Pierre et Michèle du Caire : Nouvelles de la marche sur Gaza
Ci-après les chroniques de Pierre et Michèle du Collectif 69.
Lundi 28 décembre 2OO9 CHRONIQUE DE GAZA n°1
Il était prévu initialement de quitter le Caire dans la nuit de dimanche à lundi pour El Arish, pour ensuite se présenter à la frontière de Rafah. Ce soir, lundi 28, nous sommes toujours au Caire en ayant fait pourtant une partie du trajet : 9O km !!
Que s’est-il passé ?
Dans les jours précédents, les marcheurs déjà sur place, devant le refus des autorités égyptiennes de nous laisser aller à Gaza, ont pris un certain nombre d’initiatives, en
particulier le jour anniversaire du déclenchement de l’offensive israélienne, le 27 décembre 2008 :
– un groupe a organisé un sit-in devant l’ambassade de France. A l’heure où nous écrivons, ils s’y trouvent toujours, encerclés par la police avec comme alternative soit de rester camper sur place dehors, dans des conditions très dures, soit de loger dans le lycée français qui se trouve à proximité, soit d’être reconduits à l’aéroport pour retour, toutes ces possibilités sous surveillance policière ;
– un autre groupe de 3 à 4OO personnes a tenté une descente du Nil avec des bougies disposées sur des felouques. La police leur a interdit les felouques, mais ils ont pu néanmoins rester et marcher le long du fleuve pendant plus d’une heure, avec l’assentiment manifeste des égyptiens qui circulaient.
– Des médias égyptiens et étrangers (FR3, le Soir de Bruxelles… ) en ont parlé

Agée de 85, Hedy Epstein a perdu toute sa famille dans les camps de la mort, a entamé une grève de la faim.
Aujourd’hui, lundi 28 décembre, une tentative de sortir du Caire a été collectivement décidée. Les rhônalpins qui sont logés dans des hôtels éloignés les uns des autres se trouvent de fait répartis en deux groupes. Une compagnie de bus courageuse (celle que nous avons payée pour nous emmener à El Arish,ayant eu l’interdiction de le faire), a affrété 5 bus, qui sont venus nous prendre à nos hôtels respectifs.
Un groupe de trois cars (groupe A) a pu quitter le Caire vers 14h, l’autre groupe de deux cars (groupe B), vers 15h. Le groupe A a été bloqué à une cinquantaine de km du Caire, le groupe B (celui de Michèle et Pierre) à proximité d’Ismaïlia à 90km du Caire. Après ‘interminables négociations avec les différents échelons de la police et l’ambassade de France et en sachant que l’on risquait une
action musclée de la police, il a été convenu que les cinq cars se retrouvent près du Caire.
Notre groupe B est donc revenu au Caire sous escorte policière.
Mais le regroupement n’a pas pu avoir lieu, la police ayant encerclé le groupe A. Aux dernières nouvelles leur blocage vient d’être levé. La situation est ce soir gravement bloquée ; les médias que nous sollicitons sur place, que nous informons en Europe et que nous vous demandons de continuer à saisir, peuvent-ils peser sur
cette situation ? nous apprenons par ailleurs que Leila Shahid vient d’arriver au Caire pour conduire de nouvelles tentatives.
Demain diverses actions sur le Caire sont envisagées pour que l’on parle du blocus de Gaza, même s’il y a, ce soir, très peu de chances que nous puissions rentrer à Gaza.
Mardi 29 décembre 2009 CHRONIQUE DE GAZA n° 2
La journée d’aujourd’hui c’est encore passée pour nous au Caire, mais rassurez-vous, nous avons fait du tourisme bien particulier.
Ce matin d’abord, les belges ont demandé une entrevue à leur ambassadeur pour qu’il intervienne auprès des autorités égyptiennes pour notre objectif commun : aller à Gaza. Le consul a bien voulu recevoir une délégation de cinq représentants, debout dans la salle d’attente pour les visas ; suites aux protestations de la délégation l’ambassadeur les a reçu pour leur dire qu’il ne pouvait rien faire.
