Flottilles navale et aérienne – Liberté de circuler piétinée !
Samedi 30 juillet 2011 à la maison des passages, le collectif 69 de soutien au peuple palestinien organisait une soirée où les acteurs(trices) lyonnais(es) de la flottille pour Gaza et de la mission Bienvenue en Palestine ont fait le récit de leur vécu devant une salle comble (100 personnes) et captivée.
Ces deux actions ont mis en relief l’influence qu’avait l’état d’Israël sur les états européens et notamment l’état français, au mépris du droit international.
Le bon droit des citoyens pacifiques, épris de justice n’a pas fait le poids devant la « loi » imposée par un état voyou coupable de crimes de guerre !
Le Blocus de Gaza commence en Grèce !
Ainsi la Grèce interdit à des bateaux de mettre le cap sur Gaza, sans aucun fondement juridique. La seule justification avouée est de plier devant la force brutale de la marine israélienne pour éviter les problèmes.
Les premiers check-points sont en Europe !
Les premiers check-points pour la Cisjordanie commencent à Roissy !
Ainsi des services israéliens donne l’ordre aux compagnies aériennes de refuser l’embarquement d’une liste de 342 personnes de la mission Bienvenue en Palestine. 60 d’entre eux, français et étrangers, qui ont pu atteindre l’aéroport israélien (Ben Gourion) se retrouvent dans le centre de rétention de Givon à Ramleh.
Alain et Bernard y resteront du 8 au 13 juillet !
Certains militants européens se sont retrouvés ainsi dans les mêmes centres de rétentions qu’ils dénoncent dans leur pays.
Terroriste à 4 ans !
Les arguments censés justifier ces violations du droit auront du mal à convaincre. Taxer de terroristes les 342 personnes souhaitant se rendre à la rencontre des palestiniens de Cisjordanie, prétendre que la flottille pour Gaza transportait des armes, sont la manifestation d’une propagande et d’une paranoïa incroyable ! Yamin a raconté la peur lue dans les yeux des commandos, Nadia et Bernard sont tout étonnés des rapports avec les soldats : « on leur fait peur ! »
Le pavillon français du Dignité arraché
Dans les deux cas la diplomatie française a fait preuve de faiblesse, dans un cas pour défendre le pavillon français qui flottait sur le Dignité « le petit poucet de la flottille » arraisonné dans les eaux internationales, dans l’autre pour obtenir la libération immédiate de ses ressortissants refoulés à l’entrée d’Israël.
Nous reviendrons !
Ces premiers témoignages seront suivis des bilans et des perspectives de ces actions, mais déjà chacun s’accordait à dire qu’elles ont permis de parler de la Palestine de briser le mur du silence autour de Gaza et de prouver la réalité de l’enfermement des palestiniens.
Visiblement ces projets, loin d’avoir démobilisé, ont renforcé la motivation pour aller à la rencontre des palestiniens !
Article de Lyon-info.fr
Après le retour de la Flottille
Gaza : « Les Israéliens avaient peur de nous »
Les Lyonnais militants pro-palestiniens ont tiré samedi dernier un bilan des opérations Un bateau pour Gaza et Bienvenu en Palestine. Ils ont raconté leur rencontre avec les autorités israéliennes, les jours passés en prison, mais aussi le sabotage de deux bateaux et des passages à tabac.
Selon les témoignages concordants des participants aux deux opérations, les autorités israéliennes semblaient parfaitement préparées, disposant même d’une liste de tous les participants français à Bienvenu en Palestine. Toutefois, elles se sont avérées relativement embarrassées face à des militants pacifistes, souvent âgés, qu’elles ne pouvaient traiter de manière musclée.
Moins connue que la Flottille pour Gaza, l’opération Bienvenu en Palestine devait répondre à l’invitation de quinze organisation palestinienne. Le 8 juillet dernier, environ 600 militants dont 342 Français étaient censés prendre l’avion pour se rendre en Israël, où ils devaient aussitôt annoncer ouvertement leur intention de se rendre en Palestine. Une opération militante pour dénoncer le blocus israélien. Censés, car une bonne partie des Français se sont vus refuser l’accès à bord par les compagnies aériennes à qui leur nom avaient été communiqués. Ceci au motif qu’ils « représentaient une menace pour la sécurité d’Israël ».
