Assemblée Générale du 7 juin 2023 – Rapport moral et d’orientation
– La Palestine
75 ans après la Nakba, le peuple palestinien vit toujours une tragédie. Il n’est pas un jour sans que des crimes soient commis emportant des jeunes gens, voire des enfants. La guerre israélienne est totale et les crimes contre l’humanité patents. Incursions et assassinats au cœur des villes, bombardements sur Gaza (et le blocus inhumain qui dure depuis 17
ans !) , provocations à répétition à Jérusalem et sur l’Esplanade des Mosquées…La colonisation bat également son plein avec son lot d’annexions et de violences sans aucune retenue. Les colons agissent dans la toute-puissance, car ils sont sûrs de jouir de l’impunité au plus haut sommet de l’État. Face à ces violences extrêmes, l’Autorité Palestinienne est totalement inaudible et poursuit sa honteuse coopération sécuritaire avec l’occupant. L’AP montre chaque jour son incapacité à même défendre ses ressortissants face à l’armée d’occupation.
– Israël : un gouvernement d’extrême- droite
Les dernières élections israéliennes ont vu l’arrivée en force des suprématistes juifs et de l’extrême- droite raciste. L’objectif reste toujours le même depuis la Nakba : le grand Israël et l’expulsion des Palestiniens de leur terre. Sans fard, le
gouvernement Netanyahu, n’entend rien lâcher, ni de sa remise en cause des institutions israéliennes, ni de sa guerre faite aux Palestiniens. Les Israéliens constatent peut-être qu’il ne peut pas y avoir de liberté pour les uns, sans liberté pour les autres. C’est cette musique que tentent de faire entendre les anticolonialistes au sein des manifestations… dont ils se font
expulser. A contrario, cette dérive constante d’Israël vers le fascisme continue de trouver ses fans en France et en Europe, agitant toujours plus l’arme de l’antisémitisme afin de museler toute opposition à l’Apartheid israélien.
– La communauté internationale et la CPI aux abonnés absents
Face à l’arrivée d’un gouvernement d’extrême- droite, la communauté internationale se tait et laisse faire, comme d’habitude.
Rien ne change dans l’attitude de nos gouvernements, malgré l’extrême violence à l’œuvre. Le quai d’Orsay nous gratifie de communiqués insipides appelant régulièrement les « 2 parties » à la retenue ! renvoyant dos à dos le massacreur et le massacré. La CPI, quant à elle, est mobilisée… sur l’Ukraine. Bien sûr, des crimes sont commis par la Russie en Ukraine, mais l’ironie de l’histoire est que la démarche de la CPI est aujourd’hui soutenue par les États- Unis…qui ne reconnaissent pas l’institution !
Nous pouvons rappeler à la CPI que les crimes contre l’humanité sont largement documentés et accessibles pour ce qui concerne les territoires palestiniens.
– Des organisations, des citoyen(ne)s, des élus se lèvent
Face au déni de justice vécu par le peuple palestinien des voix se font entendre. Elles émanent de la société civile, voire d’élus. Les organisations des droits humains « B’tselem », « Human Rights Watch », «’Amnesty Internationale » dénoncent de concert l’Apartheid israélien et mettent des mots sur les maux : » Ségrégation territoriale, restrictions de déplacement,
saisies massives de biens fonciers et immobiliers, expulsions forcées, détentions arbitraires, tortures, homicides illégaux… »
Dans le même temps, des voix se font entendre au sein même de l’Assemblée Nationale pour défendre une motion sur « l’Apartheid israélien ». Certes, la motion n’a pas été votée, mais il s’est trouvé 71 courageux.ges pour soutenir ce texte et l’Assemblée aura résonné de discours restituant la dure condition des Palestinien(ne)s.
– Le Collectif 69 Palestine
Comme l’attestent nos différents compte-rendus sur notre site internet, notre activité demeure à un niveau engagé et soutenu. Conférences, soirées, points d’information, actions, manifestations… ont continué de rythmer la vie lyonnaise.
– Un arc large de soutien à la Palestine
La spécificité lyonnaise réside dans le fait que notre organisation regroupe l’ensemble de l’arc de soutien au peuple palestinien. Certes, tout cela ne va pas toujours de soi. La culture politique ou générationnelle, nos histoires, entraînent parfois des échanges rugueux. Il n’en demeure pas moins que cette unité est précieuse, car ce qui nous unit est plus essentiel que ce qui nous divise. Nous entendons garder une ligne large de soutien au peuple palestinien. Nous ne choisissons pas à sa place, ni les modes d’action, ni l’issue politique de son combat. Ainsi, nous ne choisissons pas entre lutte armée et action non violente, chacune ayant sa légitimité. Dans le cas de la lutte armée, le droit de résistance à l’oppression, est consacré par le droit international, dès lors qu’il ne cible pas des civils, mais les forces d’occupation.
En ce qui concerne l’issue politique, nous ne choisissons pas plus. Il n’appartient pas au mouvement de solidarité de choisir le destin politique du peuple palestinien. Notre solidarité va à l’ensemble des habitants (Cisjordanie,
Gaza, Palestiniens de 48, diaspora, réfugiés). Notre soutien doit engendrer une adhésion au sort des Palestiniens en démontrant l’universalisme de cette cause. Pour cela, nous devons déconstruire les images véhiculées par les ignorants ou
les sionistes patentés qui tentent de déshumaniser les Palestinien(ne)s (conflit religieux, terrorisme, violence palestinienne…)
– BDS et dénonciation de l’Apartheid
L’un de nos axes stratégique reste la campagne BDS à qui nous continuons d’apporter notre contribution et notre plein soutien. La dénonciation de l’Apartheid doit continuer d’être également au cœur de notre communication, afin de relayer les messages des organisations des droits humains et de restituer les faits du mauvais sort réservé à tout un peuple. Notre présence sur – les réseaux sociaux
Grâce au dévouement de plusieurs militants.es, notre présence sur internet et les réseaux sociaux est importante : site internet, Facebook, Twitter, Instagram, You tube, Tik Tok.
– Renforcer notre action auprès de la jeunesse
La sensibilité de nombreux jeunes à la question palestinienne est réelle. Aussi, il nous faut nous adresser spécifiquement à cette tranche d’âge, afin de renforcer la présence des jeunes au sein de notre collectif. Il nous faut accepter que parfois le mode de fonctionnement et d’approche soit différent de ce qu’ont connu des générations de militants.
Les objectifs de l’AG 2022 restent d’actualité
Le renforcement du réseau institutionnel, politique et syndical Nous devons renforcer nos liens avec les institutions politiques et singulièrement les collectivités issues des dernières élections municipales et métropolitaines. C’est l’occasion de relancer ou lancer des parrainages ou relations entre les
communes françaises et les collectivités palestiniennes. Nous nous fixons également comme objectif de resserrer les liens avec les organisations, afin de renforcer le camp de la solidarité.
– Former et renouveler nos moyens d’action
Si les formes, comme les manifestations, rassemblements, conférences… sont toujours pertinentes, il nous faut réfléchir à de
nouvelles formes de mobilisation et d’apparition. Si les actions sont toujours pertinentes, les images véhiculées sur les réseaux sociaux sont autant de multiplicateurs de l’impact produit, il nous faut donc réfléchir à cette image et aux moyens de la faire fructifier.
Merci à tous ceux et à toutes celles qui s’engagent et contribuent à la mobilisation en faveur du peuple palestinien.
Jérôme Faÿnel, Président, et le Conseil d’Administration