En fin de matinée, une délégation des européens a été reçue par Nabil Chahat (orthographe à vérifier) représentant du Fatah en Egypte et proche de Mahmoud Abbas, avec Louisa Morgantini, et les autorités égyptiennes. Cette réunion a permis, semble-t-il, aux autorités égyptiennes de mieux se représenter les marcheurs (nous ne sommes pas de purs agités, ni des
va-t-en guerre), les objectifs de la marche (ne pas rester en Egypte, mais aller à Gaza pour la levée du blocus), ainsi que les risques encourus par l’Egypte du fait de son refus réitéré de nous laisser aller à Rafah. Nabil Chahat s’est engagé à demander au Président Moubarak de permettre à une partie du groupe des marcheurs de se rendre à Gaza et une réunion de la coordination de la marche avec le ministre des affaires étrangères égyptien est programmée
pour demain mercredi.
Feuilleton à suivre demain !
Une conférence de presse avait été prévue au syndicat des journalistes à 14h. Avec l’ensemble des délégations ( Codepink, ECCP, Forum Palestina …) nous avions décidé d’être présents, à l’exception d’Europalestine toujours bloquée devant l’ambassade de France.
Nous nous sommes retrouvés, de 14h à 18h, au moins 700 personnes sur les marches du bâtiment. Au milieu de nous, une trentaine de grévistes de la faim entouraient une rescapée de la Shoah de 82 ans qui elle-même a lancé cette grève pour que la marche se réalise. Les forces de l’ordre étaient là, mais le rassemblement s’est déroulé sans aucune violence.
A 18h, à l’appel de juristes égyptiens, ce rassemblement s’est prolongé avec davantage d’égyptiens pour protester contre la venue aujourd’hui de Netanyahou. Nous avons quitté le rassemblement quand des slogans anti-Moubarak ont été lancés, afin de ne pas déplacer les objectifs de notre marche sur une question intérieure égyptienne.
Notre journée s’est conclue par une réunion de bilan et la préparation de la journée de demain. Préparation qui n’est pas si simple, vu notre dispersion aux quatre coins du Caire. D’ailleurs nous n’avons même pas pu retrouver les autres lyonnais.
A demain, in cha allah
Michèle et Pierre
Mercredi 30 décembre 2009 – Palestine n°3
Vous commencez sans doute à avoir des échos de notre marche dans ses différents aspects ; quant à nous, nous n’avons qu’une vue partielle, et ne pouvons vraiment vous informer que de ce qui touche notre groupe de français, belges et luxembourgeois ( 80 personnes environ ).
Que s’est-il passé aujourd’hui ?
Nous avons changé d’hôtel : nous étions au Nord-Est de la ville, maintenant nous sommes au Sud-Ouest.
Nous avons appris que suite au rassemblement, hier, des juristes devant le syndicat des journalistes, certains juristes égyptiens ont été emprisonnés.
Nous avons appris que Monique, une lyonnaise de l’autre groupe (CCIPPP), était allée en direction d’El Arish mais a été bloquée à Ismailia, et devrait être obligée de revenir au Caire aujourd’hui.
À l’initiative de Codepink, deux cars ont été autorisés à aller à Gaza, en mission strictement humanitaire ; les autorités égyptiennes considèrent maintenant qu’elles ont fait un geste d’ouverture suffisant à l’égard des marcheurs.
Pour notre part, nous sommes allés à l’ambassade de France pour essayer de rencontrer les lyonnais partis avec Europalestine. Ils « campent » toujours sur le trottoir devant l’ambassade, entourés d’un cordon impressionnant de gardes mobiles ;

maintenant ils sont autorisés à « sortir » et à « revenir ». En début d’après-midi, les internationaux pouvaient passer le cordon policier ; quand nous sommes venus, ce n’était plus possible ; nous avons pu seulement saluer la coordinatrice lyonnaise et voir de loin quelques unes de nos connaissances.

Comme nous l’avions décidé précédemment, nous avons organisé, à 18h un rassemblement silencieux avec des bougies et des banderoles, au centre du vieux Caire place El Hussein. Nous étions une petite centaine, et nous sommes restés une heure et demi. Les passants nous regardaient avec sympathie, mais des policiers veillaient à ce qu’il n’y ait pas d’échange et de contact avec nous. Ce fut une action modeste mais réussie.
Dans nos déplacement, de plus en plus souvent, des Égyptiens, ayant sans doute découvert la présence d’internationaux pour Gaza nous montrent des signes de sympathie et cherchent le dialogue avec nous.
