Murad Fahme Abu Mealek agonise dans une prison israélienne faute de soins

Alors que les prisonniers palestiniens en détention administrative continuent avec héroïsme leur grève de la faim engagée depuis le 24 avril (dans le silence des médias), alors que l’armée israélienne arrête 280 personnes en une semaine, dont 53 qui venaient d’être libérés dans l’accord d’échange, nous publions ces informations spécifiques qui nous montrent les conditions endurées par les prisonniers. [NDLR]
Murad Fahme Abu Mealek est l’un des 5.271 palestiniens séquestré par les forces d’occupation israéliennes ; parmi eux, 1.400 souffrent de maladies graves qui ne sont pas traitées par le système hospitalier sioniste.
– Plus de 30 ont un cancer, et le traitement qu´ils reçoivent, après que la maladie se soit étendue sans que ne soient prises des mesures pour l´éviter, est à base d´analgésiques comme l´Ibuprofène.
Parmi tous ces cas dramatiques, les groupes de soutien aux prisonniers en ont détecté cinq particulièrement graves, et parmi eux on peut mettre en relief celui de Murad.
Après avoir été détenu par le régime israélien en 2001, les soldats ont tiré de sang froid dans les deux genoux de Murad avec des balles dum-dum ; ce type de munition – interdit par les lois internationales – lui a détruit les jambes et l’a laissé en chaise roulante à vie. En 2007, la maladie de Crohn a été diagnostiquée, son état de santé a continué à s´aggraver par négligence médicale et les mauvais traitements reçus en prison.
La maladie dont souffre Murad nécessite un traitement médical sérieux et suivi pour éviter les opérations à répétition ; à cause d’absence de suivi médical, il a été opéré 10 fois en seulement 7 ans, et les chirurgiens israéliens lui ont déjà enlevé 1,70 mètres d´intestin.

Les autorités pénitentiaires n’autorisent pas de visites médicales, ni n´émettent de rapports. Les familles n´ont pas connaissance de l´état de leurs enfants malades. Les peu de fois où Murad peut recevoir des visites familiales, il est amené menotté avec les mains fortement attachées dans le dos.
Cette situation douloureuse et injuste fait souffrir Murad et toute sa famille, son père, Fahme Abu Mealek, sa mère, Mokaram et ses frères. Ils laissent mourir Murad dans une terrible et interminable agonie. Cette situation illégale et inhumaine est subie par tous les Palestiniens séquestrés par le régime israélien.
Face à ces violations flagrantes contre les droits les plus élémentaires de l´être humain, le silence, la tolérance et la passivité de la Communauté Internationale ne sont pas tolérables ; par conséquent
le Centre palestinien pour les Droits de l´Homme (PCHR), le Centre Al-Mezan pour les Droits de L´Homme et l’Association Unadikum ont décidé de promouvoir une Campagne de Solidarité Internationale demandant aux gouvernements démocratiques du monde et à toutes les institutions qui se considèrent comme respectueuses des droits de l’homme qu´ils exigent du régime israélien la libération immédiate de Murad et de tous les Palestiniens et Palestiniennes qui souffrent de maladies non prises en charge dans les prisons israéliennes, et que, simultanément, qu’ils fassent pression sur l´entité sioniste pour qu´elle autorise des visites médicales aux Palestiniens qui en ont besoin, qu´on leur administre les traitements adéquats et qu´on fournisse à leurs familles des rapports médicaux authentiques. De la même manière, nous demandons que le régime israélien soit contraint d’en finir avec la détention administrative, selon laquelle les forces d´occupation peuvent décider des détentions arbitraires sans qu’il leur soit nécessaire de présenter des accusations contre les détenus, et prolonger cette situation de manière indéfinie, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l´homme ;
– nous soutenons également toutes les actions qui sont menées pour faire disparaitre cette mesure, et en particulier la grève de la faim que sont en train de mener 186 détenus depuis le 24 avril dernier.
Manu Pineda
Brigades Internationales Unadikum.
(Traduction français: GuendolineTaffin)