» Je suis née dans la guerre, en Algérie. La notion de trace comme mémoire est essentielle dans mon cheminement, car elle pose la question de l’identité et de “ce que l’on devient”, de l’exil et du “venu d’ailleurs”.
Dans la trace de guerre, visible ou intériorisée, il y a la marque d’une blessure, d’une dévastation.
Ces images réalisées au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Palestine font partie d’un travail plus vaste sur le Moyen-Orient, ébauché dans les années 80 à Beyrouth et à Damas, puis en Irak, durant les années de conflit.
Vingt ans ont passé depuis mon premier voyage. Pourtant, les traces de guerre – quand ce n’est pas la guerre elle-même – semblent parfois définitivement inscrites dans les lieux. C’est à elles, ces traces, que je me suis attachée.
Même au coeur des conflits, j’ai toujours cherché à montrer à travers mes photographies, non pas la guerre, frontalement, mais son empreinte et les séquelles qu’elle engendre dans le quotidien de ceux qui y sont confrontés, les cicatrices qu’elle laisse sur son sillage. Une guerre, vue de dos, à l’écart, en quelque sorte. »
Farida HAMAK
Série Palais Dahesch à Borj al Murr, (Beyrouth):
Ces images retracent la vie de réfugiés chiites dans le palais Dahesch, lieu magnifique mais totalement délabré, hors du monde. « Au rez-de-chaussée du palais Dahesch se sont installés depuis 1975 des réfugiés chiites du Sud Liban. D’autres sont arrivés depuis 1985 ou 1988. Au fil des années, un certain nombre de ces familles ont récupéré la somme due par le ministère des Déplacés, et ont quitté le palais. C’est grâce à la famille Dahesch, qui habite toujours au premier étage et qui paye un loyer à l’Etat, que ces réfugiés chiites ont pu s’installer dans le palais, et y vivre, sans payer de loyer ni d’électricité depuis vingt trois ans. »


Série Le Jourdain (Jordanie):
« Dans la vallée du Jourdain partagée entre Israël et la Palestine, on a la sensation d’être hors du temps, au cœur du mythe. Ici, où se joue une guerre de l’eau féroce. On ne croise personne; tout simplement parce qu’on est dans une zone militaire. Je me suis attachée à saisir les à côtés du conflit: la lumière, la pierre de la montagne, l’eau, aussi, qui par intermittence traverse le paysage… Ce travail mené pendant deux années, de 2005 à 2007, n’est pas descriptif mais plutôt suggestif et poétique. »

« Edifié en 1923, annexé en 1950 par l’Etat israélien, le barrage de Rottenberg est redevenu jordanien lors des accords d’Oslo, en 1995. Inscrite dans un paysage vangoghien, en contre-bas, coule le Jourdain, sa masse de béton est devenue le domaine des oiseaux qui modèlent ses murs de leurs becs.… »

« C’est dans le Zhor, à la frontière de la Cisjordanie que le Jourdain tisse ses motifs les plus fous. La nature toute entière est façonnée par le sel, vallée du jourdain, 2007 ».

Série L’impensable (Bethleem):
« Au départ je n’étais pas venue pour travailler sur le Mur mais pour écrire l’histoire d’une famille et de leur quotidien. Puis, au fil de mon travail, j’ai côtoyé le Mur. Au départ, je l’ai observé. Le silence tout autour, le bleu du ciel, les reflets et les ombres du soleil tapant sur les blocs de béton, la promiscuité avec les vergers, les effets du mur sur la nature, les choses, la lumière.… Il m’impressionnait ce Mur. Petit à petit, il s’est inscrit au cœur de mes images… »


Farida HAMAK sera en exposition photographique du 8 septembre au 3 novembre 2012.
Farida HAMAK //// Traces
« Images réalisées à Beyrouth, Bethléem et en Jordanie »
Vernissage à la galerie le samedi 8 septembre, à partir de 18h, en présence de l’artiste.

