Assemblée Générale du 5 juin 2024 – Rapport moral et d’orientation

En Palestine
Depuis octobre 2023 GAZA est au centre d’une actualité tragique. L’extrême violence -d’un niveau abyssal- fait suite aux opérations des organisations armées palestiniennes. Nous sommes instruits par l’Histoire quant à la capacité de destruction et de violence de l’Etat d’Israël. Le calendrier palestinien égrène les dates comme autant de meurtres et de massacres. Cette violence vient de loin et s’arrime à la constance de la négation d’un peuple. Aux yeux de l’État d’Israël les Palestiniens n’ont aucune légitimité à vivre dans « l’État juif ».

Cette négation est désormais gravée dans le marbre par la loi fondamentale, État-nation du peuple juif, adoptée le 19 juillet 2018 par la Knesset. Cette loi précisant que « le droit d’exercer l’auto-détermination au sein de l’État d’Israël est réservé uniquement au peuple juif ».
Cette même négation a pour corollaire la déshumanisation faisant de tout Palestinien un inhumain.

La tentative de destruction et d’effacement d’un peuple a hélas « enrichi » notre vocabulaire. Nous avions pris la mesure des crimes de guerre, des crimes contre l’Humanité, des crimes d’Apartheid, voici que s’impose dans notre vocabulaire celui de Génocide, terrible et lourd, lesté par l’Histoire dramatique. Il s’est imposé à mesure que nous parvenait le récit des horreurs et des abominations commises par l’armée d’occupation. Le Monde avait pourtant fait le serment du « plus jamais ça » après la seconde guerre mondiale. Pourtant chacun.e pouvait légitimement penser qu’avec les moyens de communication, en temps réel et dans un monde interconnecté, les horreurs révélées pourraient cesser et être condamnées. C’était sans compter que nous assisterions également aux assassinats massifs des messagers, à savoir les journalistes palestiniens. Massacres à huis clos à l’abri de tout regard extérieur.

Rappelons aussi, à quelques kilomètres de GAZA, la situation très tendue en Cisjordanie. En témoignent les provocations à répétition et sans aucune retenue à Jérusalem et sur l’Esplanade des Mosquées, la colonisation qui bat son plein avec son lot d’annexions de pogroms et de violences. Les colons et l’armée d’occupation agissent dans la toute-puissance, assurés de jouir de l’impunité au plus haut sommet de l’Etat.

Face aux crimes et à cette extrême violence l’Autorité Palestinienne montre chaque jour son incurie à incarner, à minima, la défense des intérêts du peuple palestinien.

Le génocide à GAZA … un révélateur
Il restera à écrire ce qu’a généré le génocide en cours à GAZA. Les relais et amplificateurs serviles, commentateurs de plateaux ont relayé jusqu’à la nausée le narratif israélien. La propagande et la hasbara ont été à la manœuvre sur fond de racisme endémique. Une seule date, le 7 octobre, faisait référence chez les apologistes du génocide. Pourtant, comme nous le signifions depuis le début cela a commencé en 1947, voire bien avant (congrès sioniste, déclaration Balfour…).
Il restera aussi à décrire et à écrire le naufrage médiatique qui a vu enrôler la quasi-totalité des médias écrits ou audiovisuels sous la bannière des génocidaires. Il nous faut saluer le rôle fondamental de la chaine Al Jazeera afin d’écrire l’Histoire, la vraie.

Les occidentaux entre complicité et mutisme
Rappelons la responsabilité écrasante de l’ex puissance Etats-Unienne, sans qui aucun des crimes commis à GAZA ne serait possible.
Notre gouvernement, quant à lui, a affirmé, dès les premiers instants, sa complicité avec les criminels. De trop nombreux pays occidentaux se sont abimés dans cette complicité tout en sachant le coût humain exorbitant de la guerre faite à un peuple. N’oublions pas les taiseux qui ont laissé se perpétrer le crime.

Celles et ceux et qui se lèvent
Dès les premiers massacres les citoyen.nes du Monde entier se sont mobilisé.es. Cette mobilisation ne s’est pas départie depuis le 7 octobre. Sur tous les continents un cri s’est amplifié « Cessez le feu » au fur et à mesure que chacun.e prenait la dimension du désastre humain en cours. Rappelons le rôle essentiel des organisations juives antisionistes, ici en France mais également aux Etats Unis. Saluons chaleureusement les nombreux pays et dirigeants qui ont pris fait et cause pour le peuple de Palestine, posant des actes forts : reconnaissance de la Palestine, rupture des relations avec Israël…Rendons également hommage aux ONG et aux instances du Droit international qui disent le Droit et participent au rapport de force.

La solidarité avec la Palestine en France
Dès les premiers instants, la mobilisation hexagonale ne s’est pas départie malgré et contre un gouvernement français ayant pris fait et cause pour les génocidaires. Ce mouvement de forte intensité a été permis par la présence de citoyen.nes, de nombreuses organisations (associations, syndicats, partis politiques…) qui ont concouru à la pérennité de ce combat. Sans compter la très forte et juste contribution d’élus de l’Assemblée Nationale, du Sénat ou des collectivités locales.

