Déclaration des organisations appelant à la manifestation pour Gaza le 24 novembre 2012
Déclaration au nom des organisations – manifestation du 24 novembre 2012
Cher(e)s ami(e)s
Nous sommes ici aujourd’hui et nous venons d’horizons différents.
Nous sommes avant tout citoyens de France, citoyens du monde.
Ce qui nous unit, au- delà de nos parcours, de nos croyances, c’est que bat en nous l’Humanité.
C’est que nous sommes en colère, nous sommes en colère et avons raison de l’être.
Notre cœur bat à l’unisson du cœur de Gaza et de la Palestine.
Nous, femmes, hommes et enfants d’Europe, sentons et vibrons en écho d’un peuple qui, depuis si longtemps, est meurtri, humilié, bafoué, massacré.
Notre sang bout lorsque là-bas il jaillit.
Nous ne pourrons jamais décrire avec exactitude l’horreur que vivent nos frères humains de Palestine.
Nous voyons ces images que l’on nous cache si souvent.
Vous avez sans doute remarqué que, malgré la présence cette fois-ci des médias internationaux, seul Internet relayait l’horreur vécue.
Ces images qui restituent l’effroi des populations civiles lorsque les bombes frappent.
Ces morts, ces blessés, par millier, ce décompte macabre du « score » du jour.
Cette odeur du sang et de la mort.
Nous ne pourrons jamais ressentir la terreur des femmes, des hommes, des enfants de GAZA.
Nous ne pouvons pas imaginer ce que fait dans le ciel le bruit assourdissant d’un drone, d’un hélicoptère apache, d’un F16.
Nous ne pouvons pas ressentir ce que ressent un peuple enfermé dans le Ghetto de GAZA, affamé, appauvri, manquant de l’essentiel.
Si notre cœur saigne avec GAZA, notre tête doit rester froide.
Notre tête doit rester apte à comprendre et à agir.
Nous ne devons pas nous laisser emporter par nos émotions, même si nous avons le droit de nous laisser porter par elles.
Cher(e)s ami(e)s
Une trêve a été conclue et nous nous en réjouissons. Car c’est un répit pour les habitants de GAZA qui peuvent ainsi retrouver un peu leur souffle. Mais cette trêve bienvenue n’est pas, loin s’en faut, la fin de l’oppression et de l’occupation.
Alors lorsqu’on évoque cette trêve, que sommes-nous censés dire ?
On remercie le boucher Netanyaou et son complice Obama ?
On passe l’éponge rouge du sang de 150 hommes, femmes et enfants de Palestine ?
On dit à la famille du petit Abdel, 2 ans, une des dernières victimes, que leur fils était au mauvais endroit au mauvais moment ?
On dit aux estropiés, aux handicapés, qu’ils vont se reconstruire grâce au talent des médecins palestiniens ?
On en appelle à la communauté internationale pour participer à la reconstruction ?
Et le monde oublie…et la communauté internationale attend le prochain massacre ?
Le peuple palestinien vit depuis trop longtemps des dénis de justice ; toute l’histoire de ce peuple, depuis 60 ans, est marquée par une négation même de sa légitimité à vivre sur la terre de ses ancêtres.
Peut-être qu’une des plus grandes injustices est que ce peuple, après avoir connu la purification ethnique, les camps de réfugiés, la mort, les bombes et l’exil, soit aujourd’hui constamment nié dans son statut de victime, subissant encore ainsi une grande violence.
Il est intolérable que soient constamment renvoyés dos à dos l’occupant et l’occupé, le massacreur et le massacré. Comment se fait il que ce soit le seul conflit au monde où les agresseurs ne soient pas clairement désignés ?
Il est insupportable d’écouter la « petite musique » de la propagande de l’état d’ Israël relayé en boucle. La trêve aurait été rompue par le Hamas. Le Hamas et les autorités de GAZA seraient l’obstacle à la paix ?…Foutaises que tout cela. Quelle trêve ? Celle qui affame un peuple par le blocus depuis 6 ans ? La trêve qui a maintenu un 1 million et demi de palestiniens dans une prison à ciel ouvert de 360 km2 ?