» Je suis née dans la guerre, en Algérie. La notion de trace comme mémoire est essentielle dans mon cheminement, car elle pose la question de l’identité et de “ce que l’on devient”, de l’exil et du “venu d’ailleurs”.
Dans la trace de guerre, visible ou intériorisée, il y a la marque d’une blessure, d’une dévastation.
Ces images réalisées au Liban, en Jordanie, en Syrie et en Palestine font partie d’un travail plus vaste sur le Moyen-Orient, ébauché dans les années 80 à Beyrouth et à Damas, puis en Irak, durant les années de conflit.
Vingt ans ont passé depuis mon premier voyage. Pourtant, les traces de guerre – quand ce n’est pas la guerre elle-même – semblent parfois définitivement inscrites dans les lieux. C’est à elles, ces traces, que je me suis attachée.
Même au coeur des conflits, j’ai toujours cherché à montrer à travers mes photographies, non pas la guerre, frontalement, mais son empreinte et les séquelles qu’elle engendre dans le quotidien de ceux qui y sont confrontés, les cicatrices qu’elle laisse sur son sillage. Une guerre, vue de dos, à l’écart, en quelque sorte. »
Farida HAMAK
Série Palais Dahesch à Borj al Murr, (Beyrouth):
Ces images retracent la vie de réfugiés chiites dans le palais Dahesch, lieu magnifique mais totalement délabré, hors du monde. « Au rez-de-chaussée du palais Dahesch se sont installés depuis 1975 des réfugiés chiites du Sud Liban. D’autres sont arrivés depuis 1985 ou 1988. Au fil des années, un certain nombre de ces familles ont récupéré la somme due par le ministère des Déplacés, et ont quitté le palais. C’est grâce à la famille Dahesch, qui habite toujours au premier étage et qui paye un loyer à l’Etat, que ces réfugiés chiites ont pu s’installer dans le palais, et y vivre, sans payer de loyer ni d’électricité depuis vingt trois ans. »
Série Le Jourdain (Jordanie):
« Dans la vallée du Jourdain partagée entre Israël et la Palestine, on a la sensation d’être hors du temps, au cœur du mythe. Ici, où se joue une guerre de l’eau féroce. On ne croise personne; tout simplement parce qu’on est dans une zone militaire. Je me suis attachée à saisir les à côtés du conflit: la lumière, la pierre de la montagne, l’eau, aussi, qui par intermittence traverse le paysage… Ce travail mené pendant deux années, de 2005 à 2007, n’est pas descriptif mais plutôt suggestif et poétique. »
« Edifié en 1923, annexé en 1950 par l’Etat israélien, le barrage de Rottenberg est redevenu jordanien lors des accords d’Oslo, en 1995. Inscrite dans un paysage vangoghien, en contre-bas, coule le Jourdain, sa masse de béton est devenue le domaine des oiseaux qui modèlent ses murs de leurs becs.… »
« C’est dans le Zhor, à la frontière de la Cisjordanie que le Jourdain tisse ses motifs les plus fous. La nature toute entière est façonnée par le sel, vallée du jourdain, 2007 ».
Série L’impensable (Bethleem):
« Au départ je n’étais pas venue pour travailler sur le Mur mais pour écrire l’histoire d’une famille et de leur quotidien. Puis, au fil de mon travail, j’ai côtoyé le Mur. Au départ, je l’ai observé. Le silence tout autour, le bleu du ciel, les reflets et les ombres du soleil tapant sur les blocs de béton, la promiscuité avec les vergers, les effets du mur sur la nature, les choses, la lumière.… Il m’impressionnait ce Mur. Petit à petit, il s’est inscrit au cœur de mes images… »
Farida HAMAK sera en exposition photographique du 8 septembre au 3 novembre 2012.
Farida HAMAK //// Traces
« Images réalisées à Beyrouth, Bethléem et en Jordanie »
Vernissage à la galerie le samedi 8 septembre, à partir de 18h, en présence de l’artiste.