INFO-PALESTINE FEVRIER 2023

Revue de presse mensuelle réalisée par le groupe de travail communication/médias de l’AFPS LyonRevue de presse mensuelle réalisée par le groupe de travail communication/médias de l’AFPS Lyon

1er Février : Les forces d’occupation israéliennes et les colons juifs ont commis plus de 700 attaques contre des Palestiniens au cours du mois de janvier, selon la Commission de résistance au mur et aux colonies. Dans son rapport mensuel sur les violations israéliennes et l’expansion coloniale, la Commission a déclaré que ces attaques allaient de l’agression directe de personnes au vandalisme de biens, en passant par le nivellement de terrains, le déracinement d’arbres, la saisie et la démolition de biens, les fermetures d’espaces et la mise en place de barrières. (The Palestine Chronicle)

2 février : Les États-Unis demandent à l’Autorité Palestinienne d’accepter un plan visant à réprimer les groupes armés palestiniens. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a fait pression sur le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour qu’il « reprenne le contrôle » de Jénine et de Naplouse en Cisjordanie occupée, selon un rapport qui fait suite à une tournée au Moyen-Orient de Blinken, et attribue aux Palestiniens la responsabilité de l’escalade de la violence dans le territoire occupés, malgré la poursuite des raids israéliens qui ont tué au moins 200 personnes l’année dernière. (Al Jazeera)

4 février : Emmanuel Macron choisit de ménager Benyamin Nétanyahou. Le chef de l’Etat a reçu le premier ministre israélien à l’Elysée sans critiquer publiquement ses attaques contre la Cour suprême. Il est aussi demeuré discret sur la répression et les violences en Cisjordanie. (Le Monde
)
8 février :
Barcelone a décidé de suspendre ses relations avec l’État d’Israël, ainsi que l’accord de jumelage entre la ville et Tel-Aviv. C’est ce qu’a annoncé la maire, Ada Colau, dans une lettre adressée au Premier ministre du pays, Benjamin Netanyahu, suite à la campagne menée depuis des mois par près d’une centaine d’organisations pour que le conseil municipal condamne l’apartheid israélien contre les Palestiniens. « Je ne peux pas rester impassible face à la violation systématique des droits fondamentaux de la population palestinienne », a déclaré Colau dans la lettre, rendue publique ce mercredi. (Público)

9 février : Israël : « L’alliance du cynisme et de la cécité occidentale ouvre les portes à l’abîme ». L’engrenage était prévisible. D’un côté, les provocations délibérées de ministres israéliens, de l’autre la montée d’un désespoir mortifère devant la dégradation des conditions de vie en Cisjordanie (…) ont conduit à l’explosion actuelle (…) Or, rien ne sera fait, pour plusieurs raisons. La première est l’ancrage solide et durable de l’extrême droite dans l’opinion israélienne, quelle que soit l’ampleur des manifestations contre l’actuel gouvernement. Car l’origine de cet ancrage réside dans la politique menée depuis plus de cinquante ans par l’État hébreu pour soumettre une population qui refuse d’être réduite à une sous-humanité que l’on peut spolier et humilier à loisir. (Tribune de Sophie Bessis in Le Monde)

10 février : A jéricho, la résistance armée palestinienne fait son apparition. L’armée israélienne a tué cinq Palestiniens dans le camp d’Aqabat Jabr, à Jéricho, lundi, après avoir bouclé la ville pendant dix jours. Le 4 février, elle a mené un premier raid sur Aqabat Jabr. Les combattants lui ont opposé une forte résistance, une dizaine de Palestiniens ont été blessés. « Ils ont tiré à balles réelles sur les maisons, cassé les vitres. Ils ont arraché les arbres, laissé les gens qu’ils fouillaient en sous-vêtements, des heures, sous la pluie », raconte Hanadi Owaidat, la mère d’Adham Owaidat, l’un des cinq Palestiniens tués dans l’assaut lundi. (Le Monde)
6 Deux Israéliens, dont un enfant de 6 ans, tués, vendredi 10 février, lors d’un attentat à la voiture-bélier contre un arrêt de bus à Jérusalem-Est. L’attaque, qualifiée de « terroriste » par la police de l’État hébreu, a eu lieu à Ramot, quartier de colonisation juive où vivent de nombreux ultraorthodoxes dans la partie orientale, palestinienne et annexée par Israël, de la Ville sainte. (Le Monde avec AP)