Ceux qui ont néanmoins pu embarquer étaient quant à eux attendus dès leur descente d’avion. C’est le cas d’Alain, qui a décollé de Saint-Exupéry à destination de Tel-Aviv. Bien que ce soit le premier voyage de ce retraité en Palestine, il a été arrêté dès qu’il s’est présenté à la douane. « Quand nous avons été une soixantaine, ils nous ont parqué dans un camion prison. Nous étions huit dans des cellules de 4m² », raconte-t-il. Au bout de deux heures d’attente, direction un centre de rétention. A nouveau, les militants sont priés d’attendre avant qu’on leur fasse vider leurs sacs et confisque leurs téléphones portables. Lorsqu’enfin, ils sont envoyés dans des cellules définitives, il est 4h du matin. Certains sont à Tel Aviv depuis le début d’après-midi, la doyenne du groupe est âgée de 83 ans.
« Vous avez des discours agressifs »
Durant les cinq jours de rétention, les militants vont alterner entre interrogatoires, négociations et entretiens avec la consule de France. Selon les participants, cette dernière ne trouve pas d’autre conseil à leur donner que de signer un document d’expulsion. Devant leur refus, elle se montre menaçante, qualifiant leurs propos « d’agressifs » et allant même jusqu’à affirmer devant plusieurs témoins qu’elle « représente la France mais pas ce type de Français. » Une attitude qu’elle reproduira devant les participants à la Flottille pour Gaza selon Yamin Makri (photo), passager du Dignité-Al-Karama.
Nadia, l’une de participantes de Bienvenu en Palestine se souvient surtout des « hurlements toutes les nuits. Ils s’arrêtaient dix secondes, puis reprenaient. Toute la nuit. » Quand elle interroge le personnel du centre de rétention sur ces cris, on lui répond qu’ils viennent d’un hôpital psychiatrique. « Mais alors, pourquoi on n’entendait jamais rien la journée ? » se demande la jeune femme. Elle affirme par ailleurs avoir été témoin du passage à tabac d’une jeune militante toulousaine par une dizaine de soldats à l’aéroport.
Alors les militants s’interrogent : « les Français étaient les seuls dont Israël avait les noms. Nous n’avons jamais communiqué la liste des participants à quiconque et pourtant ils savaient qui nous étions. » De là à accuser les services français d’avoir prêté main forte à leur homologues israéliens, il n’y a qu’un pas que certains dans la salle n’ont pas hésité à franchir à demi-mot.
Intimidations et fouilles des chambres
Du côté de la Flottille, les événements se sont également très vite enchaînés. Foued, présent sur le Louise-Michelle, l’un des deux bateaux français, témoigne : « presque dès notre arrivée en Grèce, un bateau a été saboté, l’hélice a été sciée. » Un sabotage bientôt suivi d’un deuxième, puis d’une fouille des chambres d’hôtel. Jusqu’à l’agression : sept militants sont tabassés à la sortie d’un bar athénien par une vingtaine de personnes non identifiées. « Le plus curieux », selon Foued, « c’est que dès le lendemain, alors même que la police grecque ignorait ce qui s’était passé, l’agression était racontée en détail sur le site français de la Ligue de Défense Juive. »
Finalement, le gouvernement grec interdit à la flottille de partir « à la demande de l’ONU », précise Foued. Quelques bateaux tentent alors des sorties mais sont arraisonnés. Les capitaines sont menacés du retrait de leurs licences. Le Louise-Michelle, bloqué, se résout à une levée symbolique du pavillon avant que chacun ne rentre chez soi.
« On n’arrête pas avant qu’ils nous abordent »
Cependant, un navire parvient à échapper au blocus. Le Dignité-Al-Karama, l’autre bateaux français qui ne fait pas officiellement partie de la flottille, passe d’île en île en esquivant les arraisonnements. Profitant de son statut flou, Yamin et quelques autres rejoignent le bateau et partent au large, en direction de l’Égypte. Ils passent la nuit dans les eaux internationales afin d’arriver en plein jour.
Le lendemain, à 30 miles du blocus, le Dignité-Al-Karama entre en contact avec l’armée israélienne. « On a vu surgir trois gros navires de guerre, dont l’un était équipé d’un canon à eau. Ils étaient entourés de neuf zodiacs, » raconte Yamin. Devant le refus du navire à stopper sa route, les Israéliens commencent à asperger le pont à l’aide du canon, avant que les commandos sur les zodiacs ne passent à l’abordage. « Ce qui m’a impressionné, ce sont les regards des commandos à travers leurs cagoules. Ils étaient terrorisés », croit se souvenir Yamin.
Les passagers du Dignité-Al-Karama suivent ensuite le même chemin que leurs compagnons de Bienvenu en Palestine. Après un passage en centre de rétention assorti d’une dizaine de fouilles et de 36 heures d’interrogatoire, ils sont expulsés, direction la France. « J’ai passé le trajet de retour à côté d’un colon israélien, nous avons eu un débat enflammé mais très intéressant », se souvient Yamin.