À demain
Jeudi 31 décembre 2009 – Pierre et Michèle du Collectif 69 Palestine n°4
Aujourd’hui, nous aurions dû marcher dans la bande de Gaza. La marche a eu lieu à Gaza ans les internationaux, à l’exception semble-t-il d’une centaine de personnes qui ont pu entrer Gaza dans un cadre strictement humanitaire. Elle a eu également lieu, côté Jérusalem.
Quant à nous, ici au Caire, le mot d’ordre a pu circuler entre nous tous de se retrouver à 10h devant le Musée Egyptien; Au signal, nous nous sommes tous précipités pour occuper l’avenue. Nous étions un peu moins de mille ; certains n’ont pu nous rejoindre à temps, d’autres en ont été empêchés. Très vite nous avons été encerclés par les forces de police. Au bout d’environ un quart d’heure, sans ménagement, ils nous ont extirpés de la chaussée et nous ont cantonnés sur le trottoir. A 10h30, la chaussée était de nouveau libre. Cette évacuation a été musclée, surtout avec les plus jeunes, dont certains ont été légèrement blessés.

Les forces de l’ordre nous ont empêché longtemps de sortir ; néanmoins nous-mêmes avons pu franchir le triple cordon de policiers vers 14h30. L’ensemble des internationaux a pu partir vers 17h, à leur initiative. Parmi nous se trouvait l’américaine, rescapée de la Shoah et gréviste de la faim ( du visage de cette dame émanaient conviction et apaisement ). Dans ce cantonnement forcé, s’est vécues entre tous une grande unité et une réelle fraternité.

Dans l’après-midi, en déambulant dans les rues, par hasard, nous sommes tombés sur 4 Français, dont notre Monique du Collectif que nous cherchions depuis longtemps à joindre ; ils revenaient d’Ismailia.

Une membre de notre groupe : Marie-Renée, qui avait fait un malaise cardiaque hier, est décédée cette nuit à l’hôpital. Elle était membre du bureau national de l’AFPS.

Nous arrivons au terme de notre mobilisation pour cette marche : marche de la liberté pour
Gaza. Il nous reste à en tirer le bilan.
À bientôt à notre retour à Lyon, pour se réengager dans une nouvelle année de luttes.

Ci-après les chroniques de Pierre et Michèle du Collectif 69.
Lundi 28 décembre 2OO9 CHRONIQUE DE GAZA n°1
Il était prévu initialement de quitter le Caire dans la nuit de dimanche à lundi pour El Arish, pour ensuite se présenter à la frontière de Rafah. Ce soir, lundi 28, nous sommes toujours au Caire en ayant fait pourtant une partie du trajet : 9O km !!
Que s’est-il passé ?
Dans les jours précédents, les marcheurs déjà sur place, devant le refus des autorités égyptiennes de nous laisser aller à Gaza, ont pris un certain nombre d’initiatives, en
particulier le jour anniversaire du déclenchement de l’offensive israélienne, le 27 décembre 2008 :
– un groupe a organisé un sit-in devant l’ambassade de France. A l’heure où nous écrivons, ils s’y trouvent toujours, encerclés par la police avec comme alternative soit de rester camper sur place dehors, dans des conditions très dures, soit de loger dans le lycée français qui se trouve à proximité, soit d’être reconduits à l’aéroport pour retour, toutes ces possibilités sous surveillance policière ;
– un autre groupe de 3 à 4OO personnes a tenté une descente du Nil avec des bougies disposées sur des felouques. La police leur a interdit les felouques, mais ils ont pu néanmoins rester et marcher le long du fleuve pendant plus d’une heure, avec l’assentiment manifeste des égyptiens qui circulaient.
– Des médias égyptiens et étrangers (FR3, le Soir de Bruxelles… ) en ont parlé
Agée de 85, Hedy Epstein a perdu toute sa famille dans les camps de la mort, a entamé une grève de la faim.
Aujourd’hui, lundi 28 décembre, une tentative de sortir du Caire a été collectivement décidée. Les rhônalpins qui sont logés dans des hôtels éloignés les uns des autres se trouvent de fait répartis en deux groupes. Une compagnie de bus courageuse (celle que nous avons payée pour nous emmener à El Arish,ayant eu l’interdiction de le faire), a affrété 5 bus, qui sont venus nous prendre à nos hôtels respectifs.