11 février : Un colon israélien tue un Palestinien en Cisjordanie occupée. Un certain nombre de colons juifs portant des pistolets et un avec un fusil se sont approchés du village de Qarawat Bani Hassan. Au moins un des colons a tiré un coup de feu, tuant un Palestinien de 27 ans identifié comme étant Mothqal Rayyan, ont déclaré des témoins à Reuters. (Middle East Eye et Agences)

12 février : Ben Gvir digne d’un « pyromane ». Moshe Karadi, ancien chef de la police israélienne, a critiqué samedi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, après que ce dernier a déclaré qu’il allait ordonner une importante répression antiterroriste à Jérusalem-Est suite à l’attentat meurtrier à la voiture-bélier de vendredi. Lors d’une conférence, Karadi a déclaré que « Ben Gvir est un pyromane doté d’un réservoir de gaz ». (The Times of Israël)

13 février : Israël annonce la légalisation de neuf colonies en Cisjordanie. Le cabinet de sécurité israélien a annoncé, dimanche 12 février, qu’il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie, après une série d’attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts vendredi. Dans cette même logique de représailles, Israël a également mené, dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes aériennes dans la bande de Gaza, visant, selon l’armée, un complexe militaire du Hamas. (Le Monde avec AFP)
– Trois experts mandatés par l’ONU accusent Israël de « domicide ». Selon les experts de l’ONU, – qui ne s’exprime toutefois pas au nom de des Nations unies – les autorités israéliennes ont démoli en janvier 132 structures palestiniennes parmi 38 communautés de Cisjordanie, dont 34 structures résidentielles et 15 structures financées par des donateurs. « La démolition systématique de maisons palestiniennes, l’érection de colonies israéliennes illégales [avant-poste] et le refus systématique de permis de construire pour les Palestiniens en Cisjordanie occupée s’apparentent à un ‘domicide’ » ont estimé les trois experts. (The Times of Israël avec AFP)

15 février : Piratage, extorsion, interférence électorale : ce sont les outils utilisés par les agents du chaos et de la manipulation d’Israël. La société israélienne, sans existence légale, surnommée « Team Jorge » par les journalistes, en raison du pseudonyme d’un de ses responsables, Tal Hanan, est composée d’anciens membres des services sécuritaires israéliens. Cette entreprise clandestine, spécialisée dans la manipulation électorale, a été recrutée pour influencer des dizaines d’élections dans le monde, particulièrement en Afrique, comme le révèle le collectif de journalistes d’investigation Forbidden Stories donc fait partie Haaretz. (Haaretz)

– Portrait d’un député, soutien sans faille à Israël. Député de la 8ème circonscription des français de l’étranger, dont l’élection vient d’être invalidée par le Conseil constitutionnel (…), Meyer Habib, est une curiosité, presque un folklore à lui tout seul : absolument sans gêne, il éructe, insulte, menace en toute impunité. Il n’a qu’un seul sujet sur lequel il intervient dans l’Hémicycle, en boucle : la sécurité tout court, celle d’Israël et celle des juifs de France en priorité. Tous ceux qui s’opposent à ses vues, proches de la droite nationaliste et religieuse en Israël, promeuvent l’antisémitisme. Rien que cela. (…) Les vociférations de Meyer Habib, ex-UDI passé chez Les Républicains, n’étonnent plus le monde parlementaire. Début 2020, alors député UDI, il avait traité de « petites connes » trois collègues féminines qui avaient manifesté contre le projet de réforme des retraites. (Le Monde)

16 février : Israël étend une loi sur la déchéance de nationalité qui ouvre la voie à l’expulsion des citoyens et résidents palestiniens. La nouvelle loi implique que les citoyens palestiniens d’Israël et les résidents de Jérusalem-Est peuvent désormais être expulsés vers Gaza ou la Cisjordanie, ce qui, selon les experts en droit, équivaut à un crime de guerre. (Middle East Eye)


18 janvier :
Israël : protestation contre la réforme de la justice. Depuis deux mois les israéliens manifestent contre cette réforme qui vise à limiter les prérogatives de la Cours suprême. A ce propos l’éditorial du Monde rappelle que : « La Cour suprême n’a jamais été le bastion irréprochable de défenseurs des minorités, des droits humains et de la démocratie qu’en font aujourd’hui ses défenseurs. Au mépris constant du droit international, ses juges ont laissé l’exécutif favoriser depuis 1967 la colonisation des territoires palestiniens. Ils ont contribué à y enraciner un régime légal dual, qui offre aux colons israéliens la protection d’un cadre juridique proche de celui dont bénéficie tout citoyen de l’Etat hébreu, et qui laisse les Palestiniens à la merci de l’arbitraire militaire ». (Editorial du Monde)