D’ailleurs, si le Hamas est l’obstacle, pourquoi le président de l’autorité palestinienne déclaré interlocuteur responsable n’a-t-il rien obtenu ? Ou plutôt si : il a obtenu plus de colonies israéliennes, plus de « checkpoints » et un mur qui continue d’enfermer et d’annexer 45% des territoires palestiniens. Pourquoi la reconnaissance de la Palestine es-elle déclarée ligne jaune à ne pas dépasser par Israël ? Pourquoi, depuis 20 ans, depuis les accords d’Oslo, Israël n’a-t-elle fait que renforcer l’apartheid et l’emprise sur la Palestine ?
Aujourd’hui, la communauté internationale est complice de l’occupation et des massacres.
Il est de notre devoir, celui de la société civile dans le monde entier, d’exiger des institutions internationales et des gouvernements, des actions déterminées et urgentes contre Israël, un Etat qui viole les lois internationales élémentaires, qui n’a que mépris pour les résolutions des Nations-Unies et toutes les conventions de protection des droits humains.
La France, comme l’Europe, avait l’occasion de parler haut et fort.
Il y a quelques semaines, avant cette nouvelle guerre israélienne, monsieur Hollande recevait Nétanyaou et s’alignait sans vergogne sur les positions israéliennes. Il y a quelques semaines
l’Europe votait le rehaussement des relations commerciales.
Dès le début du massacre à GAZA, Monsieur Hollande s’est déconsidéré. La France aurait pu être grande, grande de son histoire des Lumières, dépositaire de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, mais la France s’est avérée toute petite.
Elle aurait dû dire à Israël qu’il est des frontières où l’on bafoue les droits humains, que ces frontières ne peuvent être dépassées. Au lieu de nous rebattre les oreilles de la sécurité d’Israël, monsieur Hollande aurait dû rappeler cette évidence : ce sont les Palestiniens qui sont le plus en insécurité et le décompte du bilan tragique nous le rappelle.
Si monsieur Hollande a tant à cœur la sécurité d’Israël, il y a une chose simple à faire : qu’il arrête son bras criminel.
Alors nous, citoyens du monde, que pouvons- nous faire face à la barbarie ?
La seule solution pour faire avancer cette exigence de paix, c’est que monte, dans nos pays, en Europe et dans le monde, un vaste mouvement de protestation et de sanctions contre l’état criminel Israélien.
C’est en exigeant de nos gouvernants que cessent la mascarade et les circonvolutions devant l’Etat d’Israël.
C’est en multipliant les pressions et les sanctions, en boycottant les produits et les institutions israéliennes que nous pourrons faire plier l’occupant. Notre réponse tient en 3 lettres : B.D.S « Boycott Désinvestissements Sanctions ».
Nous ne sommes pas des fauteurs de guerre mais des avocats de la paix, cette paix qui doit s’ériger sur la base de la justice et des règles du droit international.
Car nous ne voulons plus de sang.
Nous voulons que les enfants de Palestine, nous voulons que les femmes de Palestine, nous voulons que les hommes de Palestine puissent aller et venir, rire, vivre, créer car comme le disait le grand poète Mahmoud Darwish « Nous aussi nous aimons la vie »
Collectif 69 de soutien au peuple palestinien :
AFAK Bethléem – AFPS (Association France Palestine Solidarité) – Agir à la Mulatière – Alternatifs (les) – ATTAC Rhône – ATTAC Villefranche – CAPJPO-EUROPALESTINE – CCIPPP (Campagne Civile Internationale de Protection du Peuple Palestinien) – CFDT commerces et services Entr’Cultures – Femmes en Noir – Femmes Solidaires – Gauche Unitaire – GREF (Groupement des Retraités Educateurs sans Frontières) – GUPS (Union Générale des Etudiants Palestiniens) – Initiatives Citoyennes – Le PHILISTIN – LDH (Ligue des Droits de l’Homme) – MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) – MJCF (Mouvement des Jeunesses Communistes de France) – Mouvement de la Paix – OXFAM Lyon – PCF-Rhône (Parti Communiste Français) – Parti de Gauche – PIR (Parti des indigènes de la république) – NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) – Solidaires Rhône Sud – Union Départementale CFDT – Union Départementale CGT – UJFP (Union Juive Française pour la Paix) – Europe Ecologie / Les Verts du Rhône)
Et les organisations : ATTAC Vienne, CNT Villefranche Beaujolaise, CNT interco 69, CNT santé social 69, GP, (Génération Palestine), FSU (Fédération syndicale unitaire), Parti Communiste Libanais, PSM, Rassemblement Démocrates Libanais, UJM (Union des Jeunes Musulmans), Ville de Grigny (René Balme) Liste ouverte …