A Lyon
Dès les premiers massacres, la mobilisation des lyonnais.es a été très forte. Instruits de l’expérience des agressions contre GAZA (2009, 2014, 2018…), nous savions que la « doctrine Dahiya » ferait des ravages. Cette doctrine est basée sur la destruction totale et systématique des infrastructures civiles ainsi que sur la maximisation des victimes civiles dans l’objectif de terroriser la population. Cependant personne ne pouvait penser que, 8 mois plus tard, nous en serions à évoquer la tentative de destruction d’un peuple, la destruction massive d’un lieu de vie. En un mot d’un génocide.

Ces engagements ont eu lieu dans l’unité et dans une remarquable dynamique. Chacun.e a fait montre de responsabilité en respectant le cadre commun. Un grand merci également aux ami.es du service d’ordre protecteur qui, semaine après semaine, ont permis de manifester en sécurité. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont contribué par leur présence, leurs idées, leurs initiatives, à enrichir et perpétuer le combat. MERCI.

Quelques objectifs

Un arc large de soutien à la Palestine
La spécificité lyonnaise réside dans le fait que notre organisation regroupe l’ensemble de l’arc de soutien au peuple palestinien. Tout cela ne va pas toujours de soi. En effet, la culture politique ou générationnelle ainsi que nos parcours respectifs, entrainent parfois des échanges rugueux. Il n’en demeure pas moins que cette précieuse unité nous relie. C’est pourquoi nous entendons garder une ligne large de soutien au peuple palestinien. Dans ce cadre, nous avons conscience que le choix de la stratégie palestinienne ne nous revient pas : ni ses modes d’action, ni l’issue politique de son combat. Ainsi, nous n’avons pas la légitimité à choisir entre lutte armée et action non violente, chacune ayant sa légitimité. Par ailleurs, dans le cas de la lutte armée, le droit de résistance à l’oppression est consacré par le Droit international dès lors qu’il ne cible pas des civil.es, mais les forces d’occupation.

En ce qui concerne l’issue politique, le choix ne nous revient pas davantage. Il n’appartient pas au mouvement de solidarité de choisir le destin politique du peuple palestinien. Notre solidarité va à l’ensemble des habitants (Cisjordanie, Gaza, Palestiniens de 48, diaspora, réfugiés). Notre soutien doit engendrer une adhésion au sort des Palestiniens en démontrant l’universalisme de cette cause. Pour cela, nous devons déconstruire les représentations véhiculées par les ignorants ou les sionistes patentés qui tentent de déshumaniser les Palestinien.nes (conflit religieux, terrorisme, violence palestinienne…)

Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS)
L’un de nos axes stratégiques reste la campagne BDS à qui nous continuons d’apporter notre contribution et notre plein soutien. Depuis plusieurs mois, la campagne BDS a pris un essor singulier comme réponse à la barbarie israélienne. Il nous faut renforcer et développer cette entité du Collectif 69.

Notre présence sur les réseaux sociaux
Grâce au dévouement de militants.es, notre présence sur internet et les réseaux sociaux est importante : site internet, Facebook, Twitter, Instagram, You tube, Tik Tok (voir statistiques). Nous nous donnons comme objectif l’évolution de notre site internet et le renforcement des acteurs et des actrices de ces réseaux. La croissance de notre communication, bien qu’adéquate pour l’heure, nous invite instamment à la vigilance quant aux contenus que nous véhiculons.

Elargir notre Conseil d’Administration
Depuis 8 mois, unis et solidaires, de nombreuses personnes ont rejoint le combat. De ce fait, élargir notre Conseil d’Administration nous aiderait à enrichir les approches et la diversité de notre association. Ce nouveau CA aura en charge de définir son mode de fonctionnement dans une configuration plus étayée.
Former à la question palestinienne
Ce renouvellement, parmi lequel la jeunesse, nous oblige dans ce combat. C’est la raison pour laquelle nous pouvons envisager de petits cycles de formation afin de les outiller à la « question palestinienne. »

Le renforcement du réseau du « Collectif 69 Palestine »
Tentons de renforcer nos liens avec les organisations qui ont signé ou adhéré au Collectif et se sont parfois éloignées depuis pour diverses raisons.

Renouveler nos moyens d’action
Les manifestations, les rassemblements, les conférences… bien que légitimes et pertinentes nécessitent une réinvention de l’action. Il nous faut par conséquent réfléchir à de nouvelles formes de mobilisation, d’adhésion et de « visibilisation » du combat.

Merci à tous ceux et à toutes celles qui s’engagent et contribuent à la mobilisation en faveur du peuple palestinien. Merci pour ces moments forts, humains et engagés.

Jérôme Faÿnel, Président, et le Conseil d’Administration

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