19 février : Jérusalem : les Palestiniens déclarent la désobéissance civile face à la répression israélienne. Les Palestiniens de Jérusalem-Est occupée ont déclaré dimanche une grève générale et une désobéissance civile pour protester contre la répression israélienne croissante et contre les mesures punitives imposées aux habitants de la ville par le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir. L’action de désobéissance civile comprend le fait de ne pas aller travailler dans les lieux de travail israéliens et de refuser de payer des impôts à la municipalité gérée par Israël et à d’autres agences de l’État. (Middle East Eye)

– La représentante d’Israël expulsé du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, Sharon Bar-li, la représentante d’Israël a été escortée hors de l’assemblée régionale, samedi, apparemment sur demande de l’Afrique du sud et de l’Algérie. Israël a obtenu le statut d’observateur en 2021, question qui a entrainé la discorde parmi les 55 pays de cette Instance. (The Times of Israël)

20 février : Pour la première fois depuis six ans, le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Le Conseil « s’oppose fermement à toutes les mesures unilatérales entravant la paix, y compris, entre autres, la construction et l’expansion de colonies israéliennes, la confiscation des terres de Palestiniens, et la légalisation de colonies, la démolition de logements palestiniens et le déplacement de civils palestiniens ». De son côté, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a accusé les Palestiniens d’« empoisonner les esprits de générations » par des « campagnes de propagande qui rendraient très fiers Goebbels et Hitler ». Quelle hauteur de vue ce diplomate ! (Sud-Ouest avec AFP)

– Enseignants palestiniens en grève. Des milliers d’enseignants du secteur public palestinien se sont rassemblés lundi à Ramallah pour réclamer une représentation syndicale indépendante et une augmentation de leurs salaires. Cette grève résulte d’une initiative indépendante et non officielle des enseignants pour protester contre le fait que le gouvernement palestinien n’applique pas un accord conclu à la suite d’une précédente grève des enseignants l’année dernière. (The New Arab)

22 février : Les forces israéliennes tuent onze Palestiniens lors d’un raid « impitoyable » sur Naplouse. Les forces israéliennes ont tué onze Palestiniens, dont un enfant et trois personnes âgées, et en ont blessé plus de 100 autres ce mercredi, lors d’un raid militaire dans la ville occupée de Naplouse en Cisjordanie. Le raid, commencé vers 10 du matin a duré quatre heures, il s’est concentré sur un bâtiment de la ville qui aurait abrité des combattants de la résistance palestinienne. Les forces israéliennes ont assiégé la maison et tiré des missiles sur le bâtiment. (Middle East Eye)

23 février : Israël approuve les plans de plus de 7 000 logements dans les colonies de Cisjordanie et légalise les avant-postes. En seulement deux jours – et malgré la condamnation internationale – le Conseil supérieur de la planification et de l’administration civile d’Israël a approuvé des plans de construction de 7 287 logements dans les colonies, soit un chiffre nettement supérieur aux constructions approuvées en 2022 et 2021, respectivement 4 427 et 3 645. (Haaretz)

26 février : Un Palestinien armé tue deux colons israéliens près de Naplouse. L’agresseur a percuté un véhicule et ouvert le feu sur ses occupants dans la ville de Huwara tuant les frères Hillel et Yigal Yaniv. Cette attaque survient le jour même où les dirigeants israéliens et palestiniens ont entamé des pourparlers en Jordanie, à la suite d’une escalade meurtrière de la violence en Cisjordanie occupée. (Middle East Eye)

27 février : Cisjordanie occupée : la ville de Huwara attaquée par des colons israéliens. Chaos total à Huwara, petite ville de Cisjordanie occupée, située au sud de Naplouse. Une centaine de colons israéliens y ont mené une expédition punitive la nuit dernière. « Un véritable pogrom  », affirment des militants israéliens anti-occupation. Les colons ont incendié plusieurs maisons palestiniennes et mis le feu à des dizaines de voitures. Un Palestinien a été tué par balles et une centaine d’autres ont été blessés. Ces attaques sont survenues à la suite de la mort de deux colons juifs, abattus dimanche par un Palestinien à Huwara. (RFI)

28 février : Manifestations anti-occupation et pro-paix à travers Israël. Après l’attaque de colons contre la ville palestinienne de Hawara, l’organisation Standing Tegother (mouvement de citoyens juifs et palestiniens pour la paix) à appeler à manifeste à travers Israël. Une douzaine de manifestations ont eu lieu lundi 27 mars avec comme mot d’ordre : Il n’y a pas de sécurité sans la fin de l’occupation ; Il n’y a pas de démocratie sans la fin de l’occupation. (Courrier de Standing Together)