unies (ONU) se résolvent à publier, mercredi 12 février, la liste des 112 entreprises qui continuent de commercer illégalement avec les colonies israéliennes en Cisjordanie.liste des 112 entreprises La constitution de cette « base de données faisait suite à l’adoption de la résolution 2324 de décembre 2016.

Cette publication – qui intervient dans un contexte sensible, deux semaines après la présentation du plan de paix du président américain, Donald Trump, qui prône l’annexion de ces territoires par Israël marque une volonté de réaffirmer le droit international.

C’est par un simple communiqué que le bureau de la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a rendu publics les noms des entreprises épinglées par l’ONU. Parmi elles, des sociétés de transports comme la firme française Alstom – qui avait répondu à un appel d’offres pour le tramway de Jérusalem avant d’y renoncer – Egis Rail, entreprise lyonnaise qui collabore au tramway colonial de Jérusalem ou encore de célèbres sites de location ou de tourisme installés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas tels que Airbnb, Opodo, Expedia ou encore Booking.com.
Mais la majorité de ces entreprises (94) sont israéliennes : ce sont des cafés, des stations-service, des banques… Elles commercent sans s’en cacher sur le territoire de l’Etat hébreu comme dans les colonies. Elles sont surtout déployées dans les colonies les plus proches du territoire israélien, notamment les banlieues de Jérusalem, dont certaines ont été, au fil des décennies, intégrées au tissu urbain de la partie israélienne de la ville.

Ce rappel au droit international a suscité un choc en Israël,

« Cela montre l’indépendance de la haut-commissaire et du conseil des droits de l’homme », salue John Fisher, de l’organisation Human Rights Watch. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) voudrait, pour sa part, y lire « un rappel ferme aux Américains que les Nations unies accordent la primauté au droit international pour ne pas créer de précédent ».

La campagne BDS se félicite : « La société civile palestinienne salue cette liste onusienne longtemps attendue de compagnies qui sont complices de l’entreprise de colonisation illégale d’Israël, ce qui constitue un crime de guerre selon le droit international. Nous remercions toutes les organisations des droits humains qui ont travaillé inlassablement à la publication de cet instrument important pour la transparence et la reddition de comptes.  »

La publication de cette liste par l’O.N.U marque une volonté de réaffirmer le droit international au même moment où Israël et les U.S.A. de Tump


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