A cette réunion, il était trop tôt pour faire le point sur des militants qui ont pu passer le « check-point » de l’aéroport de Tel-aviv. Voici un témoignage de deux australiennes « les grand-mères pour Gaza » qui sont entrées postérieurement au 8 juillet.
Des Australienne de 69 ans “Les grannies pour Gaza” devaient normalement être déportées, elles manifestent maintenant à Jérusalem
La menace de manifestations de masse par des étrangers descendant à l’aéroport Ben Gourion a été détournée en grande partie quand plus de 250 militants qui sont arrivés pour la « Flytilla » ont été déportés au cours de la semaine dernière.
Une poignée de militants, cependant a réussi à échapper à la sécurité et ont passé la semaine en participant à des manifestations en Cisjordanie et à Jérusalem.
Deux femmes de 69 ans dénommées les « Grannies pour Gaza » se trouvaient parmi ces militants pro-palestiniens qui ont réussi à entrer dans le pays.
Sylvia Hale, une ancienne membre du conseil législative du New South Wales et Vivienne Porzsolt, une dirigeante du groupe juif contre l’occupation de Sydney, avaient attendu en Grèce pendant trois semaines que leur bateau prenne la mer pour Gaza.
Quand elles ont réalisé que leur bateau, le Tahrir, ne recevrait pas l’autorisation de quitter la Grèce, les femmes ont acheté des billets pour Tel Aviv et sont arrivées le lundi, deux jours après que la plus grande vague de militants n’arrivent à l’aéroport de Ben Gourion.
Comme elles étaient arrivées plus tard que la plupart des militants, elles n’ont pas eu de problèmes à l’aéroport, jusqu’au moment où elles sont arrivées au guichet des passeports. « Nous leur avons dit que nous allions en Palestine ! ce qui a levé les drapeaux rouges, » a rappelé Hale. « Pendant qu’ils nous emmenaient, nous avons crié « Libérez la Palestine, Libérez Gaza ! » » Les femmes ont directement été mises en détention et sont allées au tribunal de Petah Tikva pour être déportées. Mais des avocats privés ont fait appel à la déportation et elle a été annulée.
« Ils disent que nous avons créé un précédent, » a dit fièrement Hale, ajoutant que annuler des ordres de déportation est très rare en Israël.
Les femmes sont les seules militantes de la « Flytilla” a avoir combattu la déportation et à avoir gagné. Elles ne sont pas autorisées actuellement à visiter la Cisjordanie et la Bande de Gaza, mais elles font aussi appel à cette décision.
Hale, qui était à Gaza l’an dernier pour surveiller les projets d’aide du gouvernement australien, a dit qu’elle avait voulu se joindre à la flottille après avoir vu par elle-même l’impact du blocus sur les habitants de Gaza.
« Nous pensions que c’était une grande opportunité pour nous de faire une déclaration disant qu’on s’oppose au blocus – mais nous voulions aussi faire pression sur notre gouvernement pour qu’il dise à Israël que ce n’était pas bien et que c’était une violation des droits humains, a dit Hale vendredi après-midi.
Les femmes faisaient partie d’un groupe de quatre Australiens qui sont arrivés en Crête le 19 juin, et ont passé les trois semaines suivantes en dormant à l’hôtel et sur leur bateau, attendant pour partir pour Gaza. L‘un est rentré chez lui et un autre est resté avec le bateau pour le préparer à un tour de la Méditerranée pour réunir du soutien pour la flottille de protestation de l’an prochain.
Hale et Porzsolt ont l’intention de rester en Israël pour au moins deux semaines – à moins qu’on leur refuse l’entrée dans les territoires, et dans ce cas elles quitteront le pays.
Vendredi, les femmes brandissaient fièrement un panneau disant « Les Australiens disent de terminer le blocus de la Palestine » dans la marche à Jérusalem qui a rassemblé 4.500 supporters d’un état palestinien.
C’est la première fois que j’ai été dans une marche à Jérusalem. les gens me disent que c’est une grosse manif et je suis ravie d’être impliquée, a dit Hale.
Les deux femmes étaient certaines que leur détention, qui avait reçu un large écho dans la presse australienne, avait envoyé un message fort.
Le message d’Israël essayant de nous stopper a résonné plus fort que s’il ne l’avait pas fait a dit Porzsolt. « Ils craignent le message de paix que nous offrons ».
« Il ne s’agit pas d’être contre l’état, il s’agit de la politique. Israël est sur le chemin de l’autodestruction, » a-t-elle dit
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