LETTRE OUVERTE A GERARD COLLOMB : « Israël entend détruire 36 villages et déplacer 70 000 Bédouins ! Il est temps de suspendre le Jumelage de Lyon avec Beersheva »

À Monsieur Le Sénateur Maire de Lyon Gérard Collomb.
Objet : Dénoncer la destruction de 36 villages Bédouins du Negev prévu par le « Plan PRAWER » par la suspension du partenariat Lyon / Beer-Sheva
Aujourd’hui 15 juillet 2013, les palestiniens d’Israël sont en grève contre la loi Prawer-Begin que le Parlement israélien a approuvé en première lecture, le 27 juin. Cette loi prévoit la destruction totale de 36 villages et le déplacement forcé des 70 000 Bédouins qui y vivent, pour les contraindre à s’installer dans les zones urbaines de 7 villes de regroupement.
Or, cette loi Prawer-Begin est en contradiction avec la recommandation du Comité des Nations unies sur les droits économiques, sociaux et culturels (2011), qui a demandé à Israël de renoncer à l’évacuation forcée des habitants bédouins et de cesser les démolitions de leurs maisons et villages dits « non reconnus ». En juillet 2012, le Parlement européen a également demandé à Israël de retirer le plan Prawer. [1]
Citoyen(ne)s lyonnais(es), nous ne pouvons cautionner de tels actes ; nous demandons que la ville de Lyon marque son attachement au droit international et son désaccord avec ce plan en prononçant officiellement la suspension de tout rapport avec la ville jumelée de Beer-Sheva qui se trouve au cœur géographique de ce déplacement forcé de populations arabes israéliennes.
Le Président du Collectif 69 de Soutien au Peuple Palestinien
[1] La
résolution du Parlement européen du 5 juillet 2012 sur la politique de l’Union européenne à l’égard de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est (2012/2694(RSP)) dans l’article son 12 :
« demande la protection des communautés bédouines de Cisjordanie et du Néguev, et le respect plein et entier de leurs droits par les autorités israéliennes, et condamne toute violation (par exemple les démolitions de logements, les déplacements forcés, les restrictions dans les services publics); demande également, dans ce cadre, le retrait du plan Prawer par le gouvernement israélien; »
– L’O.N.U dénonce le plan de déplacement des bédouins du Negevv
dans « la Presse »
– Amnesty international : la démolition des maisons des bédouins doit cesser immédiatement
En anglais
Les échos de la lettre ouverte dans la presse :
Le plan Prawer
Le plan Prawer-Begin prévoit de déraciner de 30 000 à 70 000 Bédouins du Néguev et les installer dans des « townships ». Ce qui signifierait la fin de leur mode de vie rural et, en définitive, la privation de leur gagne-pain et de leurs droits fonciers.
Environ 70.000 personnes vivent actuellement dans ces villages auxquels il est interdit, de par la loi, de connecter n’importe laquelle de leurs maisons aux réseaux d’électricité, à l’eau courante ou aux systèmes d’égouts.
Cette dernière année seulement, environ 1 000 maisons bédouines et enclos d’animaux – généralement désignés par le gouvernement comme de simples «structures» – ont été démolis.
Il n’y a pas de routes dans ces villages et il est illégal de placer à proximité des autoroutes des panneaux indiquant la localisation du village.
Cette population est niée.
La pétition
La population du Negev
Les bédouins du Negev sont estimés entre 170 000 et 250 000. Ils représentent 12% des palestiniens d’Israël (ou palestiniens de 1948) et ils représentent 25% de la population totale du Negev.
Disparition de la culture des bédouins ?
Lire cet article sur le site de
France24
l’histoire des expulsions de bédouins
En 1951, les nations unies dénonce la déportation de 7 000 bédouins du Negev vers la Jordanie, la bande de Gaza et le Sinaï. Les expulsions ont continué dans les années 50.
L’État d’Israël s’est attribué la terre des bédouins et déclare donc leurs villages ancestraux illégaux « non déclarés ».
En 2007 il y avait entre 39 et 45 « villages non reconnus » dans lesquels vivent 40% de bédouins, du fait de ce statut ces villages sont privés de tous services (eau, routes, électricité etc. )

En bleu, les villages historiques non reconnus.
En vert, les villages en voie de reconnaissance.
En violet, les « towhships » (villages de regroupement).
La ville de Beer-Sheva
Beer-Sheva est le centre administratif du sud d’Israël. Le Plan de partage de la Palestine de 1947 incluait Beer-Sheva dans les territoires de l’État palestinien, étant donné que la grande majorité des 4 000 habitants était Palestiniens. Le 21 octobre 1948, au cours de l’Opération Yo’av, la cité a été envahie par l’armée israélienne.
De nos jours, la ville est majoritairement peuplée par des juifs ayant émigré des pays arabes, d’Éthiopie et de l’ex-Union soviétique. Beer-Sheva est entourée de villes-satellites : Omer, Lehavim et Meitar, qui sont des villes majoritairement juives, et Rahat, Tel Sheva et Lakiya, à majorité arabe.
En 2006, Beer-Sheva comptait une population de 185 800 habitants, ce qui en fait la plus grande ville du Néguev et la sixième plus grande ville israélienne. Le recensement de 2001 fait apparaître que la ville est peuplée à 98,9 % de Juifs et qu’elle ne compte plus de population palestinienne significative.
L’université Ben Gourion du Néguev fait partie des fleurons israéliens de la recherche, notamment en biotechnologie.
Jumelage
La ville de Lyon a engagé un partenariat avec la ville de Beer-Sheva (Israël) en 1980 sur les thèmes
– Des échanges de jeunes sur le thème des Conseils municipaux de jeunes citoyens;
– De l’aide au développement urbain dans le cadre de la gestion de l’eau et de la lumière urbaine.
21 mars 2007 renforcement du jumelage
Le maire PS de Lyon Gérard Collomb et son homologue israélien Yaakov Terner ont signé hier à la mairie de Beer-Sheva un nouvel accord de coopération entre les deux villes. Ce nouvel accord renforce les partenariats entre l’université Lyon-I et l’université Ben-Gourion de Beer-Sheva, notamment sur les problématiques de l’eau.
– Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) condamne l’approbation du projet de loi Prawer-Begin par le parlement israélien (Knesset) en première lecture par un vote de 43 voix contre 40 ce lundi 24 juin 2013.
Plus d’infos sur le site de la L.D.H
Références :
– Liste des
villages détruits en
–
La lettre ouverte à l’Union Européenne
–
rue89