Un groupe de trois cars (groupe A) a pu quitter le Caire vers 14h, l’autre groupe de deux cars (groupe B), vers 15h. Le groupe A a été bloqué à une cinquantaine de km du Caire, le groupe B (celui de Michèle et Pierre) à proximité d’Ismaïlia à 90km du Caire. Après ‘interminables négociations avec les différents échelons de la police et l’ambassade de France et en sachant que l’on risquait une
action musclée de la police, il a été convenu que les cinq cars se retrouvent près du Caire.
Notre groupe B est donc revenu au Caire sous escorte policière.
Mais le regroupement n’a pas pu avoir lieu, la police ayant encerclé le groupe A. Aux dernières nouvelles leur blocage vient d’être levé. La situation est ce soir gravement bloquée ; les médias que nous sollicitons sur place, que nous informons en Europe et que nous vous demandons de continuer à saisir, peuvent-ils peser sur
cette situation ? nous apprenons par ailleurs que Leila Shahid vient d’arriver au Caire pour conduire de nouvelles tentatives.
Demain diverses actions sur le Caire sont envisagées pour que l’on parle du blocus de Gaza, même s’il y a, ce soir, très peu de chances que nous puissions rentrer à Gaza.
Mardi 29 décembre 2009 CHRONIQUE DE GAZA n° 2
La journée d’aujourd’hui c’est encore passée pour nous au Caire, mais rassurez-vous, nous avons fait du tourisme bien particulier.
Ce matin d’abord, les belges ont demandé une entrevue à leur ambassadeur pour qu’il intervienne auprès des autorités égyptiennes pour notre objectif commun : aller à Gaza. Le consul a bien voulu recevoir une délégation de cinq représentants, debout dans la salle d’attente pour les visas ; suites aux protestations de la délégation l’ambassadeur les a reçu pour leur dire qu’il ne pouvait rien faire.
En fin de matinée, une délégation des européens a été reçue par Nabil Chahat (orthographe à vérifier) représentant du Fatah en Egypte et proche de Mahmoud Abbas, avec Louisa Morgantini, et les autorités égyptiennes. Cette réunion a permis, semble-t-il, aux autorités égyptiennes de mieux se représenter les marcheurs (nous ne sommes pas de purs agités, ni des
va-t-en guerre), les objectifs de la marche (ne pas rester en Egypte, mais aller à Gaza pour la levée du blocus), ainsi que les risques encourus par l’Egypte du fait de son refus réitéré de nous laisser aller à Rafah. Nabil Chahat s’est engagé à demander au Président Moubarak de permettre à une partie du groupe des marcheurs de se rendre à Gaza et une réunion de la coordination de la marche avec le ministre des affaires étrangères égyptien est programmée
pour demain mercredi.
Feuilleton à suivre demain !
Une conférence de presse avait été prévue au syndicat des journalistes à 14h. Avec l’ensemble des délégations ( Codepink, ECCP, Forum Palestina …) nous avions décidé d’être présents, à l’exception d’Europalestine toujours bloquée devant l’ambassade de France.
Nous nous sommes retrouvés, de 14h à 18h, au moins 700 personnes sur les marches du bâtiment. Au milieu de nous, une trentaine de grévistes de la faim entouraient une rescapée de la Shoah de 82 ans qui elle-même a lancé cette grève pour que la marche se réalise. Les forces de l’ordre étaient là, mais le rassemblement s’est déroulé sans aucune violence.
A 18h, à l’appel de juristes égyptiens, ce rassemblement s’est prolongé avec davantage d’égyptiens pour protester contre la venue aujourd’hui de Netanyahou. Nous avons quitté le rassemblement quand des slogans anti-Moubarak ont été lancés, afin de ne pas déplacer les objectifs de notre marche sur une question intérieure égyptienne.
Notre journée s’est conclue par une réunion de bilan et la préparation de la journée de demain. Préparation qui n’est pas si simple, vu notre dispersion aux quatre coins du Caire. D’ailleurs nous n’avons même pas pu retrouver les autres lyonnais.
A demain, in cha allah
Michèle et Pierre
Mercredi 30 décembre 2009 – Palestine n°3
Vous commencez sans doute à avoir des échos de notre marche dans ses différents aspects ; quant à nous, nous n’avons qu’une vue partielle, et ne pouvons vraiment vous informer que de ce qui touche notre groupe de français, belges et luxembourgeois ( 80 personnes environ ).
Que s’est-il passé aujourd’hui ?
Nous avons changé d’hôtel : nous étions au Nord-Est de la ville, maintenant nous sommes au Sud-Ouest.
Nous avons appris que suite au rassemblement, hier, des juristes devant le syndicat des journalistes, certains juristes égyptiens ont été emprisonnés.
Nous avons appris que Monique, une lyonnaise de l’autre groupe (CCIPPP), était allée en direction d’El Arish mais a été bloquée à Ismailia, et devrait être obligée de revenir au Caire aujourd’hui.
À l’initiative de Codepink, deux cars ont été autorisés à aller à Gaza, en mission strictement humanitaire ; les autorités égyptiennes considèrent maintenant qu’elles ont fait un geste d’ouverture suffisant à l’égard des marcheurs.
Pour notre part, nous sommes allés à l’ambassade de France pour essayer de rencontrer les lyonnais partis avec Europalestine. Ils « campent » toujours sur le trottoir devant l’ambassade, entourés d’un cordon impressionnant de gardes mobiles ;
maintenant ils sont autorisés à « sortir » et à « revenir ». En début d’après-midi, les internationaux pouvaient passer le cordon policier ; quand nous sommes venus, ce n’était plus possible ; nous avons pu seulement saluer la coordinatrice lyonnaise et voir de loin quelques unes de nos connaissances.
Comme nous l’avions décidé précédemment, nous avons organisé, à 18h un rassemblement silencieux avec des bougies et des banderoles, au centre du vieux Caire place El Hussein. Nous étions une petite centaine, et nous sommes restés une heure et demi. Les passants nous regardaient avec sympathie, mais des policiers veillaient à ce qu’il n’y ait pas d’échange et de contact avec nous. Ce fut une action modeste mais réussie.
Dans nos déplacement, de plus en plus souvent, des Égyptiens, ayant sans doute découvert la présence d’internationaux pour Gaza nous montrent des signes de sympathie et cherchent le dialogue avec nous.
À demain
Jeudi 31 décembre 2009 – Pierre et Michèle du Collectif 69 Palestine n°4
Aujourd’hui, nous aurions dû marcher dans la bande de Gaza. La marche a eu lieu à Gaza ans les internationaux, à l’exception semble-t-il d’une centaine de personnes qui ont pu entrer Gaza dans un cadre strictement humanitaire. Elle a eu également lieu, côté Jérusalem.
Quant à nous, ici au Caire, le mot d’ordre a pu circuler entre nous tous de se retrouver à 10h devant le Musée Egyptien; Au signal, nous nous sommes tous précipités pour occuper l’avenue. Nous étions un peu moins de mille ; certains n’ont pu nous rejoindre à temps, d’autres en ont été empêchés. Très vite nous avons été encerclés par les forces de police. Au bout d’environ un quart d’heure, sans ménagement, ils nous ont extirpés de la chaussée et nous ont cantonnés sur le trottoir. A 10h30, la chaussée était de nouveau libre. Cette évacuation a été musclée, surtout avec les plus jeunes, dont certains ont été légèrement blessés.
Les forces de l’ordre nous ont empêché longtemps de sortir ; néanmoins nous-mêmes avons pu franchir le triple cordon de policiers vers 14h30. L’ensemble des internationaux a pu partir vers 17h, à leur initiative. Parmi nous se trouvait l’américaine, rescapée de la Shoah et gréviste de la faim ( du visage de cette dame émanaient conviction et apaisement ). Dans ce cantonnement forcé, s’est vécues entre tous une grande unité et une réelle fraternité.
Dans l’après-midi, en déambulant dans les rues, par hasard, nous sommes tombés sur 4 Français, dont notre Monique du Collectif que nous cherchions depuis longtemps à joindre ; ils revenaient d’Ismailia.
Une membre de notre groupe : Marie-Renée, qui avait fait un malaise cardiaque hier, est décédée cette nuit à l’hôpital. Elle était membre du bureau national de l’AFPS.
Nous arrivons au terme de notre mobilisation pour cette marche : marche de la liberté pour
Gaza. Il nous reste à en tirer le bilan.
À bientôt à notre retour à Lyon, pour se réengager dans une nouvelle année de luttes.